FANTAISIES GUÉRILLÈRES, un roman de Guillaume Lebrun.

ROMAN « HISTORIQUE »

Éditions Bourgeois

En ce début de XVe siècle, tout est chaos au Royaume de France : les Englishes imposent leur présence depuis près de cent ans, Armagnacs et Bourguignons n’en finissent pas de s’écharper. La guerre civile menace de ravager le pays. C’en est trop pour Yolande d’Aragon. Puisqu’une prophétesse est attendue pour couronner le dernier Dauphin vivant, il n’est plus temps de rester avachi dans les palais. La fulminante duchesse prend donc la décision de hâter le destin.
Et la voilà reconvertie dans l’élevage de quinze petites Jehanne. En secret, elle crée une école dans le but de les former aux exigences militaires et intellectuelles de Guérillères accomplies. Mais la Douzième, de loin la plus forte et la plus féroce, n’a rien à voir avec celle que Yolande aurait voulu initier à la vraie nature de sa mission. Porté par une langue inouïe d’inventivité, d’insolence et de drôlerie, ce roman iconoclaste en diable réinvente l’un des plus illustres épisodes de l’histoire de France avec panache.

 

Ma note : 4/5
Nouveauté 2022
320 pages
Disponible au format numérique et broché

MON AVIS

 

Laisser moi me présenter comme il se doit :
My name is Yolande,
and I am from Aragon.

 

 

Voici une entrée en matière décapante, celle qui laisse présager un roman aussi atypique que richement intéressant. Guillaume Lebrun retrace avec brio, ironie et génie, un des plus grands faits historiques de notre Histoire de France, le triomphe de Jeanne d’Arc. Sous couverts des aventures Jehanesques, Guillaume Lebrun nous plonge avec force dans les entrailles rocambolesques de guéguerres entre Bourguignon et Armagnac. Fourberies, niaiseries et pudibonderies saupoudrés de mysticismes aux allures de catholicisme, Yolande d’Aragon (dynastie des Valois), auto prédestinée à faire valoir les voies impénétrables du Seigneur, érige la plus merveilleuse des quêtes à la recherche de la belle Pucelle.

 

Vieux Français et anglicisme se côtoient pour un texte original et tentateur. Guillaume Lebrun prend ses aises et nous narre une histoire où l’incongruité et l’Histoire forment une alchimie assez incroyable.

 

Un roman aussi inouï qu’immersif. J’ai trouvé le final un peu trop Hollywoodien et sanglant à mon goût. Léger rappel que ce roman est bien une fiction et rompe l’idéalisme historique avec facilité.

 

FANTAISIES GUÉRILLÈRES est un roman à découvrir et qui nous invite à une grande ouverture d’esprit particulière. Un roman original et atypique qui retrace la grande Histoire avec ironie et dérision.

LA BARONNE DES GLACES, un roman de Nicole Vosseler.

ROMAN HISTORIQUE

Éditions L’Archipel

Traduit de l’allemand par Anne-judith Descombey

Russie, 1822. Katy et Grischa rêvent de parcourir le monde et de faire fortune. Avec l’aide de Thilo et Christian, ils ont une géniale idée : exporter la glace du Nord jusque dans les Tropiques. Mais leur entreprise sera semée d’embûches. Et quand l’amour s’en mêle…
Russie, 1822. Depuis son enfance, Katya sait  » lire  » dans la glace. Elle en perçoit les vibrations et les qualités. Quant à son frère aîné Grischa, il semble pouvoir  » deviner  » le temps qu’il fera.
 
Tous deux rêvent d’une vie meilleure et veulent laisser derrière eux leur enfance misérable. Leur voyage les mène sur la Baltique jusqu’au port de Hambourg où ils s’associent avec Thilo et Christian, des hommes d’affaires qui ont créé une société de négoce. Leur plan audacieux : expédier la glace jusqu’à Calcutta.
Mais la voie du succès est semée d’embûches, et les sentiments naissants entre Katya et Christian, qui est marié, menacent de faire fondre les rêves de la jeune baronne des glaces…
Inspirée de l’histoire vraie d’une dynastie de commerçants intrépides, le premier tome d’une saga mêlant amour, drame et aventure.

 

 

Ma note : 2.5/5
336 pages
Nouveauté 2021
Disponible en numérique et broché

 

 


MON AVIS

A la vue de la couverture et à la lecture du résumé, j’ai été ravie de me lancer dans ce roman tout aussi historique que aventureux. J’aime beaucoup d’ailleurs cette période que représente le XIXe siècle, siècle de la révolution industrielle et où le monde s’ouvre au commerce. Un saut dans la Russie pays natal de ma grand-mère m’a plus que ravi mais malheureusement la magie n’a pas du tout opéré.

 

Katy et Grischa s’échappent alors que l’hiver s’est abattu sur leur petit village. La glace chante et le vent hurle sa froideur mais le plus important pour Grischa et Katy est d’échapper à un avenir incertain où la survie n’aurait rien eu d’idyllique. Katy est encore une petite fille mais son entêtement et son courage la portent partout où ira Grischa. Leur fuite les porte bien au nord de la Russie où ils sont recueillis par une femme veuve ayant la main sur le cœur. Grischa découvre la mer et sa rigueur, il en tombe fou amoureux. Ses différents séjours à bord des bateliers façonnent un jeune homme rigoureux, massif et sur de lui. Mais leur quête de liberté et d’aventure ne s’arrête pas ici et va continuer au Danemark où ils rencontreront Christian et Thilo, deux frères, qui tentent de sauver le magasin familial. A eux quatre ils forment un groupe stupéfiant et où l’harmonie tend à être perturbé par les amourettes.

