THE GOOD GIRLS, un document de Sonia Faleiro

DOCUMENT

Éditions Marchialy – Grand reportage

Traduit de l’anglais (Inde) par Nathalie Peronny

Une enquête à suspense magistrale dans l’Inde contemporaine.
Un soir de mai 2014, dans un petit village du nord de l’Inde, deux adolescentes, amies et cousines, sortent faire un tour dans les champs à proximité de leur maison. Elles ne reviendront jamais. Leurs corps sont retrouvés pendus à l’aube dans le verger derrière chez elles. Que s’est-il réellement passé durant ces quelques heures ?
 
La vérité semble moins importante pour leur famille et les habitants de ce village que la rumeur qui enfle déjà. Il faut sauver l’honneur, à tout prix.
À partir de ce fait divers glaçant, Sonia Faleiro raconte les mécanismes d’une société ultra-hiérarchisée où la femme n’est jamais maîtresse de son destin, sauf peut-être dans la mort. Grâce à une enquête minutieuse, elle parvient à rétablir la vérité occultée et à écouter ce que ces deux jeunes femmes ont à nous dire.

Ma note : 4/5
Nouveauté 2022
400 pages
Disponible au format numérique et broché


MON AVIS

L’Inde est un pays passionnant. Une culture riche mais un peuple divisé.

 

Sonia Faleiro nous plonge au cœur d’un fait divers qui en 2014 a défrayé les chroniques indiennes. Après un rapide dressage des portraits des deux jeunes filles, Sonia Faleiro dépeint la société indienne. Une plongée vertigineuse où la femme n’a aucune place et où les castes limitent une certaine liberté. Les castes sont un vaste sujet mais ce sont elles (enfin les plus hautes) qui dirigent les différentes régions et les castes les plus pauvres sont au service des autres. Certains métiers ne sont pas accessibles pour les castes les plus faibles. Une hiérarchisation verticale qui floue à mon sens une certaine liberté des hommes et ne parlons même pas des femmes. Les mariages sont arrangés au sein d’une même caste et les femmes n’ont pas leurs mots à dire, de l’autorité parentale elles passent sous l’autorité matrimoniale.

 

Tout au long de son récit, Sonia Falerio fait état de la condition des femmes indiennes. Ce fait divers est le parfait témoignage d’une certaine réalité. L’Inde ne se résume pas à Holi, la fête des couleurs, ou à Bollywood. L’Inde est une terre où les filles ne peuvent pas aller à l’école si la famille n’a pas d’argent, où les mariages sont arrangés et ceux dès leurs plus jeunes âges (12 ans âge minimum légal et parfois les bébés), où les installations sanitaires dans le milieu rural sont inexistantes, où les viols sont rarement punis, où les infanticides sont nombreux et où les mœurs sont très strictes. L’Inde est l’un des pays le plus dangereux pour les femmes au monde.

 

Sonia Faleiro expose son point de vue de journaliste sur son pays natal qu’elle a quitté, appuyé par de nombreux témoignages et faits divers inhumains. Ce récit se lit comme un thriller et j’aurai presque cru que ce n’était pas la réalité. De nombreuses années de recherche ont été nécessaire pour conduire ce livre à éclore et clore cette tragédie à menant à bien son enquête.

 

Un hommage vibrant à ces femmes qui tentent de se délivrer de ces chaînes ancestrales et qui lancent un appel à l’aide déchirant et bouleversant.

 

En bref :
– Un récit émouvant et cruel sur la position dramatique des femmes en Inde
– Un fait divers témoignant des nombreuses tragédies
– Un cri puissant face à l’injustice
– Un portrait saisissant d’une Inde régie par les castes et les hommes
– Un document essentiel et choquant
 
Connaissais-tu l’Inde sous cet aspect ?
Un document que je t’invite vivement à découvrir.

TISSER, un récit de Raharimanana.

RÉCIT

Éditions Mémoire d’Encrier


Tisser, c’est se connaître comme fibre, et accepter de se lier à d’autres pour une existence plus vaste. Tisser les mémoires. Tisser les vies. Tisser l’utopie.
Un enfant mort-né raconte la genèse du monde. Il fait appel aux mythes pour dire les dérives totalitaires et la quête de liberté. Fable contemporaine qui rétablit la relation entre les temps, passé et présent, les ancêtres et le monde contemporain, l’Esprit et le réel, le récit se donne à lire comme fibres à tisser l’humanité.
Ma note : 5/5
92 pages
Disponible en numérique et broché
Nouveauté 2021

 


MON AVIS

J’ai succombé à ce récit dès la première phrase. J’ai su que j’allais éprouver une sorte de fascination qui resterait ancrée en moi pour toujours (je l’espère vivement).

 

TISSER vous happe dans sa toile en un tour de main. Magie, obsession hypnotisante, Raharimanana, grand orateur, oracle de son temps, narre avec une telle évidence, spontanéité et fascination de ce temps qui fût, qui est et qui sera.

