ED GEIN. Autopsie d’un tueur en série, une biographie de Harold Schechter et de Eric Powell.

ROMAN GRAPHIQUE

Éditions Delcourt – Collection Contrebande

Harold Schechter (scénario) et Eric Powell (illustrateur, coloriste)

Il a inspiré de nombreux personnages de cinéma comme Norman Bates dans Psychose. Harold Schechter et Eric Powell nous proposent cette BioBD d’Ed Gein, l’un des plus terrifiants tueurs en série américains.
 
Ce récit révèle la véritable histoire d’un malade mental sous l’emprise d’une mère bigote et abusive. Cette biographie factuelle d’Ed Gein se focalise sur son enfance et sa vie de famille malheureuses, et sur la façon dont elles ont façonné sa psyché. Il explore aussi le choc collectif qui entoura l’affaire et la prise de conscience que les tueurs peuvent être des citoyens ordinaires.

Ma note 4/5
Nouveauté 2022
288 pages
Disponible au format numérique et broché


MON AVIS

Les Américains ont une véritable passion pour les tueurs en série. Un engouement qui file la chair de poule.

 

Construit comme un true crime, ce roman graphique retrace la vie d’Ed Gein qui est considéré, jusqu’à présent, comme un des plus grands serials killer.

 

Ma première motivation pour cette lecture a été le format. Je trouve bien plus intéressant de lire une bioBD qu’un roman (qui je trouve souvent bien indigeste). La seconde est sans aucun doute ma curiosité mal placée.

 

De l’enfance jusqu’à ce moment où Ed Gein est emprisonné, Harold Schechter décortique sa vie. Une réalité horrible, je vous l’assure. La psychologie a une part importante dans le récit et on découvre finalement un homme avec deux facettes : l’une privée l’autre publique. De nombreux éléments sont la racine de ce mal qui s’est immiscé et l’environnement obsessionnel n’a fait qu’accentuer les multiples traumatismes.

 

Ce roman graphique est juste édifiant notamment par sa construction qui nous plonge au cœur de ce destin implacable. Les planches noires et blanches accentuent cet effet suffocant et instillent cette touche de suspense et anxiogène. Les illustrations retranscrivent à merveille la docilité, la manipulation, la colère, l’incompréhension.

 

Ce fait divers est à l’origine du roman « Psychose » de Robert Bloch et de l’incroyable Psychose d’Alfred Hitchcock.

 

En bref :
– Un true crime angoissant
– Un roman graphique d’une rare qualité tant sur le scénario que sur les illustrations
– Une atmosphère angoissante
– Une plongée dans l’horreur absolue

 

Une incroyable découverte malgré la dureté du sujet. Est-ce que ce genre de lecture te plaît ?

Voulez-vous tuer avec moi ce soir ? de Céline Denjean

Thriller – Livre sorti le 8 septembre 2016
Editions Pocket
Lecture personnelle

Ma note : 4.5/5 mention « glaçant »

 

Résumé : Je m’appelle Marcel. J’ai 47 ans. Je suis contrôleur de bus. Je mène une vie saine et bien rangée. J’aime l’ordre, la rigueur et la discrétion et, à bien des égards, je suis votre voisin idéal. C’est que, contrairement à bon nombre de mes contemporains, j’ai reçu une excellente éducation. Et ce n’est pas ce que la police ou les journaux racontent sur moi qui me fera changer d’avis !
Toulouse. Depuis plusieurs mois, le lieutenant Girard traque « le Tueur du vendredi », un pervers méthodique qui viole et tue des prostituées le long du canal. Le meurtrier, c’est Marcel, un insoupçonnable contrôleur de bus à la vie sans histoire. Maniaque et obsessionnel, il suit jour après jour, et à la minute près, une routine bien huilée. Ses ennemies ? Les femmes, les indécentes, les décadentes, les provocantes… Et depuis peu sa jeune voisine, qui pourrait bien faire basculer une routine jusqu’alors inébranlable…

 

L’avis de #Lilie : Je poursuis ma découverte des autrices de thriller en vous parlant aujourd’hui du premier roman de Céline Denjean. Originaire de Toulouse, j’ai lu ce livre à l’occasion de sa venue dans ma commune dans le cadre du Toulouse Polar du Sud. Selon elle, ce n’est pas son meilleur roman. Comme je lui ai dit, si celui-là n’est pas son meilleur, je n’ose imaginer combien je vais me régaler en continuant à la lire tant j’ai frissonné et été embarquée par cette chasse à l’homme dans les rues de Toulouse.

