Ce lien entre nous de David Joy

Littérature Nord-Américaine – Roman sorti le 3 septembre 2020
Editions Sonatine
Lecture personnelle

Ma note : 5/5 mention « un roman incroyable »

Quatrième de couverture : Caroline du Nord. Darl Moody vit dans un mobile home sur l’ancienne propriété de sa famille. Un soir, alors qu’il braconne, il tue un homme par accident. Le frère du défunt, connu pour sa violence et sa cruauté, a vite fait de remonter la piste jusqu’à lui. Un face à face impitoyable s’engage alors.
Avec Ce lien entre nous, David Joy esquisse un nouveau portrait noir des Appalaches. Quelle rédemption pour ces régions violentes et magnifiques, réduites au désespoir ? Seul un grand écrivain est capable de nous donner une réponse.


L’avis de #Lilie : Voilà un moment que j’entendais parler de David Joy comme l’une des nouvelles voix du roman nord-américain. Finalement, j’ai décidé de me laisser tenter par celui-ci sur les conseils des lecteurs du Picabo River Book Club et de ma libraire. Je ne regrette absolument pas de les avoir écoutés même si je ne m’attendais absolument pas à éprouver tout ça lors de ma lecture !

Nous faisons ici connaissance avec Darl Moody, un homme vivant dans les Appalaches et qui braconnent sur les terres d’un de ses voisins, étant donné que ce dernier est absent. Croyant tirer un cerf, il tue un homme. A partir de là, plus rien ne sera comme avant pour lui, pour son meilleur ami et pour le frère du défunt. Quelles seront les conséquences de cet accident ? La justice fédérale arrivera-t-elle à se faire respecter ? Comment vivent les hommes dans ces montagnes ?

Darl Moody n’est pas un méchant bougre mais il est clair que ce n’est pas un protagoniste qu’on a l’habitude de voir. Il a une vie assez tranquille, rythmée par ses chasses interdites et quelques soirées avec son ami Calvin Hooper. Ce dernier mène également une vie assez routinière enjolivée par la présence de sa compagne Angie. Dwayne Brewer, en revanche, a tout d’une grosse brute mais il aime plus que tout son frère Carol, surnommé Sissi. Moqué pour ses particularités, Dwayne a toujours mis un point d’honneur à le protéger et sa mort va lui faire perdre les pédales. A partir de là, il va engager une chasse à l’homme et va tout faire pour savoir ce qui lui est arrivé.

Je ne peux pas en dire beaucoup plus ni sur l’intrigue ni sur les protagonistes car je risquerais de vous dévoiler certaines choses qu’il vaut mieux découvrir par soi-même. Ce roman m’a mis une grosse claque. Tout d’abord, dès les premières lignes, on entre dans le vif du sujet avec l’action principale qui se déclenche de suite, suivie d’une rapide présentation des différents personnages. La plume de l’auteur ne fait pas dans la dentelle ni dans la fioriture ; en effet, il va droit à l’essentiel, nous décrivant avec toute sa sincérité ce qui se passe et ce que peuvent ressentir les différents intervenants. Il faut avoir le cœur bien accroché car il n’hésite pas à fournir des détails qui, pour nous citadins, peuvent paraître violents voir choquants. Cette histoire est également l’occasion de mettre en lumière cette Amérique que l’on dit profonde, éloignée des grandes métropoles et dont les coutumes et habitudes de vies sont beaucoup plus rustiques. En effet, on constate que là-bas, les armes à feu et la violence sont un mode de communication comme un autre et on perçoit un réel décalage entre le business-man New-Yorkais, les acteurs Hollywoodiens et les Américains des Appalaches. J’ai refermé ce livre en soufflant un bon coup, ne m’étant même pas rendue compte que les dernières pages me l’avait littéralement coupé. J’ai longuement repensé à cette lecture et je dois dire qu’elle va sûrement me hanter encore pendant un petit moment…

Pour conclure, « Ce lien entre nous » est une très belle découverte. Ce n’est pas un roman à mettre entre toutes les mains tant la plume de l’auteur est crue, franche et directe. Néanmoins, il est l’occasion de découvrir un autre visage des Etats-Unis, un visage méconnu ou oublié par le reste du monde.

