CHARLOTTE IMPÉRATRICE, tome 2 : L’Empire de Nury et de Bonhomme.


Depuis son mariage avec Maximilien d’Autriche, Charlotte va de désenchantements en désillusions. Sa vie conjugale réduite à néant, elle mise son va-tout sur la couronne du Mexique. À leur arrivée à Veracruz, le couple impérial découvre un pays exsangue, bien loin d’être pacifié par les troupes françaises. Ils doivent faire face à la défiance des élites locales bien décidées à tirer parti de la faiblesse de caractère de Maximilien pour préserver leurs intérêts.

Direction le Mexique. Maximilien devient l’empereur et doit remettre sur pied un pays à feu et à sang. Les indiens sont tués, affamés et torturés. Des terres arides et hostiles où les manipulations sont courantes. Charlotte est tout bonnement choquée par la rencontre avec ce peuple. Totalement délaissée par son mari et impuissante face à la situation du pays, elle va pendant un laps de temps prendre les commandes du pays pendant que son cher mari se prélasse dans la luxure.
Ce second tome est différent du premier. Nous rentrons dans le vif du sujet concernant la situation du Mexique. Des illustrations plus violentes dans les tons rouges. Du sang, des corps décharnés qui contrebalancent l’opulence du palais. Charlotte se révèle être une meneuse hors pair enviée par les sommités du pays qui la jalousent. Sous couvert du récit historique, Nury propose une histoire passionnante entre secret, prise de conscience et manipulations. Un tome riche en rebondissements et en révélations qui se termine sur un sacré cliffhanger. J’espère de tout cœur qu’il y aura une suite. Comme pour le précédent tome, je suis touchée par les détails des lieux et par les émotions qui se dégagent des personnages qui tour à tour sont pris par leurs tourments et leurs exaltations. Un tome où la guerre est très présente. On y aborde succinctement la condition des indiens et du clergé.

 

Un second tome qui m’a tout autant captivé que le premier !

 

Une chronique de #Esméralda

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CHARLOTTE IMPÉRATRICE, tome 1 : La Princesse et d’Archiduc, un récit historique de Nury et Bonhomme.


Élevée par son père Léopold 1er, Charlotte de Belgique est destinée à faire un glorieux mariage. Pour la jeune femme, le choix s’arrête sur l’archiduc Maximilien d’Autriche, frère cadet de l’empereur François Joseph. Un mariage somptueux vient sceller leur union, qui, disons-le tout de suite, ne sera pas heureuse. Le jeune couple est dépassé par les rivalités dont ils sont le jeu, entre les terribles Habsbourg et le calculateur empereur Napoléon III. Et Maximilien se révèle un homme décevant, à tous points de vue. C’est en faisant face à l’adversité que Charlotte aura finalement l’occasion de quitter les voies d’un chemin tout tracé…

Voici une bande dessinée qui me faisait envie depuis de nombreux mois. Grâce à mon récent abonnement à Izneo, plateforme dédiée à la lecture en ligne de BD, manga et autres, j’ai enfin pu me plonger dans cette histoire qui s’annonce passionnante dès les premières cases. Charlotte de Belgique est l’enfant choyé et protégé du clan. Ses deux grands frères veillent de loin ou de près sur leur petite sœur et leur père n’est pas en reste.
Orpheline de sa maman, elle s’épanouit au cœur de cette société souvent misogyne. Son éducation n’est pas mis de côté ainsi elle peut débattre de longues heures durant sur divers sujets. Vient l’âge de se marier et on lui laisse la possibilité de choisir son futur époux parmi les prétendants qui se présentent. Alors que la première rencontre est quelque peu chaotique, contre toute attente elle lie une véritable relation de confiance et de partage avec l’Archiduc Maximilien d’Autriche, frère de l’Empereur François Joseph et beau frère de Sissi. Un mariage époustouflant et magnifique prémices d’une vie qui ne pourra être que somptueuse. Pourtant rapidement tout dérape. Les conflits intestinaux entre l’empereur Napoléon III et les Habsbourg, empereur d’Autriche montent crescendo et plongent Maximilien et Charlotte au cœur d’un complot. C’est alors que Max retombe dans ses travers. L’alcool, le sexe, les jeux le poussent à négliger les affaires en cours. Totalement désemparée Charlotte est avachie par les mauvaises nouvelles qui s’accumulent. Tandis que le silence de cette dernière surprend sa famille, les frères décident de se rendre sur le lieux de résidence du couple et découvre l’effroyable situation. C’est ainsi que Charlotte se ressaisit et prend les choses en main. Une femme téméraire et déterminée qui n’hésitera pas à comploter.

