LA BOITE A OUTILS de Gérard Besnier.

 

[ LITTÉRATURE CONTEMPORAINE FRANÇAISE – Nouveauté 2019 ]

Éditions FRANÇOIS BOURIN – Collection Littérature

352 pages

Ma note : 4/5 mention « à découvrir »

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Le résumé :
Lorsque Nicolas Dédacin Amoraus quitte précocement les bancs de l’école, son père le félicite : le voilà digne d’hériter de la noble boîte à outils familiale ! Et le jeune héros d’emporter fièrement ce berceau, ce « cercueil » comme disent les ouvriers, dans la campagne normande des années 1970, où fleurissent des utopies de travail « alternatif »… Nicolas s’apprête donc à soigner son apprentissage auprès de bons gars biberonnés au travail vrai ! À moins que ces autoproclamés professionnels de génie ne soient que de doux dingues, plus enclins à refaire le monde par les mots que par les actes ? Jugez vous-même : un mécano donneur de leçons, un « menuisier » roublard, un ouvrier agricole au patois incompréhensible, un séminariste illuminé… Sans parler de ces jeunes femmes au féminisme intransigeant ! De rencontres hasardeuses en catastrophes, les tribulations de Nicolas dessinent un étonnant parcours initiatique, déjanté et émouvant. Et pour tracer sa propre route, peut-être devra-t-il se détourner du testament qu il avait accepté.
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Quelle est bien singulière cette boîte à outils ! Symbole transgénérationnel de la passation d’un savoir-faire qu’il ne faut pas prendre à la légère, cette boite à outils alourdit par le poids des mots et des gestes est bien vide dans les mains de Nicolas Dédacin Amoraus. Pourtant il en mesure la beauté, la délicatesse, l’assemblage des pièces de bois et la décoration. Il en est bien fier de sa boîte à outils. L’avoir à bout de bras, se trimballer dans les rues avec, il en ressort un certain prestige et des œillades convenues. Cette fichue boîte à outils est le ticket gagnant pour afin mettre un pieds dans la vie active des adultes. Sans manuel, cette boîte semble encombrante. Dans un premier temps,  elle trône au fin fond du casier d’un garage de bus où Dédacin est laveur de cars la nuit. Elle attend patiemment son heure de gloire alors que Dédacin se décarcasse à faire rutiler ces cars d’école et de tourisme. Il s’épanouit, grandit et découvre l’amour au milieu de ces cars. Jusqu’au jour où les catastrophes rattrapent le valeureux et d’un coup de pichenette se retrouve sans rien. Débute alors un étonnant chemin de croix où rencontres hasardeuses et épineuses font parfaire un homme en quête de reconnaissance qu’elle soit liée au travail ou à sa personne. Et toujours accompagné de sa bienheureuse boîte à outils.

 

Gérard Besnier a l’art et la manière de la prose. Une plume singulière qui aime jouer avec les mots et surtout les mettre en valeur d’une exquise manière. Son premier roman met en scène un personnage qui ne peut que devenir attachant au fil des pages. Certes, niais, sa volonté farouche à devenir quelqu’un est un puissant moteur qui facilite cette quête initiatique dans un monde où les crocodiles mordent en premier. Encombré de cette boîte à outils, héritage empoissonné auquel le personnage de Dédacin est lié sans équivoque, se pourfend dans une vie résolument pas faite pour lui. Chaque étape est un questionnement intense, chaque rencontre ouvre de nouvelles portes, chaque catastrophe est un poids de plus à supporter, jusqu’à l’ultime rencontre, jusqu’à l’ultime catastrophe. Évoluant dans les années 70, où les restaurants bars faisaient l’animation du village, où le garagiste du coin était encore le seul allier, où les associations d’un nouveau genre apparaissaient et étaient regardé d’un œil suspicieux et où les femmes pouvaient se targuer d’être féministe car elles maniaient les outils comme les hommes. Un décor d’un autre temps mais qui peut parfaitement faire écho à celui de maintenant.

 

Une nouvelle fois je sors de ma zone de confort avec cette dernière lecture. Une sacrée découverte où j’ai pu apprécier la manière narrative loufoque et intéressante qui titille le lecteur à se poser de nombreuses questions, le personnage et son évolution, un décor et des personnages secondaires où caricatures et clin d’œil bon enfant sont un pur ravissement. Les longues descriptions et introspectives m’ont peu dérangée car la dynamique présente ne m’enlisait pas.

 

C’est un livre idéal à découvrir pendant ses vacances d’été où le temps n’a plus d’importance et pourquoi pas se lancer dans cette histoire d’un autre genre.

 

#Esméralda

Je remercie les éditions François Bourin et Nadia pour leur confiance.

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… le site des Editions François Bourin.

Gerard Besnier parle de son roman.