 

Entre contes, mythes et réalité, il nous confesse le grand mal du monde. L’absence d’écoute des peuples quelques qu’ils soient et surtout ceux de l’Afrique. Il expose une vision panoramique de ces vies détruites par le colonialisme et la perte d’identités riches, culturelles et communautaires.

 

Au travers du prisme d’un enfant mort né, le flux va et vient entre aperçu du temps présent, légende, hypothèse, futur.

 

Raharimanana parle de la vie et de la mort, lien ténu et indivisible, il tisse ses vies au travers de ce filtre étonnant reliant une vision merveilleuse et horrifique.

 

TISSER c’est hurler et pleurer la vie. C’est donner un sens à l’héritage, à la mémoire, à la nature, à la femme, à l’amour.

 

Mémoire universelle du berceau de la vie.

 

TISSER chante une chanson mélancolique, douce, tendre où l’amour s’accorde avec la tristesse et la mort.

 

TISSER se chante, se crie, se chuchote. Poème reflétant une immensité où le plus infime est d’une beauté rare.

 

TISSER est sans contexte un voyage inédit. Un voyage au bout du monde où la liberté est chère et la vie un fruit défendu.

 

Plus j’observe les jours, plus je constate qu’aujourd’hui s’est détaché d’hier, comme si plus rien ne relie au passé. Les pays se sont disloqués dans un grand silence où la mémoire s’est effondrée.

 

Une chronique de #Esméralda

BLANCHE, un récit de Catherine Blondeau.

RÉCIT

Éditions Mémoire d’Encrier


Blanche est l’histoire d’une femme qui découvre un jour qu’elle est blanche dans le regard des autres. Comme elle sait très bien qu’on ne saurait réduire un être humain à la couleur de sa peau, elle s’interroge. Que signifie être Blanche dans le monde tel qu’il va ? Elle arpente l’univers des penseurs et artistes du monde noir. Elle écrit, hésitante et fragile, son chemin d’humanité.
Ma note : 3,5/5
Nouveauté 2021
248 pages
Disponible en numérique et broché

 

 


MON AVIS

Pour son deuxième livre, Catherine Blondeau a choisi un thème ardu. Un questionnement existentiel où le lecteur suit le cheminent émotionnel et intellectuel de Catherine Blondeau. « Que signifie être Blanche dans le monde tel qu’il va ? » Pour ma part je trouve la question très pertinente surtout quand on sait que la question raciale et culturelle est un sujet d’actualité. 

 

Catherine Blondeau voit la vie en bichromie : noire et blanche ; blanche et noire. Un étonnant ballet s’ouvre où l’auteure va en être la principale danseuse. Entre jazz, culture africaine, rencontre, rumba congolaise, lecture et voyages, elle étaye son argumentaire autant solide que rigide.

 

Blanche est un long monologue où je me suis sentie exclue. Le récit reste fermé et où malheureusement je n’ai pas su trouver ma place. Pourtant mon intérêt était acquis, malgré le style direct et un rythme intéressant, Blanche n’a pas su me convaincre entièrement.

 

Le thème est évidemment essentiel. L’auteure aborde la colonisation avec sérieux et curiosité. Son propre mal être s’intensifie au fil des années où elle porte et endosse une lourde responsabilité et héritage.

 

Doit-on se sentir coupable des actes de nos ancêtres ? Ne doit-on pas privilégier la mise en avant de la communauté noire au travers des arts, des mythes, contes, artistes, cinéma, littérature …. ?

 

Mon ressenti en fermant ce livre est mitigé. Je n’ai pas réussi à trouver ma place dans son schéma de pensée. La confrontation « noire/blanche » vire à l’obsession. Mais il y a une question qu’elle n’a pas soulevé : que signifie être blanc dans un pays de blanc ? Je ne sais pas si ma question est légitime (et c’est sans aucun doute un autre débat), mais j’aurais souhaité que l’auteur aborde le revers de la question initiale. Le « Blanc » a de nombreuses facettes culturelles, communautaires, religieuses qui sont malheureusement stigmatisées.

 

Je ressors de cette lecture néanmoins avec une nouvelle liste de lectures qui a éveillé ma curiosité et dont l’auteure cite : Aimé Césaire, Lieve Joris, Nuruddin Fara, Ken Bugul et Amadou Hampâté Bâ…

 

Une chronique de #Esméralda

ABANDON, un récit de Joanna Pocock.

RÉCIT

Éditions Mémoire d’Encrier

Traduit de l’anglais par Véronique Lessard et Marc Charron


Parfois, tout ce que nous pouvons faire, c’est nous abandonner à nos circonstances, à nos désirs et à nos peurs, à notre besoin d’évasion, à nos échecs, à notre douleur, à notre état sauvage intérieur, à notre domestication et, de ce fait même, nous abandonner à l’essence qui est au centre de notre être.
 