 

J’ai eu beaucoup de mal à m’attacher aux personnages où leurs incertitudes modèlent une histoire en quinconce notamment quand il est question de relation amoureuse. Katy de par sa beauté est source de pas mal de maux et de la convoitise des hommes qui cherchent à tirer profit de son corps et/ou de son intelligence. Grischa devient un excellent navigateur mais ses histoires d’une nuit auprès des deux sexes ont tendance à refroidir les ardeurs. Christian et Thilo, l’un introverti et l’autre extraverti, forment un duo complémentaire mais l’égoïsme et l’arrogance de l’un agacent l’autre. Les personnages m’ont apparu fade et sans grande surprise.

 

Les décors sont quasi inexistants dans leur description alors que je m’attendais à quelque chose de majestueux coupant le souffle et me faisant rêver. La glace est partout évidemment et sous toute ses formes.

 

L’épopée qui aurait pu être grandiose vers l’Inde m’a également déçu et ne figure qu’à la fin de ce premier tome.

 

J’ai trouvé l’écriture sans saveur et froide, même si elle a su me captiver car j’attendais de moment où mon avis basculerait vers l’enthousiasme. Je pense que j’attendais énormément de ce roman qui promettait beaucoup d’éléments savoureux. L’aventure et le dépaysement n’ont pas été au rendez-vous et je n’ai pas su m’embarquer dans cette histoire où le dévouement à la famille et aux amis sont au cœur de ce récit. Dommage !

 

Découvrez l’avis de Light and Smell qui a été séduite.

LILY SANS LOGIS de Frédérique-Sophie Braize.


En 1860, depuis la mort de sa mère, la jeune Lily vit seule par les routes, s’occupant comme elle le peut des bébés siamois dont elle a la charge. Parce qu’il faut bien se nourrir, simplement vivre, Lily n’hésite pas à exhiber les bébés dans les foires en échange de quelque monnaie.
Un soir, dans une auberge, la jeune fille fait la rencontre d’un médecin, Vincent Genoux. Au matin, les bébés ont disparu. Car le docteur Genoux est un scientifique n’hésitant pas à user et abuser de son statut pour diriger d’odieuses expériences. Avec les bébés de Lily, l’homme voudrait trouver le moyen de pouvoir séparer des jumeaux siamois. Et alors qu’il mène ses expériences dans le plus grand secret, Lily, de son côté, tentera tout ce qu’elle pourra tenter afin de retrouver les bébés.

Lily est la fille unique d’une famille unie et heureuse. Alors que le père décède, Lily et sa maman se retrouvent dans le désœuvrement total. Les malheurs s’abattent sur cette maisonnée où tout devient une épreuve. Au cœur de cette montagne, l’horrible se produit. La folie s’empare de la maman qui n’a de cesse de se rappeler sa rencontre merveilleuse à Thonon de l’homme qui deviendra son mari.
Lorsque la mort vient prendre son dû, Lily n’a d’autres solutions que la fuite. Fuir loin de ce village où les rumeurs des mauvaises langues ne cessent de piailler. Lily accompagnée de son fidèle Saint-Bernard, Avalanche, tirant cette petite voiture accueillant les siamois Castor et Pollux. Errant de village en village tout en exhibant les frères, Lily sans logis, survit tant bien que mal. Les regards outranciers ou émerveillés deviennent son quotidien l’enfonçant davantage dans cette amertume coupable. La foire de Thonon est son objectif, découvrir enfin la ville dont a tant parlé leur mère et y espérer trouver enfin cette quiétude, ce bonheur qui lui est cher à son cœur. Sa jeunesse, sa naïveté, son empressement la poussent à donner confiance à des personnages fort curieux. Un demi-monsieur aussi enjoliveur que manipulateur et un anatomiste un brin arrogant. Le monde de Lily s’écroule lorsque ses frères sont enlevés. Elle se fait la promesse de tout faire pour les retrouver. Et malgré les difficultés qu’elle rencontre sur son chemin, sa seule pensée est tournée vers ses frères.

 

Après SŒUR DE LAIT, LILY SANS LOGIS est le second roman que je lis de Frédérique-Sophie Braize. D’un registre tout à fait différent de son premier roman, F-S Braize ici invite son lecteur dans un récit épique aux résonances de la France de la fin du XIXe siècle. Une atmosphère hyper réaliste que j’aime beaucoup où je trouve très intéressant de découvrir tous ces petits détails qui faisaient la vie de ces gens. Une confrontation entre le petit peuple et ceux qui décident grâce à leurs influences. Mais ce roman ce n’est pas que cela. F-S Braize parle de la différence avec tact et force. Cette différence qui rebute ou émerveille qui devient un phénomène de foire malgré elle. Lily devient une héroïne attachante. Un personnage qui évolue au fils des tracasseries qu’elle rencontre et qui devient une femme forte. Tirée d’une histoire vraie, la fiction prend le dessus, mais la frontière est si flou qu’on ne peut qu’imaginer qu’elle aurait pu se passer ainsi. Frédérique-Sophie Braize captive non sans mal au grès de sa plume qui tire sa force au cœur d’un récit fort, émouvant et bouleversant. Peut-on faire un parallèle avec notre siècle ? Il serait effarant de voir et constater que malgré l’évolution de notre société, la différence malgré tout est l’objet de nombreux rejets. Lily est une héroïne moderne qui bat avec vigueur le pavé de ses sabots usés et F-S Braize ne pouvait rendre un aussi merveilleux hommage !

 

A découvrir absolument ! Je recommande fortement !

 

Dehors, le ciel était bleu franc, le lac était vert d’eau. En chassant les nuages de pluie, la bise avait fait réapparaître la rive opposée du lac. Dans sa houppelande fourrée, Lily respirait le bon air devant l’entrée de l’hôtellerie. Ce soir, elle disposerait sur les rebords des fenêtres des coquilles de noix emplies d’huile en guise de bougies.[…] . Le visage radieux, celle-ci aurait voulu que tout un chacun goûtât autant de bonheur. Elle releva les yeux vers le linteau au-dessus de la porte d’entrée. Dans le zèle de sa gratitude, elle avait fait suspendre, en ex-veto, une plaque avec cette inscription : un bienfait n’est jamais perdu.

