Les femmes n’ont pas d’histoire d’Amy Jo Burns

Littérature Nord-Américaine – Roman sorti le 18 février 2021
Editions Sonatine

Ma note : 4/5 mention « à découvrir »


Résumé : Un récit d’émancipation vibrant de beauté et de rage.
Dans cette région désolée des Appalaches que l’on appelle la Rust Belt, la vie ressemble à une damnation. C’est un pays d’hommes déchus où l’alcool de contrebande et la religion font la loi, où les femmes n’ont pas d’histoire. Élevée dans l’ombre de son père, un prêcheur charismatique, Wren, comme sa mère avant elle, semble suivre un destin tout tracé. Jusqu’au jour où un accident lui donne l’occasion de reprendre sa vie en main.

Ce premier roman inoubliable, qui dépeint la lutte de deux générations de femmes pour devenir elles-mêmes dans un pays en pleine désolation, annonce la naissance d’une auteure au talent époustouflant.


L’avis de #Lilie : Voilà un roman à côté duquel je serai passée si les éditions Sonatine n’avaient pas proposé un partenariat avec le Picabo River Book Club ! En effet, même si je m’ouvre à la littérature Nord-Américaine depuis quelques mois maintenant, je n’ai pas encore le réflexe de guetter toutes les sorties… Néanmoins, je me suis notée le nom de l’autrice car sa plume m’a bouleversée et je compte bien continuer à la lire.

Nous faisons ici connaissance avec Wren, une jeune fille qui vit dans les Appalaches avec sa mère, Ruby, et son père, Briar. Très isolés, ils ont peu d’interaction sociale et vivent reclus, à l’abri du regard des gens. Seule Ivy, la meilleure amie de Ruby, leur rend régulièrement visite avec ses trois fils. Pourtant, le jour où Ivy a un accident, tout va basculer et Wren va voir sa vie changer du tout au tout.

Au départ, j’ai eu un peu de mal à cerner Wren. Amoureuse de ses montagnes, effrontée, elle a soif de liberté et de rencontre. Elle va d’ailleurs en vivre une troublante avec Caleb, un jeune homme vivant en foyer qui va la bouleverser mais aussi, d’une certaine manière, lui ouvrir les yeux. Ruby et Ivy, elles aussi, avaient des rêves plein la tête quand elles étaient plus jeunes. Malheureusement, la vie en a décidé autrement et les voilà maintenant dans ces montagnes, dont elles voulaient tant s’éloigner, à s’embourber dans une vie qui ne leur ressemble pas du tout. Briar, le père de Wren, est un homme mystique, taiseux et qui, à part avec ses serpents, a bien du mal à communiquer. Ayant survécu à la foudre, il est devenu manipulateur de serpents et un homme de Dieu. Très mystérieux, on le découvre, en partie, au fil des pages mais pour moi, c’est un personnage sombre, qui ne m’inspire aucune confiance. Enfin, il y a Flynn, un moonshiner de la montagne qui, lui aussi, va se révéler comme un personnage important de l’histoire. Homme de cœur et de parole, il va connaître son lot d’épreuves qui vont l’endurcir mais qui ne le feront pas dévier de sa ligne de conduite.

Ce roman est une jolie découverte. Sa construction en quatre temps est assez originale. Au départ, on découvre Wren, sa famille et l’accident qui va tout changer. Dans un second temps, on en apprend plus sur Flynn puis, dans une troisième partie, sur Ruby et Ivy. Enfin, on revient au présent et on découvre le dénouement de cette histoire. Un peu perdue au départ, je me suis vite laissée happer par l’atmosphère sombre des Appalaches et par les mystères qui entouraient les différents personnages. La plume de l’autrice est très visuelle et nous embarque totalement dans son intrigue. On tremble, on espère et on pleure avec eux et même si j’ai ressenti quelques longueurs, c’est une lecture assez addictive et une belle histoire de femmes. En effet, elles sont au centre de l’intrigue et l’autrice dénonce la mise en avant perpétuelle des hommes au détriment des femmes qui sont toujours des épouses, des sœurs ou des filles de. En bref, un beau roman écrit par une femme pour rendre hommage aux femmes.

Pour conclure, « les femmes n’ont pas d’histoire » est une très belle découverte. C’est un roman qui ne laissera personne indifférent mais qui ne plaira sûrement pas à tout le monde. Personnellement, je me suis laissée entraîner en plein cœur de la montagne et ait découvert des héroïnes fortes, avec de la suite dans les idées et une réelle volonté d’avancer.

Retrouvez ce roman sur le site des éditions Sonatine

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Ce lien entre nous de David Joy

Littérature Nord-Américaine – Roman sorti le 3 septembre 2020
Editions Sonatine
Lecture personnelle

Ma note : 5/5 mention « un roman incroyable »

Quatrième de couverture : Caroline du Nord. Darl Moody vit dans un mobile home sur l’ancienne propriété de sa famille. Un soir, alors qu’il braconne, il tue un homme par accident. Le frère du défunt, connu pour sa violence et sa cruauté, a vite fait de remonter la piste jusqu’à lui. Un face à face impitoyable s’engage alors.
Avec Ce lien entre nous, David Joy esquisse un nouveau portrait noir des Appalaches. Quelle rédemption pour ces régions violentes et magnifiques, réduites au désespoir ? Seul un grand écrivain est capable de nous donner une réponse.