 

Ce récit historique retrace avec beaucoup de détails et une pointe de fiction une période riche en rebondissements. Un scénario hallucinant. Si dans un premier temps j’étais persuadée qu’il s’agissait d’une fiction, j’ai été heureuse de découvrir que les faits relatés étaient le miroir de faits historiques. Les illustrations sont parfois sombres mais révèlent de nombreux détails : les tenues riches, les palais magnifiques. Les émotions des personnages sont teintés à la fois par la douleur et le découragement. Les traits de Charlotte s’affirment mettant en avant cette femme qui prend en main son destin et celui de son époux. Une bande dessinée que j’ai dévoré avec envie ! Une immersion réussie !

 

Une chronique de #Esméralda.

BLANC AUTOUR, une bande dessinée de Wilfrid Lupano et de Stéphane Fert.


1832, Canterbury. Dans cette petite ville du Connecticut, l’institutrice Prudence Crandall s’occupe d’une école pour filles. Un jour, elle accueille dans sa classe une jeune noire, Sarah.
La population blanche locale voit immédiatement cette « exception » comme une menace. Même si l’esclavage n’est plus pratiqué dans la plupart des États du Nord, l’Amérique blanche reste hantée par le spectre de Nat Turner : un an plus tôt, en Virginie, cet esclave noir qui savait lire et écrire a pris la tête d’une révolte sanglante. Pour les habitants de Canterbury, instruction rime désormais avec insurrection. Ils menacent de retirer leurs filles de l’école si la jeune Sarah reste admise.
Prudence Crandall les prend au mot et l’école devient la première école pour jeunes filles noires des États-Unis, trente ans avant l’abolition de l’esclavage. Nassées au coeur d’une communauté ultra-hostile, quelques jeunes filles noires venues d’un peu partout pour étudier vont prendre conscience malgré elles du danger qu’elles incarnent et de la haine qu’elles suscitent dès lors qu’elles ont le culot de vouloir s’élever au-dessus de leur condition. La contre-attaque de la bonne société sera menée par le juge Judson, qui portera l’affaire devant les tribunaux du Connecticut. Prudence Crandall, accusée d’avoir violé la loi, sera emprisonnée…
La douceur du trait et des couleurs de Stéphane Fert sert à merveille ce scénario de Wilfrid Lupano (Les Vieux Fourneaux), qui s’est inspiré de faits réels pour raconter cette histoire de solidarité et de sororité du point de vue des élèves noires.

Voici un récit historique qui devrait plaire à bon nombre d’entre vous. Je vois déjà vos petites mains frétillantes d’impatience pour vous le procurer. Il faut dire que la blogosphère est très enthousiaste à son sujet et je ne vous cache pas plus longtemps que j’ai également adoré.
États du Nord des Etats-Unis, début du XXe siècle, le Connecticut, état plaisant où les conditions des hommes et des femmes noirs sont relativement plus confortables que dans les États du Sud.
Non loin de la jolie bourgade de Canterbury, Prudence Crandall a ouvert un un internat pour fille …. blanche. Alors que la jeune Sarah, jeune fille noire, fait son apparition au sein de la classe, les voix s’élèvent contre cette arrivée qui présage des jours funestes. L’accès aux écoles pour les enfants noirs et d’autant plus les jeunes filles, est considéré comme une hérésie, laissant la porte ouverte aux actes de barbaries auxquels pourraient s’adonner cette communauté. Mais Prudence Crandall ne l’entend pas de cette oreille et est prête à affronter toux ceux et celles qui lui en voudront.

 

Puisant sa force dans ses convictions, l’école ouvre ainsi aux jeunes filles noires qui affluent de tous les États. L’enthousiasme conduit ces jeunes filles à croire à un monde meilleur où chacun et chacune vivraient dans ce monde universel. Aux côtés de Prudence, elles explorent le monde, développent leurs connaissances et jettent un œil critique et argumenté sur ce monde qui l’entoure.

 

Et puis les pires choses arrivent. La violence des mots, des regards, physique s’abat. Chemin intransigeant vers la mort, le désespoir et l’abandon. Mais la petite graine qu’a planté Prudence Crandall germe lentement mais sûrement et les jeunes femmes en devenir seront ce témoin inestimable que tout est possible.

 

Un roman graphique d’une pure beauté qui en quelques pages honore la mémoire de ces personnes qui ont fait l’histoire d’un pays. A partir de faits réels, Lupano Wilfrid donne force et conviction à une période chaotique. Une volonté farouche de poser les bons mots sur l’impensable et la cruauté, mais également d’en tirer cette essence même qui fabrique les héroïnes de toujours. Des illustrations douces dans les tons pastel qui contrecarrent la dureté de l’histoire. Je suis simplement charmée !

 

A ouvrir de toute urgence !

 

Une chronique de #Esméralda