 

Une chronique de #Esméralda

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… mon avis sur un autre roman de F-S Braize (clique sur la photo pour le lire)

LA PRISONNIÈRE DU DIABLE de Mireille Calmel.


Mai 1494, en Égypte. Une roue de pierre tourne, gardée par un ordre secret. Lorsqu’elle s’arrête, le nom de celui qui doit mourir apparaît sur la tranche. Celui dont le diable s’est emparé et qui sera exécuté par l’Ordre. La volonté de Dieu…
Juin 1494, à Utelle, sur les hauteurs de Nice. Hersande règne sur le sanctuaire de Notre-Dame. Elle reçoit enfin le billet délivré par la roue. Mais lorsqu’elle lit le message, elle vacille. Jamais ce nom n’aurait dû apparaître…
Quand vengeance et sorcellerie s’entremêlent, seules demeurent la force et la passion.

Mireille Calmel est sans contexte une des auteures françaises dont nous attendons les sorties avec patience et envie. J’ai toujours un train de retard sur ses parutions, mais c’est pour mieux les savourer. LA PRISONNIERE DU DIABLE est sensiblement différent de ses autres romans. Personnellement cela ne me dérange pas, j’adore quand les auteures s’essayent à autre chose.
Elle nous offre ici un thriller ésotérique dont je suis ravie d’avoir lu. Loin du roman historique où l’action prime en deçà, ce roman nous plonge dans le combat éternel et mystique des forces du Bien et du Mal. Sous couvert des confrontations entre Dieu et Satan, certains hommes et femmes deviennent les petites mains des deux puissances. Alors que Satan œuvre selon ses envies, Dieu suit un plan complexe au travers d’un ordre énigmatique qui depuis l’Egypte étend ses branches au monde.

 

Vésubie, région dans l’arrière pays niçois, Utelle, petit village, devient le théâtre de rebondissements tout aussi alarmant que déstabilisant. Myriam est une orpheline. Abandonnée le jour de sa naissance, recueillie par le prieur et confiée à Séverine, une bonne âme, Myriam n’a jamais manqué de rien. Au contraire elle est devenue une femme épanouie et heureuse. Au bras de Pascal, elle devient maman. Enceinte de leur troisième enfant, le sort s’acharne sur leur vie. Pascal, tailleur de pierre, est retrouvé sans vie, en bas de l’échafaudage. Le monde de Myriam s’écroule en un rien de temps. Malgré la générosité des villageois et leur peine, Myriam doit faire face aux exigences du Baron également endeuillé. En parallèle, au sanctuaire de Notre-Dame, il est reçu une étrange visiteuse, porteuse d’une missive ténébreuse. Hersande, la mère supérieure, devra se plier à cette exigence qui n’a aucun sens. Qui aurait pu prédire que l’avenir du monde se jouerait, ici, à Utelle, un joli village paisible ?

 

Après une mise en place de l’intrigue, du décor et des personnages qui est quelque peu longue, l’histoire prend un tournant radical. Les éléments s’entrecroisent au fil des différents points de vue créant, ainsi, un suspense efficace. La part historique que nous aimons retrouver dans les romans de Mireille Calmel est moindre mais pas absent. La part ésotérique est quant à elle génératrice de rebondissements. Elle est loin d’être omniprésente, juste par touche, de quoi intriguer le lecteur. Mireille Calmel s’appuie sur ces légendes qui faisaient légion au XVe siècle notamment au sein de la communauté paysanne où les histoires rejoignent la fiction et le réel. J’ai beaucoup aimé cette ambiance calfeutrée dans laquelle évolue l’histoire. La tension monte crescendo jusqu’au point final. Un huit clos captivant où courage, force, abnégation, bienveillance doivent faire face à la désolation, l’enfer et le machiavélisme.

 

Une chronique de #Esméralda.

LES ÉTOILES D’ORION : Cluny, 1095 de Brice Nadin.


En 1095, en Bourgogne, à la veille de la première croisade, l’Occident chrétien est porté par une vague de foi sans précédent. Joachim de Saint Ange est un jeune moine copiste du prieuré de Beaulieu dépendant de la puissante abbaye de Cluny.
Alors qu’il rêve de parcourir le monde et d’accompagner son maître Odon à la recherche de manuscrits anciens, ses origines nobles le destinent – contre sa volonté – à une carrière ecclésiastique au service du pape Urbain II.
De la plus grande abbaye du monde chrétien aux sordides geôles de Mâcon, pris en étau entre son amour pour la fille d’un seigneur et l’opération armée la plus importante de son temps, Joachim va tenter d’échapper à sa destinée. Y parviendra-t-il ?

 
Direction la fin du XIe siècle pour cette aventure hors du commun au cœur du plus grand ordre bénédictin. Chant monial, silence du scriptorium et décisions d’envergure, bienvenue dans un monde flamboyant et intransigeant.
La destinée de Joachim de Saint-Ange est toute tracée. Suite à la mort de son père et dès que son âge lui permet, il est envoyé à l’Abbaye de Cluny pour devenir, plus tard, moine. Une épreuve terrible pour le jeune garçon. Sans être toutefois indiscipliné, Joachim est curieux de tout et a parfois certains avis tranchés. Il rêve de découverte, d’évasion et de voyage. Joachim est un jeune homme plein d’entrain, son enthousiasme non feint lui vaut parfois quelques récriminations, mais peu importe Joachim est devenu un jeune homme avide d’apprendre. Initié à devenir moine copiste, il maîtrise plusieurs techniques. Pris en charge par le maître Odon au sein de l’abbaye de Beaulieu, Joachim s’épanouit malgré tout.