Retrouvez ce roman sur le site des éditions Sonatine

La colline aux esclaves de Kathleen Grissom

Littérature nord-américaine – Livre sorti le 7 avril 2016
Editions Pocket 
Lecture personnelle

Ma note : 4.5/5 mention « touchant »

Résumé : États-Unis, 1791. Lavinia, jeune orpheline irlandaise, se retrouve domestique dans une plantation de tabac. Placée avec les esclaves noirs de la cuisine, sous la protection de Belle, la fille illégitime du maître, elle grandit dans la tendresse de cette nouvelle famille.
Cependant, Lavinia ne peut faire oublier la blancheur de sa peau : elle pénètre peu à peu dans l’univers de la grande maison et côtoie deux mondes que tout oppose. Jusqu’au jour où une histoire d’amour fait tout basculer… Le petit monde de la plantation est mis à feu et à sang, de dangereuses vérités sont dévoilées, des vies sont menacées…


L’avis de #Lilie : Voilà un roman que je ne connaissais pas du tout. Prêté par une amie, je me suis plongée avec grand plaisir dans cette fresque familiale qui nous plonge dans une Amérique où l’esclavage est encore la norme et où le fossé noirs/blancs est incroyablement large.

Nous faisons ici connaissance avec Lavinia, une jeune orpheline d’origine irlandaise, qui est recueillie par un capitaine ayant une exploitation de tabac. Arrivée chez lui, elle est confiée à Belle, une domestique métisse dont la place n’est pas très claire au sein de la famille. Éduquée d’abord par Mama, Lavinia va grandir et se retrouver dans une situation bancale, coincée entre sa famille de cœur, composée d’esclaves noirs, et la blancheur de sa peau. Va-t-elle trouver sa place ? Quelle est-elle ? Lavinia fera-t-elle ce qu’elle doit faire ou ce dont elle a envie ?

Lavinia est une petite fille puis une jeune femme pleine de vie, après un temps d’adaptation dans sa nouvelle maison. Placée au sein des domestiques qui s’occupent de la grande maison, elle va s’épanouir et, très tôt, être confrontée à des drames et aux inégalités de traitement entre noirs et blancs. En grandissant, elle va être amenée à côtoyer la famille de Mme Marshall et son destin sera loin d’être un fleuve tranquille. Attachante, elle est pourtant très naïve et j’ai trouvé qu’en vieillissant, elle perdait de son mordant et baissait, parfois, un peu trop les bras. Certes, elle ne va pas avoir un destin très rose mais j’aurais aimé que la flamme de la rébellion prenne le dessus même si, en toute honnêteté, c’est une analyse de femme du XXIème siècle, dont la condition n’est pas du tout la même qu’à l’époque. Le roman tourne principalement autour d’elle et de Belle, une jeune esclave proche du capitaine mais dont la place n’est pas claire au sein de la famille. C’est un protagoniste qui va beaucoup souffrir tout au long de sa vie et qui a un destin en dent de scie.

Ce roman est vraiment une belle découverte. Cette fresque familiale courant sur une vingtaine d’année est en même temps touchante, dramatique et révoltante. On sent la fracture qui existait à l’époque entre les riches propriétaires blancs et leurs esclaves noirs qui n’étaient, pour certains, rien d’autres qu’une marchandise comme une autre. Il est aussi question de la place de la femme à l’époque, totalement soumise à la volonté de leurs maris et n’ayant aucun moyen de faire entendre leurs voix. Malgré quelques longueurs, il est très difficile de poser ce livre tant l’autrice embarque son lecteur. La plume est très descriptive et précise et on ressent toutes les émotions des personnages au cours de la lecture. Tenue en haleine jusqu’au bout, j’ai eu un pincement au cœur en tournant la dernière page. Heureusement, j’ai vu qu’elle avait écrit une suite et il est fort probable que je me laisse tenter très bientôt !

Pour conclure, « La colline aux esclaves » est un roman marquant sur la condition des esclaves et des femmes à la fin du 18ème siècle. Loin d’être une lecture légère, cette histoire saura, à coup sûr, vous captiver et vous entraîner aux côtés de Lavinia, Belle ou Mama.

