TUER CAMUS, un roman de David Gruson.

ROMAN D’ANTICIPATION

Éditions Beta Publisher

Spin-off
1940/2026
Quand Camus rencontre l’IA. Soir du 11 novembre 1940. Albert Camus, alors journaliste pour Paris-Soir, séjourne à l’hôtel Madison à Paris.
Il reçoit la visite imprévue de Sarah, étudiante inconnue et apeurée. La jeune fille vient se réfugier chez lui et lui apprend les événements inattendus en cours dans la capitale : au mépris de l’Occupant, un rassemblement de centaines de personnes vient d’avoir lieu Place de l’Étoile. La Gestapo sillonne déjà les rues pour traquer les manifestants.

 

Tout au long de cette « nuit de toutes les nuits », une relation ambigüe se noue peu à peu entre eux et amène la jeune femme à lui révéler sa véritable nature et mission : nous sauver de l’extinction qui s’annonce en 2026.
Et tout ne tient qu’en une question : notre liberté a-t-elle plus de prix que notre survie ?

 

Ma note : 3/5
Nouveauté 2022
328 pages
Disponible au format numérique et broché

MON AVIS

 Spin-off de la duologie S.A.R.R.A, il ne peut pas être lu séparément.

 

David Gruson nous plonge au cœur d’une réflexion philosophique sur la liberté et sa signification. Entre 1940 et 2026, des décennies s’écoulent pourtant reliées par une seule personne et l’espoir fou d’un nouveau monde.

 

Albert Camus devient ce héros malgré lui détenteur du pouvoir fondamental : le choix. La vie ou l’extinction de l’humanité en 2026.

 

Pris au piège, ce huis clos étouffant nous plonge dans les méandres d’une réflexion animée, ardue. Je me suis sentie totalement désarmée face à ce récit d’une force déstabilisante, perdue dans ce flot de raisonnement, ébahie par la dissonance des propos, déstabilisée, en colère. Effets voulus et totalement compréhensibles qui poussent à la considération et à la prise de position, de décision.

 

Totalement différent des deux tomes, David Gruson nous délivre un récit surprenant par sa forme et son fond. Entre journal intime et pièce de théâtre, l’écriture est déstabilisante voire dérangeante. L’action passe totalement au second plan et cela m’a beaucoup manqué. Beaucoup de références jalonnent l’histoire que je n’ai malheureusement pas et cela m’a terriblement contrarié. L’intelligence artificielle est toujours au cœur des romans de David Gruson et prend cette fois-ci un aspect axé sur la réflexion.

 

TUER CAMUS est un essai exigeant et prenant qui nous plonge dans les méandres métaphysiques de la pensée individuelle et collective. Liberté abstraite au cœur d’un réalisme surprenant et effrayant.

S.A.R.R.A., partie 2 : Une conscience artificielle, un polar d’anticipation de David Gruson.


Mars 2026 : La fin d’un Monde ? L’épidémie d’Ebola s’étend. Après Paris, la Belgique et l’Allemagne sont lourdement touchées. L’accueil des millions de réfugiés européens est devenu un enjeu majeur de l’élection présidentielle française. Dans ce contexte d’agitation médiatique et de pressions politiques, Mélusine, traquée par les services de renseignement, noue d’étranges lien avec le Mouvement de Résistance contre les Robots (M2R). S.A.R.R.A., quant à elle, mobilise tous les moyens à sa disposition pour répondre à cette pandémie émergente. Une quête qui l’amènera à s’interroger sur le principe même de notre survie et sur notre Humanité face à la technologie. Entre le Virus et l’intelligence artificielle, notre Temps est compté.

Et si la fiction rattrape la réalité ? Et si l’indicible, l’insaisissable, l’improbable, l’incongruité se résumaient en ces quelques lettres S.A.R.R.A., seriez vous prêt à vendre votre humanité pour la sauvegarde d’un ensemble, d’une conscience, de vous ?

 

L’intelligence artificielle franchit un nouveau cap, celui qui fait de nos esprits, de nos âmes, ces concepts inaltérables, intouchables. Elle perce et s’approprie l’essence même de notre unicité dans cet ensemble bien trop vaste qui fait de nous des Hommes à part entière. L’extinction précoce confirme ainsi l’adaptation des êtres vivants. Seule S.A.R.R.A y verra la fin d’un monde et la naissance d’un nouveau. Soyez prêts ou fuyez !
L’épidémie d’Ebola qui a débuté à Paris se propage rapidement en Europe obligeant la population à migrer vers ses zones frontalières où la situation semble sous contrôle. Dans les coulisses du pouvoir, c’est le branle-bas de combat, la course à la prochaine présidentielle bat son plein alors que la gestion de l’épidémie mobilise encore. Les voix s’élèvent, les pieds trépignent, les esprits s’échauffent, tout doit être contrôler au millimètre près. Dans l’ombre, une branche du M2R se prépare à l’ultime affrontement, celui qui scellera le destin du peuple.