Alliant chronique, récit de soi et de la nature, Abandon raconte l’Amérique indomptée et ses paysages sauvages. A l’aube de la cinquantaine, l’auteure Joanna Pocock quitte sa vie londonienne pour le Montana. Elle observe le territoire, découvre l’imaginaire frontalier de l’Ouest américain et ses extrêmes.
Elle traverse les forêts et les montagnes, dialogue avec les rivières, les loups et les bisons, relate ses expériences : maternité, deuil, crise climatique, réensauvagement, écosexe… Consciente de ce que l’humanité perd dans sa relation avec la terre, elle se met à l’écoute de ces communautés qui disent la fragilité de ce que c’est que vivre. En restituant l’Amérique dans sa démesure, Abandon aide à respirer.

 

Ma note : 4/5
Nouveauté 2021
324 pages
Disponible en broché et numérique

 


MON AVIS

Il m’est toujours délicat d’entamer la lecture d’un récit. Moment d’appréhension qui soit s’estompe à la lecture des premières pages ou alors s’intensifie.

 

Joanna Pocock nous offre une merveilleuse échappée belle. Direction le Montana où Joanna, son mari et sa jeune fille débutent une nouvelle vie à la sonorité de liberté. Mais il est bien difficile de s’établir dans un pays aux mœurs, coutumes, et quotidiens parfois bien différents de ce qu’ils vivaient jusqu’à présent. Après quelques difficultés, est venu le temps de découvrir l’environnement proche. Le Montana est connu pour ces grands espaces sauvages, mais en y regardant de plus près vous découvrirez l’envers du décor. La chasse, la trappe, la nature, la flore ont une image loin d’être idyllique. Ancienne terres minières, les ruisseaux, cours d’eau, étangs, rivières, fleuves sont pollués. L’écologie et la préservation des milieux naturels sont un combat quotidien qui vacille d’élections et en élections. Joanna Pocock met en évidence ces incohérences et ces absurdités qui nous paraissent à l’heure actuel un enjeu crucial. La terre de la démesure n’applique que la loi du plus fort et du capitalisme. L’intérêt propre avant la préservation amenant à des catastrophes sans précédent.

 

La nature a une nouvelle place dans la vie de Joanna Pocock qui s’allie avec son état émotionnel et physique. De nouvelles interrogations prennent place dans sa vie la poussant à explorer davantage ce territoire vaste. De recherches en recherches, elle va partir à la rencontre de communautés qui vivent de la chasse de bisons et d’une grande Queer. Cette dernière ou ce dernier, Finisia Medrano, parcourt à dos de cheval ce qui est considéré comme étant l’Anneau, trajet qu’emprunté les peuples autochtones il y a des années de cela créant ainsi un cercle de vie où la nature était pourvoyeuse. Un témoignage bouleversant et qui m’a touché en plein cœur. Adepte du réensauvagement qui consiste en replanter des graines de plantes et d’arbustes en voie de disparition, Finisia est une figure de courage, d’abnégation et d’humilité. Quelques autres portraits surgissent ici et là.

 

Joanna Pocock nous parle avec toute son objectivité de chercheuse et de journaliste de nature, de chasse, de réensauvagement et d’écosexe. Ce dernier ressemble aux mouvements hippies. La nature au centre de la vie humaine et le sexe comme moyen de communication. Un concept qui m’est totalement étranger et auquel j’ai du mal à concevoir une quelconque utilité.

 

Joanna Pocock nous délivre un récit mené avec justesse, honnêteté et qui délivre un joli message. Mêlant ses émois et ses recherches où la nature est au cœur de ce duo, Joanna Pocock nous pousse à nous poser de questions. Notre place au sein de la nature est-elle légitime ? Nos actes ? Les conséquences ? La recherche de notre propre chemin en adéquation avec nos valeurs, nos principes moraux et surtout la nature ?

 

ABANDON se partage avec générosité et bienveillance. Un débat ouvert sur de nombreuses thématiques. Et le sentiment absolu que Joanna Pocock délivre le message pertinent qu’il nous est interdit d’abandonner notre nature profonde celle qui sommeille depuis des milliers d’années, celle qui connaît la valeur de la nature.

 

Une jolie lecture très intéressante que je ne peux que vous inciter à découvrir !

 

Une chronique de #Esméralda

NADIA MURAD : NON À L’ESCLAVAGE SEXUEL, un document de Maria Poblete.

DOCUMENT ADOLESCENT

ÉDITIONS ACTES SUD JUNIOR – Collection Ceux qui ont dit non


Nadia Murad a vu périr une partie de sa famille sous les coups de l’Etat islamique qui l’a réduite à la condition d’esclave sexuelle. Ayant réussi à s’évader, elle a commencer à lutter pour la libération de ses soeurs yézidies. Elle a reçu le prix Nobel de la paix en 2018.
Ma note : 5/5 mention « à découvrir absolument »
96 pages
Disponible en numérique et broché
Nouveauté 2021

MON AVIS

Je découvre pour la toute première fois la collection « ceux qui ont dit non » qui s’adresse à nos jeunes lecteurs dès 12 ans. Des documents très courts et donc condensés sur divers sujets tel que la colonisation, l’injustice, l’humiliation, la violence, la discrimination, l’oppression, le viol …. et tant d’autres.