 

Appelés d’urgence par l’abbaye de Cluny, ils se rendent en ces lieux. Loin de se douter du piège dans lequel ils sont tombés, ils devront faire preuve de sagesse.

 

Les étoiles d’Orion est une magnifique histoire qui met en exergue un monde totalement oublié. Une grande partie de ce roman met en lumière minutieusement le monde ecclésiastique et leurs règles qui le régissaient. Un véritable plongeon au Moyen-Age où le clergé dominait en matière de décisions. Une période également charnière et cruciale qui précède les grandes croisades. Brice Nadin fait preuve d’une grande précision dans ces détails donnant à son roman une dimension documentaire non négligeable. Il faudra attendre la seconde partie du roman pour rentrer véritablement dans l’action. Une touche de fantastique s’invite conférant ainsi une nouvelle dimension. Le personnage principal est touchant par son ardeur et sa curiosité. Très vite je me suis rendu compte que j’arrivais facilement à visionner les lieux où se déroulent les différentes actions. Dépaysant et envoutant sont tout autant de mots qui définissent cette lecture. C’est une lecture où la précipitation n’a aucun sens. J’ai pris le temps de faire quelques recherches quand cela s’avérait nécessaire et de savourer cet univers riche. L’aspect historique est vraiment mis en avant et c’est cela que j’affectionne, pour la passionnée d’histoire que je suis c’est un pur bonheur.

 

A découvrir sans aucun doute !

 

Une chronique de #Esméralda

CLAIRS OU OBSCURS de Jean-Claude Ceccarelli.

[ ROMAN HISTORIQUE – Nouveauté 2019]
LES ÉDITIONS SYDNEY LAURENT
105 pages
Ma note : 2,5/5
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Le résumé :
Ce livre met en valeur, les élèves des peintres de la Renaissance italienne. Ils étaient élèves anonymes mais leur contribution à la réussite des grands génies, a été considérable. Bien souvent ils donnaient leur touche pour finaliser et sublimer le travail de l’artiste. On ne peut imaginer les intrigues et parfois les haines qui se cachaient derrière tant de splendeur. Une vie licencieuse bien assumée, qui feraient passer nos contemporains pour des enfants de chœur.
 
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Jean-Claude Ceccarelli offre ici un roman historique qui charmera les téméraires et connaisseurs sur les artistes peintres de la Renaissance italienne et pourra convaincre les ingénus (comme moi).

 

Une fenêtre grande ouverte sur un milieu où je n’ai aucune notion. Les peintres de la Renaissance italienne c’est toute une histoire. Une histoire de haute voltige où convoitise, vantardise et jalousie se côtoient. Des ateliers grandioses où en ressortent des œuvres inestimables. Des petites mains qui les finalisent et qui à leur tour peuvent prétendre à une certaine célébrité. Un milieu malsain tant les complots d’assassinats sont nombreux. Une lecture d’une extrême richesse tant les références sont nombreuses. Une lecture que j’ai faite portable en main pour « googliser » tous  ces noms inconnus. Une lecture généreuse par tout ce que j’ai appris sur un fond de décor où la religion avait le monopôle.

 

Florence, berceau des talents de génie, peintres connus et reconnus, petites mains estimées mais oubliées, théâtre de l’émergence d’un art unique et éternel qui s’éteindra avec ses maîtres.  Les peintres de la Renaissance italienne excellent dans leur art : scènes bibliques, scènes de Saints, la religion offre des champs infinis d’inspiration. Mais pas que. Certains osent d’autres thèmes comme La Joconde de Léonard de Vinci. Une période vaste et riche.

 

J’ai vraiment été subjuguée par l’effervescence et par tous les menus détails. Une lecture très intéressante pour laquelle pourtant je n’ai pas totalement adhéré. Un roman qui manque, à mes yeux, cruellement de structure. J’ai été ballottée de droite à gauche, des sauts dans le temps, des scènes qui s’incrustent ici et là sans lien évident, des noms qui vont et viennent. C’est un grand flou artistique pour la rigoriste que je suis et cela m’a demandé une certaine concentration que je n’avais pas au moment de ma lecture. Désappointée et déboussolée, je suis passée à côté d’une lecture qui mérite un avis nettement meilleur que le mien. Jean-Claude Ceccarelli met en avant un certain savoir et des heures de recherches. Sous sa jolie plume, il a su créer une certaine intrigue au cœur d’un mouvement prenant.

 

Une chronique de #Esméralda.

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… le site des éditions Sydney Laurent.

Le cœur battant du monde de Sébastien Spitzer

Littérature française – livre sorti le 21 aout 2019

Editions Albin Michel

Service presse

Ma note : 4/5 mention « à découvrir »

Je remercie les éditions Albin Michel et le Cultura Balma pour m’avoir permis de lire ce roman en avant-première.

Résumé : Dans les années 1860, Londres, le cœur de l’empire le plus puissant du monde, se gave en avalant les faibles. Ses rues entent la misère, l’insurrection et l’opium. Dans les faubourgs de la ville, un bâtard est recueilli par Charlotte, une Irlandaise qui a fui la famine. Par amour pour lui, elle va voler, mentir, se prostituer sans jamais révéler le mystère de sa naissance.

L’enfant illégitime est le fils caché d’un homme célèbre que poursuivent toutes les polices d’Europe. Il s’appelle Freddy et son père est Karl Marx. Alors que Marx se contente de théoriser la Révolution dans les livres, Freddy prend les armes avec les opprimés d’Irlande.

Après Ces rêve qu’on piétine, un premier roman très remarqué et traduit dans plusieurs pays, qui dévoilait l’étonnante histoire de Magda Goebbels, Sébastien Spitzer prend le pouls d’une époque où la toute-puissance de l’argent brise les hommes, l’amitié et l’espoir de jours meilleurs.

L’avis de #Lilie : J’avais entendu parler de Sébastien Spitzer à l’occasion de la sortie de son premier roman mais je n’avais pas pris le temps de le découvrir. Quelle erreur !! J’aurais dû me lancer plus tôt !