Retrouvez ce roman sur le site des éditions Pocket

Les mille et une vies de Billy Milligan par Daniel Keyes

Littérature Nord-Américaine/biographie – Livre sorti le 28 janvier 2009

Le livre de poche

Lecture personnelle

Ma note : 4,5/5 mention « à découvrir »

 

Résumé : Quand la police de l’Ohio arrête l’auteur présumé de trois, voire quatre, viols de jeunes femmes, elle pense que l’affaire est entendue : les victimes reconnaissent formellement le coupable, et celui-ci possède chez lui la totalité de ce qui leur a été volé. Pourtant, ce dernier nie farouchement. Son étrange comportement amène ses avocats commis d’office à demander une expertise psychiatrique. Et c’est ainsi que tout commence…
On découvre que William Stanley Milligan possède ce que l’on appelle une personnalité multiple, une affection psychologique très rare. Il est tour à tour Arthur, un Londonien raffiné, cultivé, plutôt méprisant, Ragen, un Yougoslave brutal d’une force prodigieuse, expert en armes à feu, et bien d’autres. En tout, vingt-quatre personnalités d’âge, de caractère, et même de sexe différents !

 

L’avis de #Lilie : J’ai découvert ce roman grâce à ma cousine, qui me l’avait offert, il y a maintenant quelques années, pour noël. Ayant pris la décision de faire baisser ma PAL, ou au moins essayer, je me suis donc lancée dans ce livre en me posant beaucoup de questions… 

Nous faisons ici connaissance avec Billy Milligan. Accusé de viols, il ne comprend pas de quoi on l’accuse et a un comportement étrange. Une psychiatre est alors missionnée pour faire un bilan et ce qu’elle va découvrir dépasse l’entendement : en effet, le prévenu souffre du syndrome de personnalités multiples et ces dernières sont toutes très différentes les unes des autres ! 

Billy Milligan n’a pas eu une vie facile. Son père est parti quand il était enfant et son beau-père ne l’a pas ménagé. Plutôt introverti, il avait tendance à se replier sur lui-même pour essayer de se protéger. Peu à peu, ses proches vont se rendre compte qu’il a parfois des réactions excessives, ou qu’il semble perdu, inquiet… Sans jamais le comprendre, ils vont apprendre à faire avec. Pourtant, lors de son enfermement, les psychiatres vont découvrir 24 personnalités différentes ! Toutes sont apparues à un moment différent de la vie de Billy et « vivent » indépendamment les unes des autres. Elles ont toutes un âge, un accent, des prédispositions différentes et elles apparaissent tantôt aléatoirement, tantôt quand on a besoin d’une « qualification » en particulier. Tout ce petit monde vit dans la tête de Billy et va donner du fil à retordre aux spécialistes et à la justice.

J’ai trouvé ce roman passionnant. En effet, jamais je n’aurais imaginé qu’un syndrome de personnalités multiples se manifestait comme cela ! De plus, leurs grandes différences sont assez incroyables à voir et les conditions de leurs apparitions sont très intéressantes. L’auteur, Daniel Keyes, a fait le choix de raconter l’histoire de Billy Milligan car il s’est passionné pour ce fait divers et voulait montrer au grand public la réalité des faits. Construit comme un thriller, ce roman biographique est construit en trois parties : les conditions d’interpellation et la découverte du syndrome, comment les personnalités multiples sont apparues, le jugement et ses premières conséquences. On se laisse vite prendre par cette intrigue surprenante mais j’ai parfois eu du mal avec toutes les personnalités du protagoniste. En effet, comme elles ont toutes un prénom différent, je me suis parfois un peu perdue car l’auteur a été très minutieux et est entré dans les détails pour nous peindre un portrait le plus fidèle possible de Billy. Enfin, le fait que ce soit une histoire vraie donne un plus grand impact à ce livre car j’ai été frappée par l’hypocrisie de la justice et d’une partie du corps médical. J’ai appris qu’une suite existait, je pense me la procurer pour la lire afin de découvrir ce qu’est devenu Billy car j’avoue avoir été très frustrée en tournant la dernière page.

Pour conclure, « les mille et une vies de Billy Milligan » est une histoire vraie qui fait froid dans le dos. Néanmoins, elle a le mérite de mettre en lumière un syndrome assez mal connu, celui des personnalités multiples, et de démontrer la froideur de la justice américaine face à des personnes qui sont en souffrance et en demande de soins.