 

Maria Poblete met en avant ici une personnalité publique, Nadia Murad, au travers de son parcours que vous connaissez peut-être. Nord de l’Irak, un petit village, Kocho, appartenant à la communauté des Yézidis, minorité persécutée. Enlevée à l’âge de 21 ans par l’État islamique, elle est vendue de nombreuses fois comme esclave sexuelle. N’ayant jamais renoncé à sa liberté, elle parvient à s’échapper et à rejoindre un camp de réfugiés où elle sera prise en charge et trouvera asile en Allemagne où elle entreprendra un long travail de reconstruction et faire valoir sa voix et la condition des femmes. Elle recevra le prix Nobel de la paix en 2018 pour son engagement.

 

J’ai vraiment été séduite par le format et la manière dont Maria Poblete aborde la vie de Nadia Murad. Elle se concentre sur les événements cruciaux qui ont jalonné sa vie. Elle les expose sans filtre terminant son récit par un passage du discours de remerciement lors de la remise du prix du Prix Nobel. La seconde partie est consacrée aux différentes façons de faire la guerre où les notions suivantes sont abordées : « le viol, arme de guerre », « les survivantes réclament justice », « du côté des instances internationales », « prostitution et proxénétisme en Europe ». La troisième partie reprend la chronologie de la vie de Nadia Murad.

 

Une lecture que je vous recommande vivement. Le format sera apprécié par les plus jeunes. Pour ma part, elle m’a permis de découvrir le combat de Nadia Murad et je n’ai pu m’empêcher de me procurer son témoignage « POUR QUE JE SOIS LA DERNIÈRE » que je fais lire très vite.

 

UNE CHRONIQUE DE #ESMERALDA

UNE FAMILLE ENFIN PAISIBLE. Sortir du cycle des conflits. Un document de Anne-Catherine Sabas.


Parfois, la famille devient le lieu d’une guerre quotidienne : échanges tendus avec un enfant, difficultés dans la fratrie, soucis de communication…
Anne-Catherine Sabas nous explique ce qui se cache derrière ces conflits répétitifs et nous donne de nombreux outils pour rétablir l’harmonie. Ce livre précieux ne donne pas de leçons et prend au sérieux les difficultés : il vous offrira des pistes de réflexion pleines de profondeur pour prendre de la distance et reconstruire ce qui semble brisé.
– Comprendre les rapports de force inconscient
– Découvrir le pouvoir extraordinaire de la parole
– Savoir sortir des rôles figés, source de malentendus
Anne-Catherine Sabas est psychanalyste, psychopraticienne et formatrice en communication et gestion de conflits. Elle a publié plus de vingt ouvrages dont Libérez-vous par le pardon et Aider vos enfants à trouver leur place.

 
C’est la toute première fois que je lis un livre de « développement personnel » et « psychologique ». Sans aucun doute le titre m’a de suite interpellée. Vraiment qui ne rêve pas d’une famille où les relations sont simples, sans malentendu, sans malaise. Pas si utopique que ça et Anne-Catherine Sabas nous propose tout au long de son livre, des choses simples et qui se veulent efficaces.
J’aurai pu vous écrire une chronique détaillée reprenant chaque partie, mais honnêtement je préfère aller à l’essentiel. Anne-Catherine Sabas développe ses arguments autour de l’individu lui-même au sein d’un groupe, de sa famille ici à l’occurrence. Elle propose de prendre conscience de son identité d’en établir ses atouts et ses faiblesses. D’être à l’écoute de l’autre tout en préservant son intégralité et sa moralité. Mettre les mots sur ses états d’âme et ses blessures au lieu de d’ignorer la blessure causée par l’autre. Apprendre à gérer sa colère et surtout à l’accepter pour mieux avancer avec l’autre. Faire des compromis justes et judicieux, savoir être à l’écoute, mettre en place des rituels quand la situation commence à déraper. Il évident que les disputes sont une sorte de soupape de décompression mais il est tout autant que gérer l’après dispute est davantage bénéfique.

 

L’auteure développe aussi les blessures de l’âme et celles héritées telles que de mauvaises malédiction. Il est important de faire la paix avec celles-ci, de les comprendre et de s’autoriser à les laisser filer, s’évanouir. Ce point-ci m’a interpellée et beaucoup intéressée. Je crois à ces choses là et au poids insinué au fil des générations.

 

Elle parle des enfants, petits et grands, et de leur place au sein de la famille. L’écoute de leurs maux est capitale tout comme mettre en place des règles. Nos enfants ne sont pas là pour être le réceptacle de nos envies grandioses. Ils ont leur propre identité, leurs propres désirs, leurs propres vocations. Ils sont des entités uniques motivées par leurs propres raisons et surtout sont dissociables de nous, les parents. J’ai été très attentive aux paroles de l’auteure et je me suis retrouvée dans ses mots. Je suis une maman qui prône pour la parole dans la bienséance et le respect, et qui à chaque problème propose des compromis ou des solutions.

