UN PETIT RIEN, une romance de Erin Watt.

ROMANCE CONTEMPORAINE

Éditions Hugo New Way


Depuis la mort de sa sœur, Beth n’est plus la même. Ses parents la garde à la maison, pensant que les murs de sa chambre la protégeront du malheur, l’empêcheront de faire une bêtise… Mais un soir, Beth étouffe. Elle fait le mur et se retrouve dans la soirée du petit nouveau au lycée, Chase. La rencontre avec le jeune homme a l’air d’un tout petit rien, pourtant, c’est un vrai souffle pour Beth, un retour à la vie, à des émotions qu’elle n’avait pas ressenties depuis longtemps.
Chase semble porter un lourd secret, mais Beth n’ose pas aborder le sujet. Pourtant, chacun avec leurs démons, ils se comprennent comme s’ils se connaissaient depuis toujours. Jusqu’au jour où ces derniers refont surface, et que Beth découvre une vérité qu’elle ne devrait pas pouvoir accepter… Quel rôle Chase a-t-il vraiment joué, la nuit où sa sœur est morte ? Mérite-t-il une seconde chance ? Mais surtout, alors que la passion est si dévorante, a-t-elle le droit de pardonner ?

 

Ma note : 4/5
Nouveauté 2021
323 pages
Disponible au format papier et numérique

 

 


MON AVIS

Cela fait trois longues années que Beth a mis sa vie entre parenthèse. Elle suit à lettre les règles de la maison, a de bonnes notes au lycée, travaille pour se payer l’université. Une gentille fille qui n’aime pas faire de vague. Pourtant depuis quelque temps elle se sent oppressée. Si toutefois elle comprend les exigence de ses parents, il est temps pour elle de voir autre chose, de prendre ses propres décisions, de devenir une adulte. La sœur qu’elle adulait, n’y est plus mais est-ce pour autant une raison de vivre recluse et ne pas affronter le monde extérieur. Beth veut vire intensément et à la folie. C’est dans cet état d’esprit qu’elle se retrouve dans une soirée dans la ville voisine. Elle y rencontre Chase unique, esseulé, brisé, envoûtant. Beth la gentille devient l’intrépide.

 

Si elle pensait jamais le revoir, c’est au lycée qu’elle le recroise à nouveau. Mais le terrible passé de Chase le poursuit inlassablement, prêt à anéantir Beth.

 

Que sera t’elle prête à faire et à perdre ?

 

Je découvre pour la toute première fois la plume d’Erin Watt qui dégage une belle aura et qui m’a envoûtée en un tour de main. Très vite j’ai été séduite par les personnages et l’ambiance qui s’en dégage. Cette romance présente tout ses atouts dès le départ et n’est pas une succession de rebondissements haletants ou surprenants. Les émotions et leur conséquences priment tout au long de l’histoire et ce point est hyper intéressant. UN PETIT RIEN est l’histoire d’un amour impossible (vraiment impossible). Un Roméo et Juliette modernisé et mettant en valeur des thèmes forts. Il va être question ici de deuil, de pardon, de seconde chance, de harcèlement, de passion et d’amour. Les fêlures de chaque personnage sont très intéressantes et surtout la présence de l’un va réconforter et aider l’autre. Une romance où les émotions sont d’une intensité rare. Je regrette une fin trop rapide et un peu trop facile (à mon goût) et les maladresses de traduction.

 

En bref :
* Une palette d’émotions garanties
* Une plume addictive et qui m’a emportée rapidement
* Des personnages attachants présentant des fêlures
* L’histoire d’un amour interdit et bouleversante
* Une fin bien trop rapide
* Une histoire émouvante soulevant de nombreux thèmes comme le deuil, la colère et le pardon
 
Pour ma part c’est une très belle découverte, le coup de cœur n’était pas trop loin. Une jolie romance aux nombreuses aspérités. Avis pour les amatrices du genre !

#TOUSDEBOUT, un roman ado de Agnès Marot et de Cindy Van Wilder.


D’un côté, il y a Anton, un jeune homme banal en apparence. Pourtant, le soir, il se cache derrière le pseudo de Gossip Boy pour jouer les justiciers sur Tumblr (et balancer les pires ragots du bahut). De l’autre,il y a Méloée, une jeune fille passionnée et pleine d’énergie, qui craque sur Rahim, le petit nouveau au lycée.
Sous ses airs de garçon sans histoires, le mystérieux Rahim se retrouve vite au centre de toutes les atten- tions. Surtout lorsqu’Anton découvre qu’il est sans- papiers… une révélation de choix pour Gossip Boy ! Plus croustillant encore, ce dernier tromperait la pétillante Méloée avec Mathis….
Bientôt, les événements prennent une tournure qui les dépasse. Rahim sur le point d’être expulsé, les élèves doivent mettre leurs différends de côté pour faire cause commune. Avec Méloée en tête de cor- tège, le lycée devient un territoire de lutte. Barricadés derrière les grilles, tous lèvent le poing pour défendre Rahim. Dans cette cohabitation forcée, les langues se délient, les secrets éclatent au grand jour. Pourtant, pour la première fois, chacun doit affirmer haut et fort ses valeurs. Jusqu’où seront-ils prêts à aller pour défendre leurs idéaux ?