Nous faisons ici connaissance avec Marcel, contrôleur chez Tisséo, vieux garçon et qui, le vendredi soir, tue des prostitués sur le bord du canal. On rencontre aussi Manuel, le chauffeur de taxi à qui il arrive bien des mésaventures. Il y a aussi Lucille, l’adolescente rebelle qui nargue Marcel, dès qu’elle en a l’occasion. Et il ne faut pas oublier Claude, cette adolescente mal dans sa peau qui a bien du mal à trouver sa place… Tous ces personnages vont se croiser, interagir ensemble et voir leurs destins basculer en l’espace de quelques jours. 

La vraie force de cette histoire est que dès le départ, on connaît le nom du tueur. L’autrice le confesse volontier, le but ici n’était pas de chercher qui était le coupable mais bien d’analyser comment une personne que l’on pense, de prime abord, banale bascule dans la folie meurtrière. En effet, quand on découvre Marcel Cazaux, il ne fait pas rêver : 47 ans, célibataire, avec une vie très routinière, ayant grandi avec son papa, ancien combattant, sans repère maternel, ce n’est pas l’homme le plus « fun » qui soit. Et pourtant, quand son père meurt, ses principes vont se heurter à ses pulsions et il va se lancer dans une « mission », qu’il pense nécessaire. Ses pensées, son raisonnement, rien ne nous est épargné et on tremble à l’idée que son perfectionnisme et son organisation le fasse échapper à la justice. Concernant Lucille, c’est l’adolescente type : elle veut jouer à la grande en s’habillant avec des tenues provocantes, se révolte dès qu’elle en a l’occasion, essaie d’être la plus populaire au lycée. Pendant une grande partie de l’histoire, j’ai adoré la détester tant elle semble insupportable et loin, finalement, des réalités. Elle est en classe avec Claude, qui ne sait comment attirer l’attention de la star du lycée et qui, de son côté, vit très mal son adolescence. Coincée entre des parents ultra-catholiques et des pensées qui vont à l’encontre de l’éducation qu’elle a reçu, elle souffre, sans savoir où trouver un échappatoire. Enfin, il y a Manuel, le chauffeur de taxi qui n’est pas toujours au bon endroit, au bon moment, mais qui va avoir un grand rôle à jouer dans cette intrigue.

J’ai passé un excellent moment avec ce livre. En effet, la plume de l’autrice est très vive et visuelle et elle nous plonge, dès les premières lignes, en plein coeur de son intrigue. Au fil des chapitres, on alterne les protagonistes, ce qui peut paraître déstabilisant au départ mais qui, finalement, rythme  bien notre lecture. Ils sont tous « normaux », des personnes comme on pourrait en croiser tous les jours, ce qui permet de mieux s’attacher à eux, ou de les détester encore plus ! Plusieurs intrigues annexes gravitent autour de l’intrigue principale et donnent des sueurs froides au lecteur qui se demande bien comment tout cela va se terminer. Le suspense est bel et bien présent jusqu’à la fin et on retient son souffle jusqu’au dénouement…

Pour conclure, « Voulez-vous tuer avec moi? » est un excellent premier roman. Sa construction est originale et m’a totalement embarquée. Il me tarde maintenant de poursuivre ma découverte des écrits de Céline Denjean qui sont, selon les connaisseurs, encore plus sombres et bien meilleurs ! J’ai hâte !

 

Retrouvez ce roman sur le site des éditions Pocket

L’OMBRE DE LA MENACE de Rachel Caine.