 

Cette première expérience de lecture est une véritable réussite. J’ai été touchée par le dialogue de l’auteure qui propose des choses simples à mettre en place au sein de la famille pour accorder la parole à chacun et écouter. Chaque argumentaire est illustré par un exemple de mise en situation. Une plume très accessible qui ne part dans de long discours pompant. Une lecture très intéressante et prolifique !

 

Une chronique de #Esméralda

Il y a dans l’adulte un enfant, un enfant éternel toujours en état de devenir, jamais terminé, qui aurait besoin constamment de soins, d’attention et d’éducation.

Carl Gustav Jung

DANS TA BULLE, un essai de Julie Dachez.


« Les weirdos ne sont pas ceux qu’on croit ! »
Dans une passionnante enquête, ce livre nous fait partager la démarche d’une jeune universitaire qui part à la rencontre de personnes autistes afin de leur donner la parole.
Loin des clichés ordinairement véhiculés, cet ouvrage retrace les parcours de vie et de résilience hors normes d’autistes invisibles qui s’adaptent, se cachent, s’assument, se battent.
En alternant récits de vie et savoirs académiques, avec un style énergique et drôle, l’auteure, elle-même autiste Asperger, bouscule nos idées reçues sur la normalité
et nous invite à repenser notre société. Vie scolaire et professionnelle, relations sociales, rapports hommes femmes : autant de sujets qui sont explorés ici
et sur lesquels ces atypiques posent un regard avisé et corrosif.
En observant le monde à travers leur lorgnette, c’est curieusement sur vous-même que vous en apprendrez le plus. Les autistes ont la parole : écoutons-les !

Pour celles et ceux qui ne le savent pas encore, l’autisme me touche de très près puisque mon petit dernier est autiste. D’ailleurs tu peux me suivre à ce sujet et si cela t’intéresse sur mon autre compte Instagram @toi.et.moi.lautisme.

 

Après la découverte de la bande dessinée illustrée par Mademoiselle Caroline et écrite par Julie Dachez « LA DIFFÉRENCE INVISIBLE », lire cet essai était une évidence.
Julie Dachez expose tout au long de ces quelques 240 pages la réalité ostentatoire de ces milliers (carrément millions) de vies qui se déroulent sous vos yeux souvent indiscrets, parfois narquois et quelque peu méchants. Cet essai n’est pas là pour vous rappeler que l’autisme n’est pas une maladie et de surcroit contagieuse. C’est un état neuro-développemental qui exprime différemment des acquis sociaux qui vous sont innés.

Julie Dachez entre exposé scientifique, psychologique et récit intimiste, relate avec un certain humour que j’ai grandement apprécié ces réalités. Le féminin est toutefois mis en avant, genre (encore une fois) mis à l’écart et totalement sous-diagnostiqué. Elle parle de normopathie, de validisme, de normalité sociétale induits d’un part par le patriarcat et surtout par cette normalité rigidifiée, ancrée et qui ne prend absolument pas en compte la neurodiversité sous toutes ses formes, genres.

Je ne veux pas rentrer dans les détails scientifiques qui sont accessibles à tout le monde et qui ne demande pas d’avoir fait un bac+10.

Détails entrecoupés par la mise en avant de 4 témoignages qui relatent les expériences vécues de l’enfance à l’âge adulte. L’autisme invisible est le sujet que l’auteur développe avec force et conviction.

Un essai percutant qui ouvre au débat et interroge le lecteur.

Un essai qui ne délivre pas de réponse miracle mais qui incite le lectorat à s’ouvrir à ce monde jugé et méconnu, qui invite tous les autistes à être eux-mêmes avec leurs défauts et leurs immenses qualités et qui partage avec bienveillance une vision du monde unique et si merveilleuse.

Un déclic pour moi et peut être le début d’un grand soulagement.

Une chronique de #Esméralda


… Lien Kindle

… le site des éditions Marabout

… mon avis sur un précédent titre.

TOUT CE QU’ON NE TE DIRA PAS, MONGO de Dany Laferrière.


Un après-midi d’été, l’écrivain croise sur la rue Saint-Denis un jeune homme, Mongo, qui vient de débarquer à Montréal. Il lui rappelle cet autre jeune homme arrivé dans la même ville en 1976. Le même désarroi et la même détermination.
Mongo demande : comment faire pour s’insérer dans cette nouvelle société ?
Ils entrent dans un café et la conversation débute comme dans un roman de Diderot.
C’est ce ton léger et grave que le lecteur reconnaît dès le début d’un livre de Laferrière:« Tout nouveau-né est un immigré qui doit apprendre pour survivre les codes sociaux. Une société ne livre ses mystères qu’à ceux qui cherchent à la comprendre, et personne n’échappe à cette règle implacable, qu’on soit du pays ou non.» Laferrière raconte ici quarante années de vie au Québec. Une longue lettre d’amour au Québec.

