
Littérature nord-américaine – Livre sorti le 7 avril 2016
Editions Pocket
Lecture personnelle
Ma note : 4.5/5 mention « touchant »
Résumé : États-Unis, 1791. Lavinia, jeune orpheline irlandaise, se retrouve domestique dans une plantation de tabac. Placée avec les esclaves noirs de la cuisine, sous la protection de Belle, la fille illégitime du maître, elle grandit dans la tendresse de cette nouvelle famille.
Cependant, Lavinia ne peut faire oublier la blancheur de sa peau : elle pénètre peu à peu dans l’univers de la grande maison et côtoie deux mondes que tout oppose. Jusqu’au jour où une histoire d’amour fait tout basculer… Le petit monde de la plantation est mis à feu et à sang, de dangereuses vérités sont dévoilées, des vies sont menacées…
L’avis de #Lilie : Voilà un roman que je ne connaissais pas du tout. Prêté par une amie, je me suis plongée avec grand plaisir dans cette fresque familiale qui nous plonge dans une Amérique où l’esclavage est encore la norme et où le fossé noirs/blancs est incroyablement large.
Nous faisons ici connaissance avec Lavinia, une jeune orpheline d’origine irlandaise, qui est recueillie par un capitaine ayant une exploitation de tabac. Arrivée chez lui, elle est confiée à Belle, une domestique métisse dont la place n’est pas très claire au sein de la famille. Éduquée d’abord par Mama, Lavinia va grandir et se retrouver dans une situation bancale, coincée entre sa famille de cœur, composée d’esclaves noirs, et la blancheur de sa peau. Va-t-elle trouver sa place ? Quelle est-elle ? Lavinia fera-t-elle ce qu’elle doit faire ou ce dont elle a envie ?
Lavinia est une petite fille puis une jeune femme pleine de vie, après un temps d’adaptation dans sa nouvelle maison. Placée au sein des domestiques qui s’occupent de la grande maison, elle va s’épanouir et, très tôt, être confrontée à des drames et aux inégalités de traitement entre noirs et blancs. En grandissant, elle va être amenée à côtoyer la famille de Mme Marshall et son destin sera loin d’être un fleuve tranquille. Attachante, elle est pourtant très naïve et j’ai trouvé qu’en vieillissant, elle perdait de son mordant et baissait, parfois, un peu trop les bras. Certes, elle ne va pas avoir un destin très rose mais j’aurais aimé que la flamme de la rébellion prenne le dessus même si, en toute honnêteté, c’est une analyse de femme du XXIème siècle, dont la condition n’est pas du tout la même qu’à l’époque. Le roman tourne principalement autour d’elle et de Belle, une jeune esclave proche du capitaine mais dont la place n’est pas claire au sein de la famille. C’est un protagoniste qui va beaucoup souffrir tout au long de sa vie et qui a un destin en dent de scie.
Ce roman est vraiment une belle découverte. Cette fresque familiale courant sur une vingtaine d’année est en même temps touchante, dramatique et révoltante. On sent la fracture qui existait à l’époque entre les riches propriétaires blancs et leurs esclaves noirs qui n’étaient, pour certains, rien d’autres qu’une marchandise comme une autre. Il est aussi question de la place de la femme à l’époque, totalement soumise à la volonté de leurs maris et n’ayant aucun moyen de faire entendre leurs voix. Malgré quelques longueurs, il est très difficile de poser ce livre tant l’autrice embarque son lecteur. La plume est très descriptive et précise et on ressent toutes les émotions des personnages au cours de la lecture. Tenue en haleine jusqu’au bout, j’ai eu un pincement au cœur en tournant la dernière page. Heureusement, j’ai vu qu’elle avait écrit une suite et il est fort probable que je me laisse tenter très bientôt !
Pour conclure, « La colline aux esclaves » est un roman marquant sur la condition des esclaves et des femmes à la fin du 18ème siècle. Loin d’être une lecture légère, cette histoire saura, à coup sûr, vous captiver et vous entraîner aux côtés de Lavinia, Belle ou Mama.