 

Retrouvez ce roman sur le site du livre de poche

L’irrésistible histoire du Café Myrtille de Mary Simses

Littérature Nord-Américaine/Feel-good book – Mai 2019

Editions Pocket

Lecture personnelle

Ma note : 3,5/5

 

Résumé : Ellen Branford, jeune et brillante avocate, mène une vie affairée à New York. Pour exaucer les dernières volontés de sa grand-mère, elle se rend à Beacon, minuscule ville côtière du Maine. Elle doit y retrouver l’amour de jeunesse de son aïeule et lui remettre une lettre. L’affaire d’une journée, pense-t-elle…
Mais rien ne va se passer comme prévu: à peine arrivée, Ellen tombe d’un ponton et manque de se noyer. La photo de son sauvetage par un certain Roy fait la une du journal local. Le destinataire de la lettre reste introuvable. Et le passé de sa grand-mère recèle ce qu’Ellen n’aurait jamais pu imaginer. Alors que son séjour se prolonge, la jeune femme se met à douter des choix qu’elle a faits jusqu’ici et qui lui semblaient si solides. A-t-elle vraiment la vie dont elle rêvait ?

 

L’avis de #Lilie : J’ai découvert ce livre complètement par hasard, grâce à un groupe de livres voyageurs. Je dois avouer que j’ai d’abord été attirée par la couverture et en lisant le résumé, je me suis laissée tenter et je ne regrette pas cette parenthèse livresque.

Ellen vient de perdre sa grand-mère. Avant de mourir, elle lui a fait promettre de remettre une lettre à Chet Cummings, son amour de jeunesse, qui vit à Beacon, une petite ville du Maine. Ellen prend cette « mission » très à coeur et quitte donc New-York pour le Maine. Mais une fois là-bas, rien ne se passera comme prévu et la jeune femme pourrait bien trouver bien plus que ce qu’elle espérait… Et si de nouvelles perspectives s’ouvraient à elle ? Est-elle vraiment faite pour une vie d’avocate New-Yorkaise ?

Ellen est, au premier abord, le stéréotype de l’avocate new-yorkaise : toujours pressée, carriériste, soucieuse des apparences…. Son début de séjour à Beacon va mettre à mal ses habitudes et son sauvetage de la noyade par Roy va faire d’elle la star de la ville. Mal à l’aise avec cet échec, elle va pourtant, peu à peu, fendre l’armure et révéler sa vraie personnalité. Elle profite également de ce séjour pour aller sur les traces de sa grand-mère et découvrir ses secrets de jeunesse. Tout cela va l’entraîner de surprises en surprises et l’obliger à voir beaucoup de choses sous un nouvel angle. Roy, son « sauveteur », est charpentier, amoureux de sa ville et de sa tranquillité. Attaché à sa famille, il a tout de l’homme parfait ! Au fil des rencontres avec Ellen, une complicité va naître entre eux… mais la belle est fiancée à Hayden, un avocat new-yorkais ambitieux, qui vise une place en politique. Alors, entre ces deux homme si différents, Ellen fera-t-elle le choix de la passion ou de la raison ?

Ce roman m’a fait un bon moment. La plume de l’autrice est fluide, très visuelle et m’a permis de voyager dans cette petite cité balnéaire des Etats-Unis. Les personnages sont intéressants même si Ellen est un peu caricaturale au départ. Néanmoins, j’ai aimé la voir évoluer et se questionner au fil des pages. L’intrigue n’est pas très originale mais elle m’a permis de penser à autre chose et elle m’a transportée au cœur du Maine, donc la mission principale du roman est remplie ! Je mettrai un petit bémol sur la fin, qui est un peu rapide pour moi. Ce livre est l’occasion aussi de s’interroger sur le sens de nos vies, le sens qu’on lui donne et les priorités que l’on décide de choisir. En effet, on perd souvent de vue qu’il faut prendre son temps, profiter de toutes les petites choses de la vie en faisant passer en premier notre vie professionnelle et toutes ses exigences. 

Pour conclure, j’ai passé un bon moment de lecture avec « l’irrésistible histoire du café Myrtille ». Amateurs de lecture feel-good, n’hésitez pas à vous tourner vers cette histoire légère qui permet de s’évader le temps de sa lecture.