L’avis de #Lilie : Voilà un moment que j’entendais parler de David Joy comme l’une des nouvelles voix du roman nord-américain. Finalement, j’ai décidé de me laisser tenter par celui-ci sur les conseils des lecteurs du Picabo River Book Club et de ma libraire. Je ne regrette absolument pas de les avoir écoutés même si je ne m’attendais absolument pas à éprouver tout ça lors de ma lecture !

Nous faisons ici connaissance avec Darl Moody, un homme vivant dans les Appalaches et qui braconnent sur les terres d’un de ses voisins, étant donné que ce dernier est absent. Croyant tirer un cerf, il tue un homme. A partir de là, plus rien ne sera comme avant pour lui, pour son meilleur ami et pour le frère du défunt. Quelles seront les conséquences de cet accident ? La justice fédérale arrivera-t-elle à se faire respecter ? Comment vivent les hommes dans ces montagnes ?

Darl Moody n’est pas un méchant bougre mais il est clair que ce n’est pas un protagoniste qu’on a l’habitude de voir. Il a une vie assez tranquille, rythmée par ses chasses interdites et quelques soirées avec son ami Calvin Hooper. Ce dernier mène également une vie assez routinière enjolivée par la présence de sa compagne Angie. Dwayne Brewer, en revanche, a tout d’une grosse brute mais il aime plus que tout son frère Carol, surnommé Sissi. Moqué pour ses particularités, Dwayne a toujours mis un point d’honneur à le protéger et sa mort va lui faire perdre les pédales. A partir de là, il va engager une chasse à l’homme et va tout faire pour savoir ce qui lui est arrivé.

Je ne peux pas en dire beaucoup plus ni sur l’intrigue ni sur les protagonistes car je risquerais de vous dévoiler certaines choses qu’il vaut mieux découvrir par soi-même. Ce roman m’a mis une grosse claque. Tout d’abord, dès les premières lignes, on entre dans le vif du sujet avec l’action principale qui se déclenche de suite, suivie d’une rapide présentation des différents personnages. La plume de l’auteur ne fait pas dans la dentelle ni dans la fioriture ; en effet, il va droit à l’essentiel, nous décrivant avec toute sa sincérité ce qui se passe et ce que peuvent ressentir les différents intervenants. Il faut avoir le cœur bien accroché car il n’hésite pas à fournir des détails qui, pour nous citadins, peuvent paraître violents voir choquants. Cette histoire est également l’occasion de mettre en lumière cette Amérique que l’on dit profonde, éloignée des grandes métropoles et dont les coutumes et habitudes de vies sont beaucoup plus rustiques. En effet, on constate que là-bas, les armes à feu et la violence sont un mode de communication comme un autre et on perçoit un réel décalage entre le business-man New-Yorkais, les acteurs Hollywoodiens et les Américains des Appalaches. J’ai refermé ce livre en soufflant un bon coup, ne m’étant même pas rendue compte que les dernières pages me l’avait littéralement coupé. J’ai longuement repensé à cette lecture et je dois dire qu’elle va sûrement me hanter encore pendant un petit moment…

Pour conclure, « Ce lien entre nous » est une très belle découverte. Ce n’est pas un roman à mettre entre toutes les mains tant la plume de l’auteur est crue, franche et directe. Néanmoins, il est l’occasion de découvrir un autre visage des Etats-Unis, un visage méconnu ou oublié par le reste du monde.

Retrouvez ce roman sur le site des éditions Sonatine

Le jour où Kennedy n’est pas mort de R. J. Ellory

Uchronie/thriller – Livre sorti le 4 juin 2020

Editions Sonatine

Service Presse

Ma note : 4/5

 

Avant de commencer cette chronique, je tiens à remercier les éditions Sonatine qui, via la plateforme Netgalley, m’ont confié ce roman en service presse.

Résumé : La vérité est plus forte que tout.
C’est l’une des histoires les plus connues au monde – et l’une des plus obscures. Le 22 novembre 1963, le cortège présidentiel de John F. Kennedy traverse Dealey Plaza. Lui et son épouse Jackie saluent la foule, quand soudain…
Quand soudain, rien : le président ne mourra pas ce jour-là. En revanche, peu après, le photojournaliste Mitch Newman apprend le suicide de son ex-fiancée, dans des circonstances inexpliquées. Le souvenir de cet amour chevillé au corps, Mitch tente de comprendre ce qui s’est passé. Découvrant que Jean enquêtait sur la famille Kennedy, il s’aventure peu à peu dans un monde aussi dangereux que complexe : le cœur sombre de la politique américaine.
Sexe et manipulations, mensonges et assassinats… Dans cette histoire alternative, à mi-chemin entre 22/11/63 de Stephen King et les thrillers paranoïaques des années 1970, JFK semble avoir échappé à son destin. Mais pour combien de temps ?

 

L’avis de #Lilie : J’ai eu la chance de rencontre R.J. Ellory à l’automne dernier. A cette occasion, il avait évoqué son nouveau roman qui venait de sortir en version originale et il avait expliqué aux lecteurs présents qu’il avait voulu parler de Kennedy car, selon lui, les européens ont une image un peu biaisée de lui. Il voulait donc, dans son nouveau roman, apporter un nouvel éclairage sur la personnalité de l’ancien Président et il avait voulu imaginer ce qui aurait pu se passer s’il n’avait pas été assassiné en novembre 1963.