Je n’avais pas prévu aujourd’hui de vous livrer mon avis sur ce roman qui fait polémique sur la blogosphère. Des outrés et des conquis se battent la part du steak. J’aime me laisser du temps entre la fin de ma lecture et le moment où j’écris mon avis, mais j’ai eu beau réfléchir, voici une lecture qui m’a complètement laissée coite, voire perdue, voire indécise. Je n’ai pas détesté. Je n’ai pas adoré. Pas assez de développement et trop d’éléments non essentiels développés. J’avais complètement craqué pour la couverture audacieuse et surtout dans l’air du temps, mais l’histoire est loin de m’avoir conquise.
Ceci n’est pas l’histoire de Rahim, immigré Iranien, installé en France depuis deux ans avec son papa. En Iran il a abandonné sa mère et ses sœurs et surtout ses rêves. Une fuite précipitée au lendemain d’un événement qui est considéré comme impur sur ses terres et condamné à mort. Il est devenu le silence, se fondant au plus près des mœurs de sa terre d’accueil. Se cacher, il sait le faire.

 

Mais ceci n’est pas l’histoire de Rahim. C’est celui de ce jeune homme un peu timide et introverti qui est pris au piège entre révélation et action. Un étau qui se referme davantage quand ses amis décident de bloquer le lycée en son nom, en sa liberté, en ce qu’il est. Rahim devient le symbole d’une communauté et de tous ces immigrés en attente de régularisation. Loin du discours politique il s’infiltre tout de même entre les lignes et c’est une prise de position agaçante que je n’aime pas retrouver dans mes lectures. Même si ils ne sont pas nommés, il est facile de reconnaître les mouvements de l’extrême droite ou les Black bloc où homophobie, racisme sont les vecteurs de leur haine. Est ce que les auteures ont voulu dénoncer cela ? Si c’est le cas, leur mise en avant est totalement incongrue et fragile.

 

Dans ce roman il y a beaucoup de choses et de personnages auxquels il est difficile d’éprouver de l’empathie. Anton est ce jeune homme mal à l’aise dans sa peau et qui en veut à tout le monde. Un père roumain un peu trop soupe au lait qui aime s’occuper du foyer, une mère peu visible, une sœur qui adule sans restriction une tante à la tête d’une association qui aide les immigrés. Une tante qui aime le paraître et se mettre au devant des faits. Il lui manque un zeste d’humilité pour pouvoir l’aduler. Pourtant si Anton la déteste, il prend le même chemin. Dénonciateur, « GossipBoy » lui sert de vitrine malsaine sur la vie au sein du lycée. Ces posts Tumblr (je ne sais même pas ce que sait !) sont d’une violence malveillante où les humiliations défilent. Est ce un moyen efficace de parler des problèmes de notre société ? Le dialogue est loin d’être installé, car si les fans adorent ces clashs, l’effet de groupe est dévastateur. Où est le respect d’autrui ? Méloée est quant à elle, la jolie fille qui ne fait pas de vague, amoureuse de Rahim. Alors qu’elle n’ose pas émettre ses opinions, il aura suffit d’un post de GossipBoy et d’une vidéo dénonçant la situation de Rahim pour qu’elle se transforme en « déesse vengeresse et justicière ». Méloée a le charisme pour porter à bout de bras tout un groupe et à l’allier à une cause commune. Alors oui elle est superbe, la caricature parfaite d’une jeune femme qui se révèle féministe assumant avec parcimonie ses actions et ses conséquences. Serait-elle le symbole du féminisme dans toute sa splendeur ?

 

Je regrette beaucoup de scènes dans ce roman. Celle du dépucelage de Méloé dans les toilettes crades du lycée, non merci, sans façon. Une violence inouïe de la part de ces jeunes, c’est aberrant ! L’alcool qui coule à flot, euh c’est alarmant ! Rahim comme objet, non !

 

Si le fond de l’histoire est intéressant, tout le contexte l’est beaucoup moins. J’ai eu l’impression de me trouver au cœur d’une parodie de mauvais goût de quelque chose qui est sérieux et actuel. Ce lycée a l’allure d’un lycée catholique engoncé dans quatre murs ridicules et étriqués. Il n’y a aucune mixité, seul Rahim apparaît comme l’étranger au milieu de tous ses blancs.

 

Alors oui l’histoire aurait pu être sensationnel mais tout le contexte la rabaisse à un récit de mauvais goût où l’immigration est mis au cœur d’une histoire tirée par les cheveux et où la violence est bien trop présente. Je me pose cette question cruciale : #TousDebout est-il le reflet de notre jeunesse partagée entre idéaux héréditaires et malfaisants et conviction malmenée ?

 

A vous, de vous en faire une idée !

 

Une chronique de #Esméralda