De cette rencontre miraculeuse naît un bouleversant récit aux tonalités enjouées, sérieuses et bienveillantes. Dany Laferrière, fin observateur et écrivain/orateur, un génie absolument incroyable, se pare de son plus bel atout, sa plume, pour raconter avec une certaine subtilité distinguée, les affres de la vie d’immigrés.
Mongo est camerounais et vient d’atterrir au Québec. Dany Laferrière y est depuis quarante ans et pour Mongo, il endosse le rôle de passeur, de transmetteur, délivrant des petites astuces utiles, des leçons de vie essentielles sous son regard bienveillant et protecteur. La vie d’immigré n’est pas aisé. Si la terre d’accueil paraît le paradis, le décor en sera tout autre. Arriver sur cette d’asile, c’est accepter la société accueillante avec ses codes et ses lois. Ce n’est pas accepter de changer qui l’on est et d’oublier d’où l’on vient, mais c’est accepter de faire la place à ce nouveau pays et de se questionner avec son regard neuf.

Dany Laferrière met un point d’honneur entre les différences culturels, notamment celles du Sud et du Nord. Cette idée est en quelque sorte le pivot de son récit rythmé entre rencontres au café, émissions de radio et pensées intimes.

La nouveauté vient du Sud, où le Moyen-Orient côtoie l’Afrique et l’Amérique du Sud, de ce Sud que la famine, l’intolérance religieuse et la violence politique poussent à chercher une vie meilleure au Nord. Ce Nord où l’on trouve de quoi manger, une certaine tolérance religieuse et une relative paix sociale. Mais pourquoi le Nord accepte-t-il d’être la vache à lait du Sud ? C’est que la vache n’a pas de veaux. Et le confort rend sa population impropre au travail de base. Il y a un niveau où l’Occidental ne veut plus descendre. Un salaire et une condition de travail qu’il refuse totalement. En acceptant ces affamés, le gouvernement donne la possibilité à sa population de monter d’un cran dans l’échelle économique, et se ménage ainsi une éphémère paix sociale. Donc si le Sud monte au Nord, c’est simplement qu’il y a un vide à combler. Le Sud, c’est un trop-plein d’individus et de violence. La famine, source de déséquilibre politique, jette des populations entières dans les jouissances métaphysiques de l’opium religieux.
Avec malice et un certain humour, Dany Laferière, parle de son pays, le Québec. Il en retrace les grands aspects historiques et sociétaux. Le Québec s’avère être un pays très complexe et je ne l’aurais jamais cru. Avec tact, il met en garde son jeune ami, Mongo. Il lui liste les points clefs à connaître pour appréhender cette nouvelle société et lui éviter certaines erreurs. Un guide pratique et intéressant.

Se rajoute au fil des pages des aspects de sa vie et ses pensées intimes.

Ce carnet abrite mes pensées secrètes, celles que je n’ai pas envie de balancer au visage des gens.
Ce récit est une véritable ode à ce quelque chose d’insaisissable et de magnifique. Une ode portée par un amour intransigeant et passionnel pour ce pays, ces gens à découvrir dans leur entièreté. Les coulisses, les frasques, les anecdotes, les mœurs, les non-dits et les secrets, tout autant d’aspects qui font vibrer cet amoureux insatiable.

A découvrir absolument !

C’est le Québec, cher Mongo. Quand tu voyageras, n’oublie pas qu’il est possibles de criser dans un village un être modeste qui rêve de pacifier le monde. Tu sauras ce qu’il en est quand il t’invitera à passer dans son laboratoire, dans la pièce d’à côté, pour te montrer comment il entend s’y prendre. Ici, les idées les plus abstraites sont souvent analysées sous un angle concret, réaliste. […] Va les voir, Mongo, ils sont là où tu n’imagines pas, dans les villages endormis sous la neige durant les longs mois d’hiver, ces fous de l’Ancien Testament qu’on aurait pu croiser dans la foule qui suivait Moïse vers la terre promise.
Une chronique de #Esméralda.

LE CONSENTEMENT de Vanessa Springora.