Dans ce roman, nous plongeons au cœur du 19ème siècle et au cœur du prolétariat en Angleterre. Nous faisons ainsi connaissance avec Charlotte, une immigrée irlandaise qui a bien du mal à joindre les deux bouts. Le jour où elle perd son enfant, un docteur vient la voir et lui propose de prendre en charge un petit garçon qu’il va falloir cacher. En parallèle, on suit Engels, un patron d’une usine de textiles, d’origine allemande et ami avec le « Maure », Karl Marx. Ensemble, ils vont réfléchir et poser les bases de ce qu’on appellera, dans le futur, le marxisme.

Charlotte est une jeune femme qui a tout perdu : son enfant, son conjoint, son travail… elle est au plus mal quand on lui propose de s’occuper de Freddy. Elle va prendre cette tâche très à cœur et elle fera tout pour lui rendre la vie plus facile. Ce dernier est un enfant puis un jeune homme très dégourdi, enthousiaste, curieux et volontaire. Il aime profondément sa mère et se lance à cœur perdu dans tout ce qu’il entreprend.

De l’autre côté, on a Engels. Ami avec Karl Marx, il n’aura de cesse de défendre les valeurs de l’Internationale, notamment dans son usine et il croit à ce qu’il défend. Il parait beaucoup plus lucide et dans la réalité que son mentor qui lui n’a de cesse de vivre au-dessus de ses moyens et dans son « monde idéal ». J’ai été surprise par la compagne d’Engels, Lydia, d’origine irlandaise, qui n’est pas forcément celle que l’on croit.

J’ai passé un bon moment avec ce roman. J’ai beaucoup aimé les personnages, que j’ai trouvé très travaillés et intéressants. En revanche, le quatrième de couverture m’a un peu induit en erreur dans la mesure où on s’attend à suivre principalement Freddy, le fils caché de Marx, alors que ce roman est l’occasion de mettre en lumière de nombreux personnages avec des destins incroyables. J’ai cependant constaté que cette lecture était exigeante dans la mesure où le narrateur met en lumière, à tour de rôle, des protagonistes différents et fait également des sauts dans le temps. La plume de l’auteur est intéressante mais très pointue et précise ; en effet, ce livre demande de la concentration pour se plonger dedans. Néanmoins, le pari est réussi car il nous entraine au cœur du 19ème siècle en Angleterre, avec la naissance du prolétariat, les difficultés qu’ont connues les Irlandais et cela permet de mettre en lumière une période que l’on connaît un peu vaguement.

Pour conclure, ce roman est une belle découverte et Sébastien Spitzer fait, pour moi, parti des auteurs à suivre. Amoureux de romans historiques, n’hésitez pas à vous tourner vers cette histoire passionnante qui vous emportera de Londres à Manchester, en plein cœur du prolétariat et de la misère du 19ème siècle.

https://lesmots.co/ecrivain/sebastien-spitzer

https://www.albin-michel.fr/ouvrages/le-coeur-battant-du-monde-9782226441621

L’ENVOL DU MOINEAU de Amy Belding Brown.

 

[ LITTÉRATURE ÉTRANGÈRE – ROMAN HISTORIQUE – Nouveauté 2019 ]
CHERCHE MIDI Éditeur – Collection Ailleurs
Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Cindy COLIN KAPEN
Titre original : Flight of the sparrow
464 pages
Ma note : 5/5 mentions « incontournable 2019 »
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Le résumé :

 

D’après des faits réels, le superbe portrait d’une femme découvrant la liberté au milieu des Indiens.
Colonie de la baie du Massachusetts, 1672. Mary Rowlandson vit dans une communauté de puritains venus d’Angleterre. Bonne mère, bonne épouse, elle souffre néanmoins de la rigidité morale étouffante qui règne parmi les siens. Si elle essaie d’accomplir tous ses devoirs, elle se sent de plus en plus comme un oiseau en cage. Celle-ci va être ouverte de façon violente lorsque des Indiens attaquent son village et la font prisonnière. Mary doit alors épouser le quotidien souvent terrible de cette tribu en fuite, traquée par l’armée. Contre toute attente, c’est au milieu de ces  » sauvages  » qu’elle va trouver une liberté qu’elle n’aurait jamais imaginée. Les mœurs qu’elle y découvre, que ce soit le rôle des femmes, l’éducation des enfants, la communion avec la nature, lui font remettre en question tous ses repères. Et, pour la première fois, elle va enfin pouvoir se demander qui elle est et ce qu’elle veut vraiment. Cette renaissance pourra-t-elle s’accoutumer d’un retour  » à la normale « , dans une société blanche dont l’hypocrisie lui est désormais insupportable ?
Cette magnifique épopée romanesque, inspirée de la véritable histoire de Mary Rowlandson, est à la fois un portrait de femme bouleversant et un vibrant hommage à une culture bouillonnante de vie, que la  » civilisation  » s’est efforcée d’anéantir.
 » Dès la première page, Amy Belding Brown propulse le lecteur directement au cœur sombre de l’Amérique puritaine du xviie siècle et ne le lâche plus jusqu’à la fin. Ce livre, basé sur un travail de recherche monumental, est une chronique passionnante des premiers antagonismes entre le monde des Indiens et celui des Blancs. Inspiré d’une histoire vraie, c’est un superbe roman à la fois violent, tragique, courageux et édifiant. Notre cœur bat au rythme de celui de l’héroïne, cette femme extraordinaire qui, en dépit de tout, non seulement survit, mais triomphe de son destin.  » Jim Fergus

 

 

 

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Êtes-vous déjà tombés amoureux d’un livre ? Juste comme ça en apercevant  la couverture ? Que les frissons vous parcourent la moindre parcelle de peau partant du plus petit cheveu jusqu’au petit doigt d’orteil ? Et bien pour moi c’est ce qui s’est réellement passé. Un coup de foudre, littéralement, sans savoir pourquoi ni comment. Comment si l’alchimie avait déjà opéré un tour de force. J’ai eu peur d’ouvrir ce roman et d’affronter ses mots. Peur de me prendre un râteau. Inquiète de découvrir une histoire qui pourrait me bouleverser.
 