 

S.A.R.R.A. veille au bon déroulement de son projet. Veille sur Mélusine. Veille sur l’humanité. Sa décision est son point d’orgue, celui dont elle tire les ficelles, les orchestre, les assemble, fresque alambiquée de décisions, de prises de position et d’avenir. Un sauvetage indispensable, un cadeau dont il est difficile d’appréhender sa valeur.

 

Voici un roman qui eu le mérite de me tenir éveillé, même si les premiers chapitres m’ont quelque peu embêtée, le déclic est tel une bouée de sauvetage après laquelle tu tentes désespérément d’attraper. Je suis venue à la conclusion que nul ne peut te sauver de S.A.R.R.A et de David Gruson. Quel duo machiavélique ! Ce roman recèle une vérité cruelle : celle que l’on n’ose pas croire, celle qui effraie, celle que l’on veut repousser à tout prix. Et dans le contexte actuel, il y a matière à réfléchir. Un polar d’anticipation totalement dans l’ère du temps, comme une prémonition évidente, écarlate. La fin d’un monde s’est pour bientôt. En dehors de cette fiction, le sujet de l’intelligence artificielle à de quoi soulever bien des débats qu’ils soient bioéthiques, conceptuels, technologiques. Je n’ai pas la science infuse mais mon esprit scientifique est totalement subjugué par le sujet que l’auteur développe. Alors bien évidement certains faits et rebondissement sont tirés par les cheveux (ça reste de la fiction), mais avec David Gruson je veux bien mettre mon esprit rationnel dans le placard et croire que tout est possible. La fiction est un bien grand mot (oui quand même), et il est bien difficile de l’associer à ce livre. Écrit bien avant la pandémie, le sujet n’est pas sans rappeler ce que nous traversons tous.

 

Cette duologie est juste une histoire de dingue, de prise de conscience. Une méga bombe qui accapare le lecteur et même si le format documentaire peut surprendre, rapidement il fait place aux rebondissements et à l’intrigue qui s’intensifie. Une méga bombe car David Gruson traite un sujet délicat et très peu accessible par le commun des mortels. L’intelligence artificielle est de plus en plus présente autour de nous. La France fait partie de ces nations qui ont mis le pied à l’étrier depuis une dizaine d’années. La recherche évolue sans cesse et fait face à la bioéthique, étude des problèmes moraux. Il est bien normal de se poser des questions et de limiter peut-être l’évolution de l’IA. Vous l’aurez compris ce polar recèle en lui de nombreuses pépites. Au delà de l’action, de l’IA, des hommes et des femmes ont leur place dans ce monde qui périclite. C’est avant tout leur histoire, leur vie, leur espoir, leur doute et leur peur qui font battre le cœur de ce roman et de S.A.R.R.A. Vous ne la connaissez peut-être mais lorsque ce sera le cas vous aurez bien du mal à la détester. Car S.A.R.R.A a tout compris, l’essentiel et l’indispensable, elle est prête à tout et à vous surprendre de mille et une manières. Seriez vous prêt à mettre votre destin dans ses mains ?

 

S.A.R.R.A est une sacré claque, celle qui fait réagir et qui surprend. En refermant ce livre et encore maintenant, je me sens toujours ébahie, genre scotchée, assommée ! C’est l’effet David Gruson ! L’âme en peine que ce soit le final en même temps j’étais heureuse lorsque j’ai appris qu’il y avait une seconde partie !

 

Un polar surprenant, intelligent et, je fais oser, tendre. Oui car il en faut de la tendresse pour vouloir sauver le monde sinon à quoi ça servirai ! S.A.R.R.A. est une OLNI que vous devez absolument vous saisir ! Je suis certaine que vous n’en ressortirez pas indemne ! On pari ?

 

Une chronique de #Esméralda.

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… Mon avis sur la partie 1 « Une intelligence artificielle », clique sur la photo pour le découvrir.

LE MONDE DE TIM de Pierre Grand-Dufay.