Ce roman est donc une uchronie, c’est à dire une réécriture de l’histoire en modifiant un événement du passé. On découvre que Kennedy est toujours en vie en juillet 1964. Il prépare la convention des démocrates pendant laquelle il espère obtenir la possibilité de briguer un second mandat. Pourtant, cette possibilité n’est pas une évidence. Pourquoi ? Qui est l’homme derrière l’image du Président ? Est-il celui qu’il semble être ?

En parallèle, le lecteur fait connaissance avec Mitch Newman. Photographe free-lance, il vivote et n’a pas de véritable objectif dans sa vie. Un jour, il apprend que son ex petite-amie, Jean, s’est suicidée. Intrigué, il se rend chez elle et comprend très vite que ce suicide n’en est peut-être pas un. Que va découvrir Mitch ? Quelle était la dernière « enquête » de Jean  ? Qu’est-ce qui pourrait expliquer son geste ?

Mitch a tout du reporter paumé. Pourtant, quand on lui annonce la mort de Jean, il prend les choses en main et replonge, la tête la première, dans le frisson de l’investigation. Il est persévérant, débrouillard, un peu tête brûlée mais aussi un homme sensible, avec des valeurs qui souhaite, plus que tout, que la vérité éclate. Au fil de ses investigations, qui l’entraîneront de Washington à Dallas, il va mettre le doigt sur des choses qui le dépassent mais il ne lâchera rien tant qu’il n’aura pas toutes les réponses à ses questions. L’autre protagoniste majeur du roman, c’est John Fitzgerald Kennedy. On découvre ici un autre aspect du président qui a, il faut bien l’avouer, une image de « Golden boy ».  Derrière son grand sourire, on découvre un homme avec une vie pas si parfaite, ponctuée par ses infidélités et de nombreux problèmes de santé. Il est également fragilisé politiquement car sa réélection est loin d’être acquise et on entraperçoit tous les rouages qui se mettent en marche pour essayer de l’emmener vers la victoire.

C’est la première fois que je lis un roman de RJ Ellory. Ainsi, je ne peux pas comparer celui-ci avec ses romans plus noirs mais je dois dire que j’ai passé un excellent moment de lecture. Tout d’abord, il nous livre ici une uchronie sur fond de thriller politique qui est palpitante. En effet, on en apprend plus sur l’entourage du Président et sur tous les services qui ont pu l’aider dans sa fonction. L’enquête menée par Mitch est intéressante, pleine de rebondissements et nous tient en haleine jusqu’à la dernière page.  Ensuite, j’ai été captivée par la plume de l’auteur. Très documentée, en prenant appui sur des personnes ayant existé, il livre ici une autre réalité et aussi un nouveau regard sur JFK. Les chapitres s’enchaînent, passent de protagonistes en protagonistes et loin de nous perdre, cette technique nous embarque dans une course folle dont la conclusion est surprenante. 

Je recommande donc « le jour où Kennedy n’est pas mort » à tous les amateurs d’uchronie et de thrillers politiques. Ce roman est une belle réussite qui vous tiendra, sans nul doute, en haleine jusqu’à la fin même s’il écorne, sans aucun doute, l’image quasi-parfaite que l’on pouvait avoir de JFK.

 

Retrouvez ce roman sur le site des éditions Sonatine

 

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UNE FAMILLE PRESQUE NORMALE de M.T. Edvardsson


 
Faites connaissance avec la famille Sandell. Le père, Adam, est un pasteur respecté dans la petite ville de Lund, en Suède. Sa femme, Ulrika est une brillante avocate. Leur fille, Stella, dix-neuf ans, s’apprête à quitter le foyer pour un road trip en Asie du Sud-Est.
C’est une famille normale, une famille comme les autres. Et comme toutes les autres familles de la ville, les Sandell sont horrifiés quand un important homme d’affaires, Christopher Olsen est retrouvé assassiné. Ils le sont plus encore quand, quelques jours plus tard la police vient arrêter Stella. Comment pouvait-elle connaître Olsen, et quelles raisons auraient pu la pousser à le tuer ? Il ne peut s’agir que d’une erreur judiciaire.
Dans ce récit en trois parties, chacun des membres de la famille tente à son tour de recomposer un puzzle dont il n’a pas toutes les pièces. C’est d’abord Adam qui s’exprime, puis Stella, et enfin Ulrika. Chaque fois, de nouvelles perspectives se font jour, la version précédente est remise en question, la vérité s’échappe. La seule évidence qui s’impose très vite, c’est qu’il n’existe aucune famille  » normale « .
Plus qu’un thriller, une découverte exceptionnelle.

Thriller aussi énigmatique qu’accaparant, UNE FAMILLE PRESQUE NORMALE est au cœur d’une intrigue loin d’être évidente et qui délivre tour à tour une parcelle de vérité. Et encore, nous sommes loin des surprises. Seul le pont final délivrera le lecteur.
Effectivement il faut faudra attendra le point final pour que la lumière se fasse sur cet imbroglio d’énigmes. M.T. Edvarsson sait tenir en haleine son lectorat. Quelle idée magnifique de nous faire découvrir l’envers du décor en donnant la voix à ses personnages principaux. Trois parties de l’intrigue, trois points de vue et trois meilleures manières de titiller ma curiosité.