Au milieu des années 80, élevée par une mère divorcée, V. comble par la lecture le vide laissé par un père aux abonnés absents. À treize ans, dans un dîner, elle rencontre G., un écrivain dont elle ignore la réputation sulfureuse. Dès le premier regard, elle est happée par le charisme de cet homme de cinquante ans aux faux airs de bonze, par ses œillades énamourées et l’attention qu’il lui porte. Plus tard, elle reçoit une lettre où il lui déclare son besoin « impérieux » de la revoir.
Omniprésent, passionné, G. parvient à la rassurer : il l’aime et ne lui fera aucun mal. Alors qu’elle vient d’avoir quatorze ans, V. s’offre à lui corps et âme. Les menaces de la brigade des mineurs renforcent cette idylle dangereusement romanesque. Mais la désillusion est terrible quand V. comprend que G. collectionne depuis toujours les amours avec des adolescentes, et pratique le tourisme sexuel dans des pays où les mineurs sont vulnérables. Derrière les apparences flatteuses de l’homme de lettres, se cache un prédateur, couvert par une partie du milieu littéraire. V. tente de s’arracher à l’emprise qu’il exerce sur elle, tandis qu’il s’apprête à raconter leur histoire dans un roman. Après leur rupture, le calvaire continue, car l’écrivain ne cesse de réactiver la souffrance de V. à coup de publications et de harcèlement.
« Depuis tant d’années, mes rêves sont peuplés de meurtres et de vengeance. Jusqu’au jour où la solution se présente enfin, là, sous mes yeux, comme une évidence : prendre le chasseur à son propre piège, l’enfermer dans un livre », écrit-elle en préambule de ce récit libérateur.
Plus de trente ans après les faits, Vanessa Springora livre ce texte fulgurant, d’une sidérante lucidité, écrit dans une langue remarquable. Elle y dépeint un processus de manipulation psychique implacable et l’ambiguïté effrayante dans laquelle est placée la victime consentante, amoureuse. Mais au-delà de son histoire individuelle, elle questionne aussi les dérives d’une époque, et la complaisance d’un milieu aveuglé par le talent et la célébrité.

 
Terriblement spontané, Vanessa Springora retrace le parcours de sa vie au cours de laquelle elle devient victime d’un prédateur sexuel. Une époque où la moralité dans le milieu littéraire et artistique consent à demi-mot ces pratiques immorales.
Témoignage nécessaire, témoignage profond où mal-être et prises de conscience forment une catharsis sinueuse.

 

On ne peut qu’applaudir Vanessa Springora et son courage exemplaire. Au-delà de ses mots, il serait injuste de ma part de vous raconter sa vie. Mais sachez que l’auteure délivre ici un message de souffrance, d’acceptation, un long cheminement vers une cruelle vérité qui résonne encore. Des mots percutants emprunts d’une sincérité touchante, des mots douloureux, des mots terribles. Vanessa Springora ouvre la boîte de Pandore est avec humilité elle s’approprie ses maux.

 

Un témoignage qui en reflète tant d’autres. Ces secrets inavouables, immoraux qui donnent raison, malheureusement, à ces prédateurs sexuels qui œuvrent en toute impunité au nom d’une liberté qui ne devrait pas être. L’époque, les mœurs leurs donnent-ils raison ? Aucunement. Et il est temps, encore, de délivrer ces horreurs pour que le silence ne soit plus.

 

La pitié et l’exemplarité ne sont pas autorisées, seule la stricte vérité est l’œuvre de ce témoignage puissant.

 

A découvrir !

 

Dans le courant des années quatre-vingt, le milieu dans lequel je grandis est encore empreint de cette vision du monde. Lorsqu’elle était adolescente, m’a confié ma mère, le corps et ses désirs étaient encore tabous et jamais ses parents ne lui ont parlé de sexualité. Elle avait tout juste dix-huit ans en 68, a dû se libérer une première fois d’une éducation trop corsetée, puis de l’emprise d’un mari invivable épousé trop jeune. Comme les héroïnes des films de Godard ou de Sautet, elle aspire maintenant plus que tout à vivre sa vie. « Il est interdit d’interdire » est sans doute resté pour elle un mantra. On n’échappe pas si facilement à l’air du temps.
 
Une chronique de #Esméralda

L’AVENIR DE LA PLANÈTE COMMENCE DANS NOTRE ASSIETTE de Jonathan Safran Foer.

[ DOCUMENT – 2019 ]
Traduit de l’anglais (États-Unis) par Marc Amfreville
Éditions de L’Olivier
304 pages
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Le résumé :
 » Des millions de gens vont mourir à cause du réchauffement climatique. Des centaines de millions de gens vont devenir des réfugiés climatiques. Ces chiffres comptent, parce que ce ne sont pas seulement des chiffres – il s’agit d’individus, avec chacun une famille, des habitudes, des phobies, des allergies, des aliments préférés, des rêves récurrents, une chanson qui lui est restée dans la tête, des empreintes uniques et un rire particulier. […] Il est difficile de prendre en charge des millions de vies. Mais il est impossible de ne pas prendre soin d’une seule. Cependant, peut-être n’avons-nous pas besoin de nous soucier de ces millions de gens. Il nous suffit de les sauver. « 
Après l’immense succès de Faut-il manger les animaux ?, Jonathan Safran Foer revient à la charge : l’élevage intensif des animaux est responsable du dérèglement climatique. L’extinction de la planète aura lieu parce que nous mangeons trop de viande. Avec empathie, avec humour, l’auteur analyse les défis auxquels nous devons faire face. Parce qu’il n’est pas trop tard pour inverser la tendance. Et que l’avenir de la planète commence maintenant, dans notre assiette.
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Peut-être aurais-je du sortir mes assiettes en porcelaine, l’argenterie et les verres en cristal pour vous parler de ce livre. Faire tinter la cuillère sur la coupe de champagne, se lever pour faire un discours. Oui cela aurait été la meilleure façon pour introduire le dernier document de Jonathan Safran Foer. Faire dans le grandiose pour parler d’un sujet davantage grandiose.