L’ENVOL DU MOINEAU est à mes yeux un roman d’une rare beauté, celle qui vous tatoue à jamais, celle qui s’infiltre, vous happe et vous emmène vers un ailleurs.
 
Direction la Nouvelle-Angleterre, 1675. Boston n’est alors qu’un gros village entouré de murailles en bois. Les colonies se répandent peu à peu aux alentours, prônant les voix impénétrables du Seigneur. Des colonies dirigeaient par des pasteurs intransigeants. La vie des colons est réglée aux millimètres près. Pas de faux pas sinon c’est le pilori. Le Seigneur veille, dicte les règles. Ses paroles sont d’or, bienveillantes, généreuses, autoritaires. Bienvenue au cœur de la société puritaine où les femmes au coiffe blanche sont sous l’autorité de leurs maris ; où les bons sentiments envers les enfants sont blasphématoires ; où tout geste de miséricorde, de bienveillance et de bonté envers des esclaves ou inféodés sont punis ; où la rigueur, les prières, le travail sont le cœur d’une vie aussi riche que démunie.
 
Mary Rowlandson est un de ces femmes parmi tant d’autres. Bonne épouse, bonne mère, elle donne l’image parfaite que l’on souhaite d’elle. Si Mary écoute avec passion les mots du Seigneur telle que l’on lui a toujours apprise, elle ne peut s’empêcher de les braver. Aider à mettre au monde le bébé d’une jeune fille inféodée amoureuse d’un esclave noir est tout sauf recommander par Lui. Mary a cette flamme en elle, celle qui la pousse à voir le monde d’une manière différente de son mari. Un monde qui serait à l’image de ce moineau offert par le père de la jeune fille en guise de remerciement, un monde magique, merveilleux, coloré et libre. Mary à ce quelque chose d’incontestable et de lumineux : découvrir et apprendre.
 
Sa vie bascule lorsque le village attaqué par les Indiens, elle est faite prisonnière avec ses enfants et tant d’autre gens de la communauté. Mary courageusement va défendre bec et ongle la vie de sa fille Sarah, mourante. Elle crie de douleur, d’incompréhension, d’effroi. Sa captivité est un terrible et long chemin sinueux qui lui meurtrisse l’âme. Une épreuve qui pourtant va lui permettre de connaître un certain apaisement. Pendant des semaines, elle est l’esclave d’un sachem aussi bienveillant que méchant. Ses pas, son regard découvrent une vie difficile où l’amour, le partage, la communion avec la nature, les pleurs, les rires, les repas frugaux, les enfants, les sourires, la confiance ont une toute autre signification. Elle contemple, elle respire, elle foule cette liberté. Une communion, une osmose parfaite et idéale. Ce peuple la fascine autant qu’elle le répudie. Une confrontation nécessaire à cet épanouissement libératoire. Les jours défilent, le temps s’apprivoise, le froid tue, Mary malgré la disette, les maladies, la mort, rayonne, respire. Elle rencontre cet indien converti James qui lui confère ce sentiment inexplicable de bien-être. Comme si le tout, la nature s’accordait avec les yeux et les bras chaleureux de ce puissant guerrier.

 

Cette épopée tel un rêve bien trop éphémère se dissolve dans cette réalité sournoise. Le retour à cette vie « normale » est une nouvelle épreuve. Les griffes acérées, les mots blessants, les regards noirs déstabilisent une femme qui alors ne sait plus à quel monde elle appartient.

 

Amy Belding Brown signe ici un ouvrage fascinant, incroyablement fascinant ! J’ai été happée par cette histoire d’un autre monde, celui où les chevaux étaient contraints à la guerre, où un peuple se devait d’être de véritable sauvage pour survivre sur leurs terres, terres volées par ces colons porteurs d’une vie sans liberté, sans accord avec la nature, dépourvue de tout sentiment. Mary, femme emblématique, tiraillée par ce que l’on attend d’elle et ce qu’elle apprit sur elle. Amy Belding Brown m’a transportée dans un monde intransigeant, violent mais où l’amour, la fraternité ont un poids considérable. D’actions en actions, de questions en questions, mon cœur a fini par chavirer.

 

Je pourrai écrire encore de nombreuses lignes pour vous prouver de A à Z que ce roman est juste incroyable. Incroyable ! Envoutant ! Terrible ! Poignant ! Fascinant ! Percutant ! Humain ! Un diaporama bouleversant et éreintant de la folie humaine. Un tableau grandiose d’un peuple anéanti, déraciné et meurtrit.

 

#Esméralda
 

 


 
Une lecture en partenariat avec le PICABO RIVER BOOK CLUB et CHERCHE MIDI Éditeur. Je vous en remercie infiniment.

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… l’avis d’une souris et des livres.

… l’avis du blog Une vie toute simple.

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LES LIONNES DE VENISE, tome 1 de Mireille Calmel.