 

Adam Sandell, le papa et pasteur, se transforme en enquêteur de terrain afin de disculper sa fille Stella. Porte-parole de sa famille, il tente le tout pour le tout. Adam a toujours été un papa attentionné et un mari aux petits oignons. Tout au long de sa pseudo enquête, il se remémore son passé. Son adolescence, sa révélation pour Dieu, sa rencontre avec sa future femme Ulrika, ses doutes, ses craintes, son optimiste, sa paternité, son rôle de papa. Cette rétrospective a pour but d’établir le profil de ce papa qui peu à peu devient intransigeant, surtout envers sa fille. Un homme maladroit qui ne la comprend plus et qui malgré ses efforts se trouve face un mur. Souvent abattu face à la perte de contrôle sur l’avenir de sa fille à la forte personnalité, Adam se voit attribuer le rôle du méchant parent. Il ne trouve plus ce lien qui autrefois rendait leur relation magnifique.
Au fil de ses pérégrinations, Adam doute de plus en plus. Ses questions n’ont pas de réponses. Un flou artistique qui ne prend sens qu’à la fin.

 

Stella fille unique a toujours était la petite princesse à son papa. Elle l’admirait avec force. Elle a eu une enfance dorée et douce. Pourtant en grandissant, Stella ne se sent pas à sa place. Elle s’interroge sur son identité au sein de la société et elle s’aperçoit rapidement qu’elle ne rentre dans aucun modèle. La perception de la vie en générale et de sa vie en particulier ne tournent pas selon un axe préétabli. Stella est un électron libre. Émotive, elle gère très mal son impulsivité. Elle aime contrôler sa vie au risque de se mettre dans des situations compliquées. Stella n’a pas de limite et assume complétement.

 

Ulrika la maman est une femme prise par ses remords. Très peu présente dans la vie de sa fille depuis toute petite à cause de son travail d’avocate, Ulrika s’interroge beaucoup sur l’évolution de sa fille et son rôle dans celui-ci. Pourtant dans les dernières péripéties, elle fait preuve de repenti.

 

UN FAMILLE PRESQUE NORMALE est un thriller assez surprenant notamment sur la construction du récit. Les trois voix apportent chacune leurs pierres à l’édifice pour un résultat sensationnel. D’un côté l’intrigue principale qui est à savoir « est ce que Stella est coupable » et de l’autre l’auteur qui dissèque la famille et ses secrets. Ces deux parties sont complémentaires car elles permettent d’établir la personnalité de chacun des protagonistes. Il est bon de savoir que l’auteur n’use pas de redondance. Sans l’une et l’autre partie, ce thriller n’aurait aucun intérêt et serait grandement ennuyeux. Là aussi, l’alternance entre le passé et le présent qui est parfaitement maîtrisé, met à jour leurs secrets.

 

UNE FAMILLE PRESQUE NORMALE est un excellent thriller. J’ai pris du plaisir à le lire mais il m’a manqué indéniablement de l’originalité et cette petite chose qui me scotche et qui me laisse sans voix. Ce thriller est le premier traduit en France de cet auteur et je me laisserai volontiers séduire par son prochain roman.

 

Une chronique de #Esméralda.

MON TERRITOIRE de Tess Sharpe.

[ THRILLER – Nouveauté 2019 ]
Traduit de l’anglais (États-Unis) par Héloïse Esquié
Éditions SONATINE
566 pages
 
 
Le résumé :
 » Une ballade époustouflante par une voix que vous n’oublierez jamais.  » David Joy
À 8 ans, Harley McKenna a assisté à la mort violente de sa mère. Au même âge, elle a vu son père, Duke, tuer un homme. Rien de très étonnant de la part de ce baron de la drogue, connu dans tout le nord de la Californie pour sa brutalité, qui élève sa fille pour qu’elle lui succède. Mais le jour où Harley est en passe de reprendre les rênes de l’empire familial, elle décide de faire les choses à sa manière, même si cela signifie quitter le chemin tracé par son père.
Depuis Winter’s Bone, on n’avait pas croisé d’héroïne aussi fascinante, émouvante, inoubliable qu’Harley McKenna. Ce roman magnifique signe la naissance d’une auteure au talent fou.
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Bienvenue en territoire inconnu où le moindre faux pas peut vous coûter cher, où le moindre regard ou mot malvenu peuvent vous trouer la peau. Bienvenue sur le Territoire des McKenna.

 

Duke, le chef, le roi suprême, dirige cet empire depuis aussi longtemps qu’il le peut. Commerce d’armes, de meth et d’autres … Duke, le business, il le contrôle d’une main de fer. Duke est aussi père. Sa fille Harley est la prunelle de ses yeux. Seuls au monde depuis le tragique accident qui leur a enlevè une maman et une épouse, ils se battent contre le monde entier, enfin le monde entier se résume à la famille Springfield, éternel rival. Harley a grandi aux doux sons des balles qui explosent le crâne, avec la peur grandissante comme amie de jeu, avec le sang comme décoration et avec le sentiment d’être une fille unique façonnée dans le marbre pour endurer les plus terribles des épreuves. L’enfance et ses lots de déconvenues et de bonheur sont maintenant loin derrière elle. La jeune femme qu’elle est devenue force tout autant le respect que le sourire moqueur. Une McKenna se doit de tenir tête à tous. Il est temps pour elle de prendre les choses en main et notamment l’avenir de l’entreprise familiale. Mais ce que vous ne savez pas c’est qu’Harley n’est ni son père ni sa mère, ni la femme docile ni la femme sensible, ni celle qui vous laissera lui toucher une mèche de cheveux si elle ne vous donne pas son autorisation. Harley est une rebelle ténébreuse qui sait cacher son jeu, élevée dans la pure tradition des dur à cuire qui sévissent dans le Colorado.

