VIRGILE ET BLOOM, un roman ado de Joanne Richoux.

ROMAN FANTASTIQUE

Éditions Actes Sud Junior


Bloom, étudiante en psycho, s’est éprise de son professeur de violoncelle. Virgile est sexy, lunatique, et… mort. Un foutu vampire de 283 ans, du genre dépressif derrière des lunettes en forme de cœur. Problème, la mélancolie fait geler le sang des vampires et les tue. Sur un coup de tête, Bloom vole la voiture de sa sœur et emmène Virgile à Brocéliande. Il paraît que, là-bas, une communauté de monstres s’ébat joyeusement sous terre.
Est-ce que la jeune fille se lance dans ce voyage parce que la fin du monde approche ? Parce qu’elle n’a rien à perdre ? Ou simplement mue par ses sentiments naissants pour Virgile ?
Une romance sensuelle, déjantée, à l’énergie rock, qui se dévore comme une série.

 

Ma note : 5/5 mention « coup de coeur »
Nouveauté 2021
304 pages
Disponible au format numérique et broché.

 


MON AVIS

A la lecture du résumé vous vous êtes dit encore une énième histoire de vampire dont l’humaine tombe amoureuse. Je ne peux que vous donnez raison mais c’est le seul point unique que vous pourrez contester. Je vous assure au-delà de cela, Joanne Richoux nous livre un roman engagé, combatif et turbulent.

 

Bloom est fascinée par la psychologie. Elle adore décortiquer les méandres des âmes malgré ses propres problèmes. Rebelle jusqu’au bout des cheveux, elle se fiche quelque peu des conventions et des règles qui régissent la société. Pour ses cours de violoncelle, elle fait appel à un gars bizarre mais doué, Virgile. Elle l’observe scrupuleusement pendant des semaines, tous les jeudis, et ses conclusions lui semblent évidente : Virgile est un vampire. Loin d’être effrayé par son secret éventé par la belle, Virgile, mélancolique jusqu’au bout des ongles, se laisse guider par la tempétueuse Bloom qui n’en revient toujours pas d’avoir mis le doigt sur une évidence qui reste malgré tout effrayante mais sensationnelle. Bloom dissimule très mal ses sentiments naissant envers le vampire qui ne semble pas réceptif et surtout mal à l’aise. Les voici donc direction Brocéliande où se cacherait une communauté extraordinaire. Un périple où les deux jeunes gens vont apprendre à se connaître et à se dévoiler. Un périple qui se conclura sur une nouvelle aventure où  le moindre faux pas pourra leur coûter la vie.

 

Une nouvelle fois Joanne Richoux a su me surprendre avec cette histoire déroutante et totalement fascinante. Un roman assez court qui va directement à l’essentiel sans se préoccuper de nombreux détails superflus. Elle revisite ce côté vampire en quelque chose de déconcertant, d’unique et d’extravagant. Des créatures toutes aussi étranges, entre mythologie et récit fantastique, Joanne Richoux nous propose tout au long de son récit énergique, un univers exceptionnel. Au-delà de l’aspect scénaristique, Joanne Richoux aborde plusieurs sous-thème tout à fait intéressant. Le tournant de mai 68, l’émancipation féminine, l’écologie et la condition humaine. Virgile et Bloom est sans contexte une histoire au message engagé au cœur d’un monde fantastique. Un roman ado qui se dévore. Porté par une plume qui met en exergue les sentiments des protagoniste et les les sujets développés, ce roman et son côté aventure sont hypers addictifs. De l’action et de la réflexion, quoi demander de plus !?

 

Un sacré coup de cœur pour moi et je ne peux que vous le recommander chaudement !

 

T’AS VRILLÉ, un roman ado de Joanne Richoux.


C’est l’histoire d’une première fois, celle de Danaël, dix-sept ans, englué dans l’ennui et sa cambrousse, avec Florine, gothique, i nsaisissable, fugace. L’histoire d’une désillusion, un premier amour à sens unique, un «crush» obsédant qui vire à la possession, à la violence. L’écriture vive et incisive de Joanne Richoux dissèque cette frontière parfois mince entre l’amour, la folie, la haine, l’exacerbation des sentiments à l’adolescence.

Il n’y a pas à dire mais cette collection des éditions Actes Sud Junior recèle de nombreuses pépites et le petit dernier de Joanne Richoux qui a rejoint leur rang est juste une bombe.

 

L’adolescence juste cette période cruciale où l’on construit son identité. Vivre en pleine campagne n’a rien de glorieux. Juste un skatepark, un cimetière et des silos abandonnés. La misère qui s’étale et envahit tout, les âmes, les corps, les maisons.