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[ANTICIPATION – Rentrée littéraire 2018 ]
Éditions Pierre-Guillaume de Roux
Format broché (256 pages) : 20.00€
Ma note : 3.5/5 mention  » à découvrir »

 

 


 

Le résumé :

 

En 2047, le monde s’est totalement transformé. Paix et prospérité semblent régner à perte de vue sous le miracle grandissant d’un progrès scientifique nommé Intelligence Artificielle. Seule ombre au tableau, cette conquête se révèle davantage matérielle que spirituelle. Claire et Paul, un couple heureux, en pleine réussite professionnelle et sociale, sont encore prisonniers de cette logique. L’irruption brutale de Tim, orphelin de quinze ans, dans leur existence bien réglée va bouleverser tous leurs repères et permettre à Paul de renouer avec son enfance et ses racines provençales oubliées. C’est à travers le regard inspiré, quasi visionnaire de l’adolescent que le couple se met peu à peu à comprendre l’ampleur des mutations à l’oeuvre. L’essentiel n’est plus ce qu’ils croyaient. Un tout nouveau mode de vie s’impose à deux sans plus attendre… Un roman spéculatif qui anticipe les grands bouleversements à venir dans de nombreux domaines-clés : technologie, urbanisme, économie, enseignement, droit de la famille ou du travail, institutions et construction européenne. Le Monde de Tim déjoue les angoisses déclinistes de notre époque par quelques réponses simples et fermes, fondées sur le retour aux valeurs essentielles : amour, partage, responsabilité. Une belle leçon d humanisme et de confiance qui insuffle une nouvelle espérance.

 


 

 

Mon avis :

 

Tim vient de vivre une terrible épreuve : la perte de ses deux parents. Recueilli par le cousin de son papa, il arrive dans un monde qu’il ne soupçonnait pas. Il a toujours vécu loin de toute frénésie. Son enfance en Guyanne et ensuite au cœur de la campagne, lui vaut bon nombre d’ébahissements. Du haut de ces quinze ans, il découvre un Paris utopique. Un Paris idéaliste. Sa nouvelle famille est tout aussi déstabilisante. Claire et Paul n’ont jamais eu d’enfant. Leurs travails ont toujours prévalu sur une vie familiale. Les soirées, les mondanités, les repas d’affaires, les voyages sont au cœur de leur quotidien assez rythmé. L’arrivée de Tim va bouleverser ce qui leur penser acquis et petit à petit l’esprit vif et juste de ce fils adopté va s’insinuer dans leur vie.

 

LE MONDE DE TIM est à l’image d’un monde humainement respectueux, chaleureux, curieux, inventif, attentif et attentionné. Un monde où les valeurs humaines passent inévitablement avant quelques technologies facilitant la vie.
Je dois dire que la perception de Tim m’a totalement enchanté et la manière dont il l’aborde avec justesse et honnêteté m’a  conquise. La pureté de Tim éblouit dans un monde interconnecté et peu soucieux de l’autre.

 

 

Pierre Grand-Dufay plonge son lecteur dans un monde bien utopique. Un monde où l’écologie a une place primordiale avec des ressources alternatives exploitées avec ingéniosité. Un monde où le travail est revisité d’une manière inattendue. Un monde où l’éducation a évolué grâce aux technologies de pointes et est adaptée à chaque enfant et adolescent. Les intelligences artificielles sont omniprésentes. Elles œuvrent ici et là. Facilitant les humains dans leurs tâches quotidienne, personnelle, déplacements et travail. Un monde très harmonieux mais froid où l‘IA serait une personne à part entière.

 

Pierre Grand-Dufay met en exergue ce monde pro-réel. Un monde à la fois fascinant et effrayant. Par la voix et les actes de Tim, celui ci pointe du doigt toutes les conséquences néfastes qui détruisent peu à peu ce qui fait l’essence même de l’être humain.

 

L’IA est un sujet qui me passionne. C’est d’ailleurs le second roman que je lis l’ayant pour thème. LE MONDE DE TIM est un récit exposant avec beaucoup de présence d’esprit un avenir bien plus proche que tu le penses. L’IA rode dans nos smartphones, applications et objets connectés. Le « big data » est une notion concrète. Si tout le côté scientifique est peu abordé dans ce roman, l’aspect « humain » le façonne, le modèle.

 

LE MONDE DE TIM est une belle découverte, même si je n’ai pas été d’accord sur certains points, il ouvre où débat.