 

C’est que je n’ai besoin de personne pour me sauver. Je suis qui je suis. Je suis ce que Duke a fait de moi. Il n’y a pas à s’en échapper. La seule option, c’est d’y faire face.
 
Il est rare quand je fais des comparaison avec d’autres romans, mais là je ne peux m’empêcher de penser à MY ABSOLUTE DARLING, BULL MOUNTAIN et LA PLACE DU MORT. Tu shakes tout ça et cela donne MON TERRITOIRE. Un premier thriller qui ne dépote pas tant que ça niveau action et le tralala mais qui met en scène une héroïne totalement subjuguante. Une héroïne mi-ange mi-démon qui joue avec un grand naturel une certaine ambiguïté. Une force phénoménale qui va tout de même te couper le souffle. Tess Sharpe a su créer une femme-enfant en qui les émotions, les remords, les espoirs et son héritage se manifestent d’une manière magistrale et humaine (surtout). Une personnalité de feu et de fer dans laquelle se cache une femme simple avec ses désirs. Loin d’être niaise, elle t’étonnera par ses stratégies. Son entêtement te charmera. Sa fougue te donneras des sueurs. Sa tristesse t’émouvras. Sa colère te feras paniquer. Son amour te transcenderas. Son air machiavélique te feras sourire. Tu iras de surprises en surprises.

 

Le scénario se veut simple et a contrario, l’héroïne est la pièce maitresse et centrale de ce thriller (que tu dois découvrir quand même). Tess Sharpe met en avant ce bout de femme étonnant et ses traits psychologiques. Pour le coup cela crée certaines redondances sur ce dernier aspect. Je pense que le lecteur, au bout de quelques chapitres, sait se saisir des détails psychologiques. De ce fait la lecture est parfois longue. Tess Sharpe a judicieusement choisi d’alterner entre passé et présent. Un effet de forme qui fait son bout de chemin et son effet. Je regrette une seule chose c’est la quasi transparence sur les sujets des femmes violentées et des gangs aryens. Tess Sharpe a choisi de les exploiter sans vraiment les développer et les laisse donc, en arrière plan.

 

Un premier thriller qui ne dépote pas vraiment mais qui se laisse découvrir ! En tout cas je vous invite à vous faire votre propre idée. Je suis certaine que vous succomberez à cette plume nerveuse et délicate. Tess Sharpe est une autrice à suivre et à ne pas perdre des yeux.

 

Il y a des jours où j’ai le sentiment d’être un poison, un poison qui tue lentement.
 
Une chronique de #Esméralda

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… sur le site de Lisez.com.

LE GRAND PRIX DES LECTRICES ELLE 2020 – Acte II.

 
Bonjour tout le monde !
Aujourd’hui je vous présente, pour cet acte II, les livres sélectionnés par la rédaction de ELLE pour les lectrices du jury d’octobre.
De nouveau 3 romans, 2 documents et 2 polars.
N’hésitez pas à cliquer sur la couverture du livre pour avoir de plus amples informations (résumé et autre …).

Dans la catégorie ROMAN :

Dans la catégorie DOCUMENT :

Dans la catégorie POLICIER :


 

Et les trois finalistes de cette seconde sélection sont :

Vous pourrez lire d’ici peu mes avis sur ces trois livres. Connaissez vous certains auteurs ? Lequel parmi ces trois vous tente ?
A bientôt pour l’acte III.
#Esméralda

LA MORT SELON TURNER de Tim Willocks.

 
[ POLAR – 2018]
Editions SONATINE
Traduit de l’anglais par Benjamin Legrand
PRIX LE POINT DU POLAR EUROPEEN 2019
378 pages
Ma note : 5/5 mention « incontournable 2019 »
Lien Kindle

 
Le résumé :

Après La Religion et Les Douze Enfants de Paris, le nouvel opéra noir de Tim Willocks.
Lors d’un week-end arrosé au Cap, un jeune et riche Afrikaner renverse en voiture une jeune Noire sans logis qui erre dans la rue. Ni lui ni ses amis ne préviennent les secours alors que la victime agonise. La mère du chauffeur, Margot Le Roux, femme puissante qui règne sur les mines du Northern Cape, décide de couvrir son fils. Pourquoi compromettre une carrière qui s’annonce brillante à cause d’une pauvresse ? Dans un pays où la corruption règne à tous les étages, tout le monde s’en fout. Tout le monde, sauf Turner, un flic noir des Homicides. Lorsqu’il arrive sur le territoire des Le Roux, une région aride et désertique, la confrontation va être terrible, entre cet homme déterminé à faire la justice, à tout prix, et cette femme décidée à protéger son fils, à tout prix.

Le fauve Willocks est à nouveau lâché ! Délaissant le roman historique, il nous donne ici un véritable opéra noir, aussi puissant qu’hypnotique. On retrouve dans ce tableau au couteau de l’Afrique du Sud tout le souffle et l’ampleur du romancier, allié à une exceptionnelle force d’empathie. Loin de tout manichéisme, il nous fait profiter d’une rare proximité avec ses personnages, illustrant de la sorte la fameuse phrase de Jean Renoir :  » Sur cette Terre, il y a quelque chose d’effroyable, c’est que tout le monde a ses raisons. « 

 

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Il y a de ces polars qui vous fout les chocotte rien qu’en apercevant la couverture. Résultat : aussi interloquée et curieuse que craintive. Et puis il y a eu cette occasion à ma médiathèque, il était là, bien en vue sur son rayon à m’attendre. Vous comprenez, il m’est impossible de résister à ces signes là.  Et j’ai bien fait de succomber !