 

Danaël suit sa vie comme elle se présente.
Une vie banale. Un jour de colle, il ose s’installer à ses côtés. La gothique lui passe un écouteur et la musique du groupe Nirvana bouleverse le jeune homme. Un crush auquel il va s’accrocher vivement. Pour elle s’est juste de l’amitié, la solitude se barrant ainsi de temps à autre. Avec elle, il va découvrir les premières fois. Le premier cadeau, le premier baiser, le premier moment de confidence, le premier pas vers l’âge adulte. Protecteur et attentionné, Danaël s’enfonce dans le monde de la possessivité. Un monde qui trouve normal, un monde où ses gestes sont légitimes et où sa violence n’est que la résultante de ses sentiments explosifs.

 

Joanne Richoux signe un nouvelle bouleversante. En un claquement de doigt, on devient Danaël. On comprend ses attentions, ses attentes, ses rêves, ses désirs mais très vite on remarque qu’il a dépassé cette frontière ténue entre l’amour et la possession malsaine. Une plume sensible mais qui ne manque pas de nous faire rebondir. L’obsession de cet ado décortiquée à coup de bonbons. C’est dingue, c’est fou, et on a juste envie de hurler « stop ». Une nouvelle que j’ai juste adoré pour son histoire, son contexte et cette énergie déployée qui accapare et accable. Bref, Joanne Richoux adore désosser nos ados dans leurs travers. Ou sont-ils juste le reflet de notre société qui part en vrille ?

 

A découvrir sans tarder !

 

Une chronique de #Esméralda

… Lien Kindle

… Le site des éditions Actes Sud Junior

… Mon avis sur un précédent roman de Joanne Richoux

PLS de Joanne Richoux.


Soirée déguisée. Sacha navigue chez lui entre sa sœur jumelle, la fille dont il est amoureux et ses amis. De pièce en pièce, il traîne sa mélancolie et noie ses démons dans les volutes et les vapeurs d’alcool. Jeux de regards, frottements des corps, plaisirs furtifs, assauts repoussés…
Les heures s’égrènent à vouloir tuer le temps. Bad trip ? Et si une lumière brillait quand même au bout de la nuit ? Un roman noir, au verbe vif et cru, qui se lit d’une traite. Une œuvre ancrée dans son époque, qui sonde les affres des solitudes adolescentes, les fêlures de chacun, mais fait aussi entendre l’urgence d’aimer et d’être aimé. 

 
PLS vous plonge dans la douleur d’un adolescent qui tente de vivre avec. Percutant, PLS ouvre cette fenêtre où les déambulations de Sacha témoignent de son mal-être, de son isolement, de ses dérives, de sa fuite psychique.
Lors d’une soirée où le déguisement, Halloween oblige, est de rigueur, Sacha déambule parmi ses invités, camarades de classe, tantôt aimés, adulés, adorés ou détestés. De déguisements en déguisements, de verres en verres, de mots en mots, de pas en pas, Sacha oublie son mal, oublie ce manque, ce trou béant. Sacha dérive sur des rives noires et chaotiques. Sacha croque sa vie empoissonnée avec déraison et lucidité. Sacha vole dans son monde où la société serait bienveillante et lui crache dessus quand il a les pieds sur terre. L’ange noir empli de colère et de haine est pourtant attiré par une seule lumière, Elle. Belle, magnifique, attirante, le péché mignon qui connaît ce mal envoûtant et captivant. Elle, rayonne tout simplement. Elle vie dans la lumière et sa main tendue le sauverait, certainement, peut-être, peut-être pas.

 

PLS captive par l’urgence des mots, par la brutalité des pensées, par le choc des actes. Le temps s’écoule comme si il était compté, comme si sa malléabilité probable était une solution. Une plume impitoyable pour un thème percutant. L’adolescence et sa multitude de questions, l’âge charnière où devenir adulte effraye et rester enfant n’est plus cool. L’âge où les questions métaphysiques se bousculent : le sexe, la vie, la mort. Un méli-mélo sombre où les pensées s’autodétruisent et naissent en un claquement de doigt. Joanne Richoux signe un roman jeunesse d’une beauté aussi cruelle que magnifique. Un roman qui ne laisse pas le temps de respirer.

 

PLS est sauvage, brutal mais si sensible. Une sensibilité à fleur de peau, celle qui pousse dans les retranchements les bons comme les mauvais. Celle qui crie quand rien ne va plus. Celle qui pleure quand tout devient noir. Celle qui embrasse quand il est urgent de se faire aimer. Celle qui parle quand le cœur déborde.

 

Un roman à découvrir absolument et cela dès 15 ans.

 

Mais surtout, la vie était plus réelle. Je sais pas, immédiate. Et puis en couleurs. Il se passe un truc sale quand on grandit. Un voile de poussières qui ternit et complique les choses.

 

Une chronique de #Esméralda