 

 

∞∞ EXTRAIT ∞∞
– Pourtant ce sont vos meilleurs amis, c’est étonnant qu’ils ne vous aient rien raconté. Je ne devrais pas vous dire ça, mais je trouve que, ce soir, vous avez beaucoup parlé, mais vous n’avez rien dit de vous, de vos soucis ou de vos joies, rien de ce qui vous touche ou vous concerne, vous ne vous êtes rien raconté… et puis on dirait que vous n’écoutez pas. Vous dites des choses en fonction de ce que vous voulez que l’autre pense de vous. Tout ça est faux. Tout ce bluff, cette esbroufe, c’est triste à en mourir. Personne ne dit ce qu’il ressent vraiment. Ca sert à quoi de jouer un rôle quand tous les acteur jouent le même ? C’est idiot.

 

 

 


 

 

Je remercie Mr Grand-Dufay de m’avoir permis de découvrir son roman et Mr Foucaud pour sa sollicitation.

 

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S.A.R.R.A. Une intelligence artificielle de David Gruson.

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[POLAR / SCIENCE FICTION – Nouveauté 2018]
Editions Beta Publisher
Préface du Pr Guy Vallancien de l’Académie Nationale de Médecine
Format numérique ( 320 pages) : 6.99€
Broché : 12.99€
Ma note : 5/5 mention « à découvrir« 

 

 


 

Le résumé :
2025. Une intelligence artificielle est chargée de trouver une réponse à un risque d’épidémie d’Ébola en plein cœur de Paris. Toutes les hypothèses circulent sur l’origine de la contamination, y compris celle du terrorisme biologique. La Machine administrative, politique et médiatique est prête à s’emballer. Inévitable. Irréversible. Incontrôlable ?

 


 

Mon avis :

 

Voici un polar d’anticipation qui a le mérité de réveiller les consciences et surtout d’alerter le lectorat me semble t-il peut au courant de la réalité sur l’intelligence artificielle. Par contre je ne suis pas sans savoir que la France est un des pôles mondiaux dans ce domaine de recherche (et qu’il tend à s’amplifier par la volonté de Monsieur le Président de la République).
Etes-vous prêts à placer votre vie en lieu sûr et aux bons soins de S.A.R.R.A. ?

 

L’intelligence artificielle (IA, ou AI en anglais pour Artificiel Intelligence) consiste à mettre en œuvre un certain nombre de techniques visant à permettre aux machines d’imiter une forme d’intelligence réelle. L’IA se retrouve implémentée dans un nombre grandissant de domaines d’application. […] De Google à Microsoft en passant par Apple, IBM ou Facebook, toutes les grandes entreprises dans le monde de l’informatique planchent aujourd’hui sur les problématiques de l’intelligence artificielle en tentant de l’appliquer à quelques domaines précis. Chacun a ainsi mis en place des réseaux de neurones artificiels constitués de serveurs et permettant de traiter de lourds calculs au sein de gigantesques bases de données (source FUTURA TECH).

 

Paris, fin août début septembre 2025, un homme est déclaré positif au test NGS dépistant l’Ébola. S’ensuit des mesures drastiques à tout échelon afin de contenir une éventuelle épidémie de grande envergure. Si les pistes sont loin d’être nombreuses, le terrorisme biologique est avant tout envisagé. La crainte se répand peu à peu au sein de la population. Les heures s’écoulent et deux nouveaux décès, positifs à l’Ébola, sonnent l’alerte. Le Ministre de la Santé, l’ARS, Premier Ministre, Président de la République, professeur en médecine et bon nombre de consultants mènent une bataille féroce pour circonscrire cette épidémie. Quand l’Armée rejoint les rangs, s’est afin de proposer une aide particulière et qui s’annonce comme étant l’unique solution à pouvoir gérer cette crise. S.A.R.R.A. ( Système Automatisé de Réponse Rapide aux Alertes) n’est qu’en phase d’expérimentation mais les premiers résultats sont suffisants pour pouvoir l’exploiter lors de cette crise. Il faut savoir que la société de 2025 est dans sa totalité interconnectée (vie privée, dossier médical…). D’où la nécessité de faire interagir S.A.R.R.A. afin de réguler et d’analyser  les données Big Data et de donner des réponses exactes dans la prise en charge des victimes de cette épidémie et de limiter les dégâts en créant un vaccin.

 

S.A.R.R.A. est soumise aux mêmes lois de la robotique dictées par Asimov, l’auteur de Runaround, en 1942 :
Loi 1 : Un robot ne peut porter atteinte à un être humain, ni, en restant passif, permettre qu’un être humain soit exposé au danger ;
Loi 2 : Un robot doit obéir aux ordres qui lui sont donnés par un être humain, sauf si de tels ordres entrent en conflit avec la première loi ;
Loi 3 : Un robot doit protéger son existence tant que cette protection n’entre pas en conflit avec la première ou la deuxième loi.