 

 

Tim Willocks, auteur anglais, inconnu au bataillon (oh quelle honte !), une plume atypique de chez atypique et qui surtout ne fait pas dans la dentelle. Vous voulez du polar bien sombre, bien corsé qui dégomme tout : ce polar est fait pour vous.

 

 

Direction l’Afrique du Sud, au Cap et sa région au nord (Cap-Nord). Turner est flic par conviction et honneur. Les rues sans dessus dessous, cache-misère, il les connaît. Il côtoie ce monde à part, le respire, le vit. Ce pays bouffé par la corruption et la discrimination, il le combat d’une manière aussi radicale que douce. Cette jeune femme allongée les tripes à l’air est comme une promesse silencieuse. Celle qu’il signifie que la pauvreté ne doit pas flancher devant la richesse et les blancs. Que la justice ne peut pas être un combat vaincu d’avance. Turner, anti héros d’un monde moderne déchu, lunette visée sur le nez, panoplie du parfait guerrier, part mener sa guerre, celle qui honore et qu’il respecte. Terres arides, paysage de désolation, soleil meurtrier, îlots de survie, mirage sans foi ni loi qui ne fait qu’une bouchée de celui qui ose braver. En ces terres reculées, les lois tangibles et malléables gouvernent un monde qui dicte la peur.

 

 

Une confrontation sans pareil, ni foi ni loi, la mort ne recule devant rien, la justice est assoiffé de sang.

 

 

-Son affaire est trop avancée maintenant. Vous n’êtes peut-être pas au courant, mais il a déjà tué. Littéralement. Je doute que vous compreniez ce que ça signifie. Disons juste que cela en fait une affaire personnelle, plus que personnelle, pour n’importe quel flic. Et il n’est pas n’importe quel flic. C’est le flic de vos cauchemars.

 

 

Le premier coup de feu a retenti, l’heure n’est plus à tricoter. La terre a soif de sang et Turner se fait l’honneur d’être l’ange de la mort, vengeur jusqu’au dernier souffle.

 

 

Crépuscule au paradis. Coucher de soleil en enfer.
Turner resta un moment. Pour savoir qu’il était là. C’était là que sa vie l’avait mené. c’était là qu’il s’était amené lui-même, en quelque sorte. Même s’il avait été conduit jusqu’ici par la force, c’étaient ses propres choix – de nombreux choix – qui étaient à l’origine de tout cela. C’était sa place, maintenant, la sienne seule. Il intégra cette vérité c’était dur, c’était amer, mais s’il ne faisait pas sienne cette dureté, il ne survivrait pas.
Turner pas le sac à dos sur ses épaules, resserra les brides et attacha la ceinture de hanches. Il s’éloigna de tout ça et avança sur la plaque de sel sans un regard en arrière.
 

 

Que vous dire de ce polar : il aussi extraordinaire que sanguinaire, aussi sombre que lumineux, aussi effroyable que honnête, aussi magistrale qu’inclassable. Une sacrée claque qui laisse chaos, pantois, bouleversé, ébahit et interloqué. Une puissante force se dégage de la plume de l’auteur. Elle agrémente les actions et les descriptions. J’ai lu la totalité en apnée. C’est prenant. C’est contrariant. C’est sanguinaire. C’est explosif. C’est intransigeant. C’est magistral.

 

 

Vous voulez découvrir ce qui se cache derrière ces lunettes de soleil, allez-y, foncez-y, mais faites gaffe de ne pas être dans le visueur de Turner, pour sur, vous allez passer un mauvais quart d’heure !

 

 

C’était la seule chose à faire. La décision la plus juste. La meilleure.

 

 

 

#Esméralda

 


 

 

 

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…. Sur Lisezsonatine.com

LE POIDS DU MONDE de David Joy.

 

[ LITTÉRATURE NORD AMÉRICAINE – ROMAN NOIR – Rentrée littéraire 2018]

Éditions SONATINE

Traduit de l’anglais ( États-Unis) par Fabrice Pointeau

Titre original : The weight of this world, 2017

 

Format numérique (320 pages) : 14.99€

Broché : 21.00€

Ma note : 4/5

 

 

 


 

Le résumé :

 

 » Un roman parfait, qui va rester dans toutes les mémoires.  » Donald Ray Pollock
Après avoir quitté l’armée et l’horreur des champs de bataille du Moyen-Orient, Thad Broom revient dans son village natal des Appalaches. N’ayant nulle part où aller, il s’installe dans sa vieille caravane près de la maison de sa mère, April, qui lutte elle aussi contre de vieux démons. Là, il renoue avec son meilleur ami, Aiden McCall. Après la mort accidentelle de leur dealer, Thad et Aiden se retrouvent soudain avec une quantité de drogue et d’argent inespérée. Cadeau de Dieu ou du diable ?
Après Là où les lumières se perdent (Sonatine Éditions, 2016), unanimement salué par la critique, David Joy nous livre un nouveau portrait saisissant et désenchanté de la région des Appalaches, d’un réalisme glaçant. Un pays bien loin du rêve américain, où il est devenu presque impossible d’échapper à son passé ou à son destin. Plus encore qu’un magnifique  » rural noir « , c’est une véritable tragédie moderne, signée par l’un des plus grands écrivains de sa génération.