 

Avec humilité et tacticité emprunte d’une humour masqué, Jonathan Safran Foer parle de nous tous, de lui et de l’avenir, eux, nos enfants. Parle avec un enthousiasme énergique d’un thème auquel nous faisons (la plupart d’entre nous) la sourde oreille. Le dérèglement climatique. Nous avons tous notre point de vue : un que nous nous sommes fabriqués, un que nous avons déduit en regardant moult reportagse et un qu’on nous a inculqué à force de coups de marteaux en non confirmant que tout allait bien. Alors quel part des chose devons-nous faire ? Et si seulement nous ouvrons notre âme et notre bon sens et écoutons et regardons les signes avant coureur. Il n’est plus l’heure d’être aveugle et de se dire que cela de nous concerne pas et que nous avons le temps. Justement le temps est l’inconnue dans cette prise de conscience majeure. Le temps nous ne l’avons plus et il est maintenant notre pire ennemi. Que faire ? Que faire pour nos enfants ? Que faire pour les futures générations ? Les gouvernements quels qui soient n’ont guerre la main dans les affaires gérées par les lobbys. L’argent appelle l’argent au détriment du bon sens. Que faire, nous citoyens, du monde pour tenter de sauver ce vaste monde qui nous accueille ? Et si nos actes individuels servaient une cause communautaire ?

 

Jonathan Safran Foer sous le couvert d’une jugement omniscient et de son jugement personnel parle, discute, argumente et explore le monde de l’impossible. Conscient que les engagements personnels (même les siens) sont une cruelle bataille. Conscient que les choix radicaux et les changements de vie sont un acte barbare et qu’il est bien plus confortable de vivre dans un quotidien cotonneux. Conscient que le prix à payer est bien trop conséquent face aux choix à prendre. Conscient qu’il ne faut rien à attendre en retour, pas de médailles, pas de félicitations et pas de haies d’honneur. Au sein d’une société individualiste, l’individu a pourtant des atouts bénéfiques pour faire changer la donne.

 

Cela peut paraître aberrant et totalement fantasque, mais j’adhère aux raisonnements de Jonathan Safran Foer. Pourquoi manger moins de viandes ? Son schéma explicatif est essentiellement tourné vers les Etats-Unis mais il peut largement s’appliquer ici. Aux Etats-Unis et selon deux études (plus ou moins sérieux selon les points de vues et égo), l’élevage industriel (surtout de vaches) seraient responsables de 18% à 51% d’émissions (mondiales) de gaz à effet de serres. Abattage de forêts, productions de céréales pour nourrir ces mêmes bêtes ( production qui pourrait contribuer – voire la faire disparaître –  à la diminution de la famine dans le monde), transformations, exportations et les bêtes (elles-mêmes) seraient responsables d’une grande partie de nos malheurs et nous, individus, pouvons, par nos actes et nos décisions, intervenir sur ce phénomène. Ce n’est pas la solution radicale mais cela contribuerait à ralentir le processus du dérèglement climatique. D’autres données appuient son argumentation et j’ai été terrifiée.

 

Jonathan Safran Foer s’interroge et nous interroge. Il veut lever le voile sur l’urgence de maintenant, c’est ici et maintenant. Il veut lever le voile sur notre non-conscience d’un problème qui ne peut pas être uniquement régler par les hautes instances de tous les pays. Il veut lever le voile sur un avenir sinistre et irréversible que nous allons voir et vivre et que nous enfants devront affronter. L’anthropocène est en marche depuis de nombreuses années et à terme l’humanité sera la sixième et dernière extinction de masses. Un mot barbare, un mot cruel pour définir notre plus grande perte, notre planète.

 

Et vous, qu’êtes-vous prêts à faire ?

 

Ce n’est pas seulement avec le recul qu’une histoire devient bonne. Les bonnes histoires font l’Histoire avec un grand H. Pour ce qui concerne le sort de notre planète – qui est aussi celui de notre espèce -, il y a là un problème sérieux. Comme l’a exprimè le spécialiste de biologie marine et réalisateur Randy Olson : « Le climat est sans doute le sujet le plus ennuyeux que le monde scientifique ait jamais eu à présenter au public. » La majorité des tentatives pour faire de cette crise un récit sont soit de la science-fiction, soit déconsidérées comme telle. Il y a très peu de versions de l’histoire du dérèglement climatique que les enfants d’une école maternelle pourraient recréer, et il n’en est aucune qui puisse émouvoir leurs parents jusqu’aux larmes. Il semble fondamentalement impossible de faire pénétrer la catastrophe telle que nous la voyons se profiler à distance dans l’ici et le maintenant du ressenti. Comme l’écrivain Amitav Ghosh l’a exprimé dans son livre The Great Derangement : « La crise du climat est aussi une crise culturelle, et donc de l’imagination. » Je dirais pour ma part que c’est une crise de croyance.

 

Une chronique de #Esméralda

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