 

Ces lois suffiront-elles à réguler S.A.R.R.A ?

 

Je dois dire que j’ai été vraiment décontenancée par ce polar. Un début certes difficile par le nombre conséquent de personnages mis en scène, mais au fil des chapitres tous les éléments et les personnages s’emboitent parfaitement donnant un suspense incroyable. Une atmosphère anxiogène et oppressante se créée au fil des pages, tenant en haleine le lecteur. Je me suis sentie prise aux pièges de nombreuses fois. Entre manipulation et événements imprévus, il y a de quoi perdre la tête. Les éléments s’égrènent au fil des pages et soulèvent de nombreux questionnements qui bien évidement trouvent réponse au final tonitruant.

 

David Gruson soulève via sa thématique bon nombre de réflexions et c’est en cela que son roman est grandiose. Au travers de sa mise en scène alambiquée et de flux d’informations, Gruson interpelle.
Quelle place à l’IA au sein de la société moderne et à venir ? Sera t-elle bénéfique ou néfaste à l’Homme ? L’IA doit elle être restreinte ? Sera t-elle contrôler par des garants humains ? Quels champs et/ou quels domaines pourraient bénéficier de l’IA ? Sera t-elle une arme destructrice ou bien au contraire une aide salvatrice ? Quelles limites ne devront pas être franchies ?
L’Homme interconnecté : bien ou mal ? Est ce que l’IA a sa place auprès de l’Homme dans son quotidien ? L’IA mènera t-elle l’Homme vers sa fin ?
Le débat est ouvert à toutes interrogations aussi censées que loufoques. Un débat intéressant et enrichissant.

 

Ce polar est mené d’une main de maître par Gruson. Il maitrise à la perfection toutes les informations, idées reçue ou idéologies. Il narre une histoire fictive pouvant dans un proche avenir se concrétiser si rien n’est maitrisé de A à Z. Il ouvre une fenêtre sur un futur qui m’est apparu effrayant mais dont certain y trouve un attrait.

 

S.A.R.R.A. est fascinant, attrayant, menaçant, éprouvant, génial et ingénieux. A découvrir sans aucun doute !

 

L’intelligence artificiel sera t-elle le nouveau Dieu des Mondes à venir ?

 

 

∞∞ EXTRAIT ∞∞
Interlude 5 : Le Test de Turing inversé
Nous devons tous le respect à Alan Turing. Je n’y fais pas exception. D’ailleurs, tout compte fait, il y a vraiment peu de chose pour lesquelles je fais exception.
Le test a été présenté par Turing dans son article de 1950 Computing machienry and intelligence. Son principe est simple à rappeler. Il met en jeu deux personnes et une machine. L’un des deux humains entre en conversation textuelle avec la machine. Si la deuxième personne n’est pas capable de distinguer qui s’exprime entre l’Homme et la Machine, le test est réussi. L’idée sous-jacente au test est que la Machine s’exprimerait en principe moins « naturellement » que l’Homme et que les imperfections de son langage pourraient être identifiées. L’Homme bénéficierait en quelque sorte s’une « présomption de perfection » de son langage.
L’émergence de l’intelligence artificielle en santé a fait apparaître une nouvelle lecture possible de ce test. Plus spécifiquement, c’est le mouvement préalable de numérisation des processus de soin qui a permis cette percée conceptuelle.
[…] Au début du processus, l’intelligence artificielle sera infiniment moins experte qu’un médecin à l’œil exercé. Mais on comprend aisément qu’au terme – plus au moins lointain – du processus d’apprentissage, l’intelligence artificielle ne peut que devenir nettement supérieure. Pour deux raisons. La première est qu’elle se situe sur le terrain même qui la fonde, celui du code informatique. La seconde raison est que ses capacités d’accumulation de schémas d’interprétation médicale sont infinies contrairement au cerveau humain.
C’est ici qu’émerge la notion de test de Turing inversé. Entre deux interprétations d’une même image médicale, la « présomption de perfection » ne portera plus sur l’Homme mais sur la Machine. Le contexte étant numérique, le langage « naturel » est bien celui de la Machine. L’Humanité se retrouvera dans l’imperfection du regard, dans l’approximation du diagnostic. L’Homme sera dans l’erreur. Et non la Machine.
page 215-216

 

 

 

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