 


 

Mon avis :

 

 

Du roman noir, bien serré, bien corsé, y a qu’à demander David Joy. Alors je ne connais pas cet auteur, mais son roman à de quoi remuer les tripes dans tous le sens. Une première rencontre qui ne m’a pas entièrement convaincue et pourtant je l’ai dévoré !

 

Personnages désœuvrés !

 

David Joy attaque très fort dès les premières lignes, uns scène avec de la cervelle en bouilli sur le mur et un petit garçon traumatisé à vie par cette image inqualifiable. Aiden est tout jeune et n’a pas d’autre famille, s’ensuit pour lui l’expérience de l’orphelinat qui ne trouve pas grâce à ses yeux. Une fuite plus tard, errant dans les montagnes des Appalaches, une nouvelle rencontre qui déterminera le restant de sa vie, Thad. Ce dernier vit dans un mobil-home au fond de son jardin. Il n’a que 7-8 ans et déjà mis à la porte par son père adoptif et une mère résignée qui a perdu toute volonté de se rebiffer. Thad est un petit farfelu, il se dit fils d’indien, se roule dans la boue et fume. Petits délinquants à venir, ce duo forme une famille. Plus que les liens du sang, cette amitié c’est pour la vie et la mort, même devant les portes de l’enfer. Un lien puissant, indéfectible, intemporel. Ils grandissent deviennent des hommes, des délinquants. Thad part pour la guerre durant deux années et Aiden devient un ouvrier du bâtiment méritant. Tout semble aller pour le mieux pour nos deux héros, mais c’est si peu dire. LA réalité est souvent si sournoise, imprévisible et malsaine.

 

Poids de l’héritage ?

 

Il ne va s’en dire qu’Aiden et Thad ont grandi dans un environnement familial qui n’a rien à voir avec la famille Higalls. Alcool, violence, manipulation sont leur quotidien. Se libérer de ses chaines destructrices aussi jeune est certainement infaisable et impensable. Cette violence est une seconde peau qui s’infiltre laissant les âmes dépérir à petit feu. La drogue devient alors la seule solution pour masquer cette désillusion. Thad veut oublier la guerre, Aiden veut oublier les montagnes sinistres et le fait qu’il ne mérite aucune famille. La drogue est dans ces moments là liée à l’argent et avec les conséquences néfastes qui en découlent. Toujours dans leur mobil-home, ancre irréelle dans un monde qui ne veut pas d’eux, qui ne leur laisse aucune chance. Ces montagnes oppressantes deviennent destructrices de rêves. Même si April, la maman de Thad, veille sur son petit protégé (Aiden) depuis la maison en haut de la colline. Cette figure maternelle, cougar, n’a rien d’une lumière qui transperce l’obscurité. La famille, les secrets, les non-dits et les souvenirs emprisonnent nos deux héros dans un drame continuel et perpétuel.

 

Une nature hostile.

 

Si le nom d’Appalaches évoque les grands espaces subjuguant et merveilleusement éblouissant. Ici il n’a rien de féérique. La terre devient cercueil. La pluie ne lave plus les pêchers. Les rochers sont aussi aiguisés que des lames. Little Canada n’a rien de paradisiaque. L’atmosphère semble terne, dépourvue de couleurs. Les mobil-home sont tels des verrues surgissant dans un paysage désertique de toutes âmes. L’air semble nauséabond. Le ciel n’évoque que le gris. Et c’est montagne des geôliers. Cette nature contribue à forger des personnages s’enfonçant davantage dans les limbes.

 

De l’espoir contre du noir.

 

Je ne suis pas une adepte du roman noir. Si j’ai bonne mémoire, je pense que c’est le second que je lis. Je ne maîtrise pas les codes dans sa globalité. Du roman noir intransigeant et dur, rien de mieux pour sortir de mes lectures habituelles. Les personnages désœuvrés face à une réalité médiocre. Les souvenirs de la guerre en fond sonore. De la violence, du sang, des cris, des plaintes, des pleurs, des comportements influencés par la drogue. Rien n’est beau. Le sordide dans toute sa splendeur. Le macabre dégouline le long des mots, ensevelit le lecteur. Le néant devient maître d’un monde fou, en perte d’haleine. Oppressant. Déstabilisant. Effrayant. Sans nom. Un monde confiné, sans échappatoire.

 

Le final… quel final !

 

En y regardant de plus près, le final est à la fois génial et décevant. Ce dernier a fait pencher la balance. D’une part, il y a ce final grandiose. Cette église impératrice d’une foi destructrice, témoin d’un fin et d’un début. Un boucle bouclée. Scène violentée par la cruauté humaine d’où en viendra le salut. Pour moi, il y a ce quelque chose de majestueux dans cette presque dernière image. Et puis d’autre part, il y a cet autre final qui m’a laissée sur ma faim. Il est vrai que je privilégie souvent les fins neutres, mais ici c’est le couteau sous la gorge. Je maudis Joy pour de nombreuses raisons. Que faire de ça ???? Je devais avoir l’air d’une folle furieuse arrivant au point final cherchant frénétiquement si il n’y avait pas un autre chapitre. (Nom d’une pipe, c’est terrible … terrible !).

 

 

En bref.

 

Une lecture qui m’a mi-convaincue à cause de cette fin … (je ne reviens pas dessus). L’auteur a eu l’intelligence d’une narration à deux voix, incluant même sur la fin celle d’April (qui fait figure de porte de sortie). Une plume efficace et terriblement honnête. L’auteur n’épargne en rien son lecteur. De la cruauté volontaire, il fait naître une angoisse permanente. Tout devient stressant et insupportable. Le lecteur broie du noir, c’est le cas de le dire. Il va s’en dire que l’ai dévoré et j’ai été impressionnée par ce tableau cruel où la noirceur règne telle une impératrice.