L’un des thrillers les plus commentés sur les réseaux sociaux américains La vie sans histoire de Gina vole en éclats lorsque la police découvre un corps sans vie pendu dans le garage familial. Le mari de Gina est condamné à mort. Elle est acquittée. Mais l’opinion publique reste persuadée qu’elle était complice de son mari, du moins qu’elle couvrait sa folie meurtrière.
Victime de harcèlement, elle décide de fuir avec ses enfants. Mais, où qu’elle aille, quelqu’un dans l’ombre l’épie, l’obligeant sans cesse à changer d’identité et de vie. Quatre ans ont passé. Gina vit à Stillhouse Lake, où elle commence enfin à baisser la garde. Jusqu’à ce qu’un cadavre de femme soit repêché du lac…
Traduit dans seize pays, n°1 sur la liste des meilleures ventes de USA Today, ce thriller a été finaliste du Goodreads Choice Award et de l’International Thriller Writers Award.
Traduit de l’américain part Sebastian Danchin.

Gina avait la vie qu’elle eut rêvé : deux enfants, un mari attentionné, une belle maison dont elle s’occupait tous les jours. Ni travail, ni stress, une vie idyllique. Gina était le genre de femme à se contenter de ce qu’elle avait et surtout à ne pas faire trop de vague. La famille américaine dans toute sa splendeur.
Mais quand le verni bien appliqué se désagrégea d’un seul coup, la vie idyllique s’évapora.
Un après midi normal vire au cauchemar en un claquement de doigt. Une voiture vient de percuter le garage, antre du mari, et dévoile un corps de femme pendu.

 

Les portes de l’enfer s’ouvrent engloutissant tout. Débute ainsi un combat acharné que devra mener à bout de bras la pauvre Gina dont on l’accuse de tous les maux. Sa vie détruite, ses enfants traumatisés, la fuite devient la seule évidence suite à son acquittement. La foule se déchaîne, leurs mots sont des couteaux acérés, la préservation et la survie devient son unique préoccupation. Survivaliste malgré elle, elle déborde d’imagination pour les préserver de cette malveillance : changement d’identité, multiple déménagement, suivi de courrier, alarme, interdiction d’aller sur les réseaux sociaux. Obnubilée par tous ces aspects pour leur bien, elle est tout le temps sur le qui-vive.

 

Leur dernière fuite les a portés aux abords de ce lac paisible, une petite ville perdue où elle commence à prendre ses aises. Ses enfants malgré leur parcours chaotique s’y sentent bien. Gina fait quelques rencontres mais sa prudence est toujours de mise. Ce nouveau départ semblait durer mais le corps d’une femme retrouvée dans le lac remet tout en cause. La police s’en mêle, les soupçons fleurissent et le passé la rattrape. 

 

Une course effrénée commence pour découvrir la vérité et cette dernière se révélera cruelle.

 

Je découvre pour la première fois cette auteure américaine et ce fut un réel plaisir. La plume de Rachel Caine est rythmée et les rebondissements s’enchaînent rapidement. Un thriller psychologique qui prend le temps de s’installer avant de s’emballer. Une lecture haletante, prenante et folle. Le cyber harcèlement est au cœur de cette histoire dramatique qui bafoue les libertés individuelles. Un acharnement glauque qui prend à la gorge et qui s’intensifie au fil des pages. Rachel Caine sait faire durer le suspense jusqu’au point final où, frustrée, j’espère qu’il y aurait une suite à se dénouement particulier. Un thriller psychologique intense comme je les aime sans aucun temps mort. A découvrir.

 

La lettre pote la marque d’El Dorado, la prison où Mel attend son exécution. Il se trouve depuis longtemps dans le couloir de la mort, les avocats m’ont expliqué qu’il en avait pour dix ans au moins avant d’avoir épuisé tous ses recours. Le Kansas n’a pas exécuté un seul condamné depuis deux bonnes décennies, alors qui sait quand la sentence sera appliquée ? En attendant, il passe ses journées assis et il réfléchit. Essentiellement à moi.
Et il m’écrit. Comme il obéit à un rituel que j’ai fini par décoder, je suis incapable de toucher cette lettre pour le moment.
Je reste hypnotisée par l’enveloppe un bon moment, et sursaute lorsque s’ouvre la porte d’entrée et que l’alarme émet un bip. J’entends les doigts de Lanny voler sur le clavier.
Je n’esquisse pas un geste, comme si l’enveloppe était capable de me mordre si je la lâchais des yeux.
 
Une chronique de #Esméralda