 
[ ROMAN HISTORIQUE / AVENTURE – 2017 ]
XO ÉDITIONS
pour la présente éditions FRANCE LOISIRS
352 pages
Tome : 1/2
Ma note : 4,5/5 mention « à découvrir »
Lien Kindle


Le résumé :

 

Venise, campo Santa Fosca, octobre 1627. Lucia, jeune et espiègle Vénitienne, se retrouve au milieu des flammes qui dévastent la modeste imprimerie familiale. Sous ses yeux, son père est enlevé par trois hommes armés. Qui donc se cache derrière ce crime ? La veille, la magnifique Isabella Rosselli, la plus rouée des espionnes de la cité des Doges, est venue faire reproduire une étrange gravure…
Lucia est décidée à percer cette énigme et à sauver son père. Dans une quête effrénée, elle s’immisce parmi les puissants, se mêle au bal des faux-semblants du carnaval, s’enfonce dans les arrière-cours des palais.
Une Venise fascinante, oppressante, où le pouvoir se confond avec l’amour, où les étreintes succèdent aux duels et les baisers aux complots.
 » Espionnage, amour, ruses et pouvoir : rien ne manque à ce trépidant roman vénitien.  » Amélie Cordonnier – Femme actuelle.

Mon avis :

 

J’avais entendu parler de Mireille Calmel lors d’un reportage en septembre, me semble-t-il. Une auteure que je ne connaissais point comme me l’a fait remarqué sensiblement mon mari ( ajouté à ses mots tout le sarcasme qu’il avait en stock). Remarque judicieuse qui n’est pas tombée dans l’oreille d’une sourde puisqu’aujourd’hui je vous parle de ce roman qui te transporte directement au 17e siècle dans les ruelles de Venise où le clapotis mélodieux de la lagune t’envoute. Enfin… pas que !

 

 
Ce roman historique est juste sensationnel et je ne regrette absolument pas qu’il fasse parti désormais de ma bibliothèque.

 

Aventure, passion, complot, manipulation, amour viennent résonner puissamment dans une histoire qui ne laisse aucun répit à sa lectrice.

 

Lucia, fille d’imprimeur, a une vie paisible. Amoureuse de l’apprenti de son père, elle vaque à ses occupations tout en veillant au confort de son père. Lorsque ce dernier reçoit une commande, les ennuis commencent. Cette gravure qu’il doit reproduire recèle un secret que bon nombre de hauts dignitaires rêvent de découvrir. Seulement, les convoitises sont nombreuses et les hostilités débutent par l’incendie du vieux atelier. Le sang et les larmes coulent et Lucia, désarmée, prend la fuite. Le danger la guette, les ruelles ne sont d’aucune sécurité. Animée par un vif sentiment de vengeance, elle part en guerre. Les forces invisibles qui mènent à la baguette ce complot démentiel sont inatteignables. De rencontres en rencontres, qu’elles soient mauvaises ou bonnes, la vie de Lucia sera dorénavant faite de peur, de doute et de vengeance. A cela se rajoute une jolie note de romance.

 

Très vite j’ai été envoutée par cette histoire. Trépidante et passionnelle, une histoire que j’ai dévorée. Un roman de capes et d’épées dans une Venise où les grands palais cachent dans leurs boudoirs des secrets et des complots, où les corps s’échauffent dans la quête d’une information.

 

La plume de Mireille Calmel est juste exquise. Elle mène avec brio son histoire où la trame se veut simple agrémentée d’éléments qui respirent la traitrise, la vengeance et l’amour. Elle sait parfaitement tenir en haleine son lecteur dans un décor de rêve. Rajouter à cela des éléments historiques, rien de mieux pour satisfaire ma curiosité.

 

Je ne peux que te conseiller LES LIONNES DE VENISE, tu passeras un super moment en sa compagnie. Pour moi, je n’ai plus qu’à retourner à ma boutique France Loisirs pour m’offrir ce second tome 😉 (C’est bientôt Noël, la bonne excuse ).

 

 

 


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Vers le site de XO Éditions pour tout savoir.

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LE MARQUIS GUILLOTINÉ de Roger Judenne.

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[ROMAN HISTORIQUE – Nouveauté 2018]
Éditions Marivole – Collection Romans Marivole
Format numérique (368 pages) : 7.99€
Broché : 20.00€
Ma note : 5/5 mention « pépite »

 


 

Le résumé :

 

1794, l’époque révolutionnaire bat son plein et la guillotine fonctionne à tout-va. A Paris, le marquis de Guéau vient d’être guillotiné. Le fils navigue sur les océans, à l’abri des vagues, tandis que sa femme, Madame de Bonvoust, se réfugie avec sa fille nouveau-née au domaine de Reverseaux, propriété du marquis dans la région de Chartres. Elle part rapidement se réfugier en Angleterre, laissant sa fillette à une nourrice dans le plus grand secret. Les petites gens continuent à vivre autour du château du marquis guillotiné comme si de rien n’était. La Révolution a fait peu de vagues, et leur travail permet de les faire vivre. Un régisseur honnête surveille tout ce petit monde, ce qui permet au domaine de Reverseaux de survivre aux spéculateurs qui achètent successivement le domaine sans jamais y mettre les pieds.

 


 

Mon avis :

 

5 ans après la prise de la Bastille (14 juillet 1789), la révolution résonne toujours tambour battant dans les rues de Paris. La monarchie s’éteint peu à peu et les têtes des nobles proches de l’oligarque tombent. La Ier république (21/09/1792 à 18/05/1804) faisant suite à la révolution est ballottée. Son instabilité fait craindre des heures sombres à la France et au petit peuple :  le premier gouvernement (Convention Nationale) est la référence historique de ce roman et plus particulièrement la période appelée La Terreur. La République Française n’a jamais été aussi instable qu’en cette fin de XVIIIe siècle, les hommes politiques tel que Robespierre n’arrivent pas à stabiliser le pays et finissent guillotinés.

