LITTÉRATURE CONTEMPORAINE
Éditions Gallimard – Collection L’arbalète
Sélection #68premièresfois
Aulus est une station thermale des Pyrénées construite à la Belle Époque, qui ne compte plus, aujourd’hui, qu’une centaine d’habitants. Depuis son enfance, la narratrice y vient chaque année. Elle réside dans l’hôtel désaffecté que son père a acheté un jour aux enchères, point de départ de ses randonnées.

Dans le village et sur les chemins, la narratrice écoute, regarde et recueille habitudes et histoires des Aulusiens : la météo, l’ours, la centrale plantée sur une rivière, les élections… Elle en fait un récit, celui d’un écosystème fragile, où hommes et nature cohabitent comme ils peuvent. Où une ancienne mine pollue dangereusement la montagne. Où tout menace de se défaire, malgré la force millénaire de la roche omniprésente. Un récit actuel, métaphore de notre époque, en perpétuelle rupture d’équilibre.
Ma note : 4/5
Nouveauté 2021
112 pages
Disponible au format numérique et broché
MON AVIS
J’aurais souhaité que ce roman soit davantage qu’une très belle découverte. J’aurais aimé me sentir embarquée dans une aventure atypique, extraordinaire au cœur de la montagne, de la nature, d’une richesse acculée loin des yeux, loin des cœurs. J’aurais aimé être émerveillée, éblouie. J’aurais tant aimé.
Je me suis perdue au cours de cette balade bucolique.
Espace temporel variable au grès de la déambulation de la narratrice, les souvenirs côtoient le présent, la dernière fois, la dernière balade, l’ultime au revoir. Des hommes, des femmes, des chats, des chevaux, des bâtiments qui s’étiolent dans l’absence, l’accumulation et l’ignorance. C’est le récit d’une multitude de vie gravée dans la roche inaltérable, éternelle. Un imbroglio de vagues espoirs, de lointains souvenirs et d’un présent inaliénable.
Un écriture saisissant l’instant T, poétique, posant un regard bienveillant, enjoué, rude et terriblement honnête. Un récit court qui s’anime à chaque respiration et qui se meurt dans un ultime regard.
Moi qui aime tant mes Pyrénées, je me suis sentie étrangement mélancolique.