 

Retrouvez ce roman sur le site des Editions Pocket

Les patriotes de Sara Krasikov

Littérature Nord-Américaine – livre sorti le 21 aout 2019

Editions Albin Michel – Collection Terres d’Amérique

Service presse

Ma note : 4/5 mention « à découvrir »

 

Je remercie les éditions Albin Michel et Léa, du Picabo River Book Club, pour m’avoir permis de découvrir ce roman de la rentrée littéraire en avant-première et pour me l’avoir confié en service presse.

 

Résumé : Alors que les États-Unis sont frappés par la Grande Dépression, Florence Fein, à seulement 24 ans, quitte Brooklyn pour une ville industrielle de l’Oural, dans la toute jeune URSS. Elle n’y trouvera pas ce qu’elle espérait : un idéal d’indépendance et de liberté. Comme de nombreux Refuzniks, son fils Julian, une fois adulte, émigre aux États-Unis. Des années plus tard, en apprenant l’ouverture des archives du KGB, il revient en Russie et découvre les zones d’ombre de la vie de sa mère.
Entremêlant époques et lieux, ce premier roman magistral de Sana Krasikov nous plonge au cœur de l’affrontement Est-Ouest en explorant, à travers le destin de trois générations d’une famille juive, l’histoire méconnue de milliers d’Américains abandonnés par leur pays en pleine terreur stalinienne, et les conséquences de nos choix individuels sur la vie de nos enfants. 

 

Mon avis : D’habitude, je me laisse peu tentée par les titres de la rentrée littéraire. Pourtant, ce titre a attiré mon attention par l’originalité de l’intrigue. Suivre une saga familiale entre URSS et USA, au fil du XXème et du XXIème siècle, voilà un thème qui entre pleinement dans mes centres d’intérêt… et je n’ai pas été déçue !

Dans ce roman, nous suivons donc Florence, Julian et Lenny, trois générations d’Américains, d’origines russes, qui vivent avec un pied entre deux continents, deux cultures, deux manières d’envisager la vie. A chaque fois, leur cœur balance car les deux Etats, qui sont les meilleurs ennemis, offrent chacun leur lot d’espérance et de désillusions. Florence décide de quitter les Etats-Unis pour aller sur la trace de ses ancêtres, pour voir le socialisme en action et aussi pour y retrouver un homme. Arrivée là-bas, rien ne se passera comme elle l’espérait et elle va découvrir une société russe pauvre, méfiante et inquiète. Même si elle va tenter de s’intégrer, la vie de Florence ne sera peut-être pas à la hauteur de ce qu’elle attendait. Julian, pour sa part, décide de quitter la Russie dès qu’il en a la possibilité pour vivre son rêve américain. Néanmoins, il reste attaché à ses racines et va tout faire pour essayer d’apporter un éclairage sur les zones d’ombre du passé de sa mère. Enfin, Lenny a quitté les USA pour s’installer en Russie. Même si sa vie n’est pas parfaite, il semble nécessaire, pour lui, de vivre sur la terre de ses ancêtres. Entre chaque génération, un balancier entre les deux pays, des parallèle s’établissent et à chaque fois, des problématiques d’identité à régler pour chacun d’eux.

Je dois avouer que j’ai eu beaucoup de mal à entrer de ce roman. Tout d’abord, c’est un pavé, de près de 600 pages, avec une mise en page très dense et des chapitres parfois très brefs, parfois très longs. A chaque fois, nous avons un va et vient entre les époques et les personnages et au départ, j’ai eu un peu de mal à m’y retrouver. Néanmoins, on trouve assez rapidement son rythme de croisière et cette alternance est finalement plaisante car elle donne du rythme et est enthousiasmante pour le lecteur. La question des origines est, ici, centrale et l’autrice nous montre à quel point, d’une génération à l’autre, les priorités et les représentations sont différentes selon les individus.

Pour conclure, pour un premier roman, Sara Krasikov frappe très fort en nous proposant un roman dense, une fresque familiale passionnante, intrigante et intense car elle entraine les protagonistes des Etats-Unis à l’URSS (puis la Russie) et, à chaque génération, se repose les mêmes questionnements et les mêmes interrogations. Plongez-vous sans attendre dans cette histoire palpitante et incroyable.

Retrouvez ce roman sur le site des Editions Albin Michel