 

Roger Judenne plonge son lecteur au sein d’un domaine seigneuriale dirigé par le Marquis de Guéau : le château de Reverseaux. Cette acquisition remonte à plusieurs génération au temps du roi Henri IV où ses ancêtres étaient proches du roi et en remerciement ce domaine leur fût céder.
1794, le marquis fût guillotiné et tous ses biens furent confisqués et mis sous la tutelle de la République. La vie du Château est alors menacé, tout comme la famille du Marquis, recherchée par les soldats de la République. Certains proches vont trouver refuge notamment en Angleterre. L’histoire ne se concentre aucunement sur la fuite de ces nobles, mais au contraire, elle porte un œil intéressant sur la vie des petites mains qui font vivre le château. Une fenêtre sur un monde oublié à l’heure actuelle où la mondialisation numérique est prépondérante, cet aparté sur ce paysage est tout aussi savoureux que mémorable.
Roger Judenne ne tarit pas de descriptions quant à ce petit peuple fourmillant sur les terres du Marquis. Le maître boulanger, le meunier, le charbonnier, la laitière, le tuilier, le fermier, le gardien, le régisseur, la gouvernante, les servantes, l’avocat, le curé, le colporteur, le coché… Un monde où fourmillent tant de personnes qu’il apparaît telle une bulle hors du temps. Une bulle qui est  passée au travers des mailles de la Révolution sans trop de casses malgré de belles frayeurs. Chaque personnages ont une place importante, un maillon solide d’une chaîne solidaire. Le lecteur suit donc toutes les péripéties de ces petits gens. Ces derniers sont vaillants, autant les hommes que les femmes, ingénieux, bienveillants et respectueux. De nombreuses qualités qui tendent à faire défauts aujourd’hui. L’entraide est omniprésente, d’ailleurs nécessaire au bon déroulement de toutes les tâches. Personne ne rechigne, sauf le benêt du village qui sous son caractère niais met une belle pagaille au sein de la communauté. Malgré le vent de changement qui souffle sur le pays, Reverseaux fait figure d’un calme olympien. Il faut dire que le régisseur tient avec rigueur et respect tout ce petit monde et surtout n’hésite pas à relever les manches pour quelques travaux et affronter les ventes successives du château et de ses communs.
Une vie de labeur où moult soucis sont récompensées par des petits bonheurs simples.

 

Je regrette souvent de ne pas avoir le temps de lire davantage de roman historique, surtout que c’est un genre qui me plait énormément pour tous les détails, menus ou grands, sur les coutumes, sur l’aspect historique, sur ces métiers d’autrefois et sur ce mode de vie d’une autre époque. Ces romans sont un gage de la perpétuation du souvenir. A l’heure actuel où tout s’oublie, il plus qu’important de mettre des mots et des images sur les événements qui nous ont permis de connaître cette liberté. 1794 est l’année de tout les changements : la séparation de l’Etat et de l’Eglise, l’abolition des privilèges ; la première émancipation qui en engendra bien d’autre.

 

Roger Judenne avec sa verbe honnête et méticuleuse m’a fait vivre une histoire riche en redécouverte. Ce roman est sacré, précieux. Il est également basé sur des faits biens réels, ce qui apportent une toute autre notion et vision à la trame. A découvrir sans modération !

 

 

 

∞∞ EXTRAIT ∞∞
Dés le lendemain, le maire convoque la population à son de tambour. Tous les citoyens doivent être témoins de la disparition des titres qui ont permis aux tyrans de les opprimer. Le dimanche suivant à midi, on allume un grand brasier. Des hommes désignés par le maire ouvrent les caisses les unes après les autres et jettent dans les flammes les quatre mille cinq cent soixante-dix actes. Tout part en fumée.
La quasi-totalité des habitants du village assiste au brûlement. Comme le maire n’a pas adressé une invitation mais une convocation, les gens de Reverseaux ont venus. Le caractère obligatoire de cette présence a posé problème à certains. […] En raison de ses difficultés à marcher, le notaire Archambaudière s’en est aussi exonéré. Le régisseur a bien compris que la perspective des flammes dévorant sa raison de vivre lui serait insupportable, alors il s’est abstenu de lui proposer une place dans la carriole et il a accepté.
– Pour lui, confie Montalbert à l’oreille de sa femme, c’est toute sa vie qu’on brûle.
– La guillotine pour les uns, le bûcher pour les autres, répond la gouvernante. On comprend qu’il ne veuille pas assister à sa propre exécution. […]
Ils forment un groupe à part et les habitants du village, qui interviennent tous à un moment ou à un autre de l’année sur le domaine, les regardent avec compassion, comme si ces archives avaient impacté leur vie davantage que celle du reste de la population. […]
Au milieu du cercle des gens, les flammes dévorent les papiers. Curieusement, alors qu’à Paris ce spectacle révolutionnaire déchaîne l’allégresse populaire, à Rouvray, il n’y aucun cri de victoire, aucun chant patriotique, aucun geste manifestant la joie d’un peuple opprimé libéré du joug du tyran. Le crépitement du feu s’impose et le craquement des sceaux de cire emplit la place. Les visages sont graves et laissent transparaître l’inquiétude liée à l’incertitude qui pèse sur l’avenir. « On sait ce qu’on perd ; on ne sait pas ce qu’on gagne ».
– C’est triste d’en arriver là, dit Wilhem, mais c’est nécessaire pour abolir définitivement les privilèges dont les français ont tant souffert.
– A Reverseaux,nous, on ne souffrait pas, répond naïvement Louise. Pourtant, on dépendait tous du marquis
– Vous n’aviez pas les mêmes droits que lui…
– Ah…
-C’est terrible, regrette Wilhem en balançant la tête, mais sans guillotine et le brûlement de ces papiers, la noblesse n’aurait jamais renoncé au plus insignifiant de ses droits. Avec un peu d’intelligence et d’humanité, on aurait probablement éviter tout ce gâchis.
(pages 206-207)

 

 

 

 


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LE CHÂTEAU DE REVERSEAUX

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LE CHÂTEAU ET SES COMMUNS

 

 

 

 

 

 

 

LE PIGEONNIER DU CHÂTEAU

 

 

 

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CHÂTEAU DE REVERSEAUX

 

 

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 FOUR A CHARBON

 

 

 

 

 


 

Je remercie les éditions Marivole pour leur confiance et leur patience.

 

 

 

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