 

 

 

David JOY

Crédit photo: ©Ashley Evans

 

 

David Joy est un jeune auteur américain né en 1983 à Charlotte en Caroline du Nord. Titulaire d’une licence d’anglais obtenue avec mention à la Western Carolina University, il y poursuit naturellement ses études avec un master spécialisé dans les métiers de l’écrit. Il a pour professeur Ron Rash qui l’accompagnera et l’encouragera dans son parcours d’écrivain. Après quelques années d’enseignement, David Joy reçoit une bourse d’artiste du conseil des Arts de la Caroline du Nord. Il se met à écrire pour le Crossroads Chronicle et pour lui-même. Son premier roman, Là où les lumières se perdent, remporte un franc succès et est finaliste du prix Edgar du meilleur premier roman en 2016.
David Joy est également l’auteur d’essais. Growing Gills: A Fly Fisherman’s Journey a été finaliste de deux prix littéraires : le Reed Environmental ainsi que le Ragan Old North State for Creative Non Fiction. Il vit aujourd’hui à Webster en Caroline du Nord au beau milieu des Blue Ridge Mountains et partage son temps entre l’écriture, la chasse, la pêche et des travaux manuels. (Source Lisez.com)

 

 


 

Je remercie les éditions Sonatine pour leur confiance via la plateforme Netgalley.
Une lecture approuvée par le PICABO RIVER BOOK CLUB.

 

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EMMA DANS LA NUIT de Wendy Walker.

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[POLICIER / THRILLER – Nouveauté 2018]

Éditions SONATINE

Traduction : Karine Lalechère

Service presse

 

Format numérique (312 pages) : 14.99€

Broché : 21.00€

Ma note : 5/5 mentions « coup de cœur » et « à découvrir »

 

 

 

Je remercie les éditions Sonatine de m’avoir permis de découvrir ce livre via la plateforme Netgalley.

 

 


Le résumé :
Deux sœurs disparaissent. Trois ans plus tard, une seule revient. Dit-elle toute la vérité ?
Emma, 17 ans, et Cass, 15 ans, sont les sœurs Tanner, devenues tragiquement célèbres depuis leur inexplicable disparition. Après trois ans d’absence, Cass frappe à la porte de chez ses parents. Elle est seule. Elle raconte comment sa sœur et elle ont été victimes d’un enlèvement puis retenues captives sur une mystérieuse île. Emma y serait toujours. Mais la psychiatre qui suit cette affaire, le Dr Abigail Winter, doute de sa version des faits et s’intéresse de plus près aux Tanner. Elle finit par découvrir, sous le vernis des apparences, une famille dysfonctionnelle régentée par une mère narcissique. Que s’est-il réellement passé trois ans auparavant ? Cass dit-elle toute la vérité ?

 


 

Mon avis :

 

Une nouvelle idée lecture que je dois, une nouvelle fois, au groupe #PicaboRiverBookClub. Et c’est une super idée lecture ! Un policier avec un soupçon de thriller psychologique. Un mélange qui est loin de laisser de marbre.

 

Cass et Emma (respectivement 15 ans et 17 ans) ont disparu du jour au lendemain. Fuite ou enlèvement ? L’enquête n’aboutit à absolument rien. Deux sœurs sans histoires, sans problèmes. Deux sœurs qui ont tout pour elles : une famille recomposée aimante et bien sous tout rapport. Cette disparition a profondément marquée la population et bien plus encore leur père. La psychologue, Dr Abigail Winter, qui était en charge de dresser les portraits psychologiques de ces deux sœurs, n’a jamais su faire attendre sa voix à sa hiérarchie sur ses soupçons. Des soupçons qui seront validés trois ans après, à la réapparition de Cassandra

 

Trois longues années. Trois longues années à préparer sa fuite. Trois longues années à réécrire son histoire. Trois longues années silencieuses. Cass a eu trois longues années. Sa réapparition bouleverse et inquiète. Où est donc Emma ? Alors Cass va raconter, sa détention, ses faiblesses, sa sœur. Elle va parler de sa sœur, celle qu’elle adule, adore et aime passionément. On découvre Emma à travers des mots fort d’une jeune fille traumatisée et apeurée. D’une jeune fille détruite qui de ses yeux innocents, a vu cette souffrance destructrice happée Emma. Elle a tout vu. Elle a tout ressenti. Ils doivent absolument retrouver sa sœur. Ils doivent la sauver. Ils, c’est le FBI en charge de l’enquête mais plus précisément c’est elle, Abigail Winter, dans laquelle Cass met toute sa confiance et son énergie pour en l’a retrouvée. Les mots de Cass vont la toucher et la mener sur les chemines arpentés trois ans plus tôt. Son intuition se révèle juste et aider de son ami, l’agent en charge de l’enquête, ils partent sur des sentiers sinueux à la quête d’une vérité qui prend rapidement une tournure insoupçonnée. Les éléments, les petits détails, le comportement de Cass, les réactions de son entourage, tout est passé au peigne fin. La vérité aura t-elle son dernier mot ?

 

Wendy Walker te plonge dans les méandres d’une famille dont l’apparence est souvent trompeuse. Une immersion terrible dans un quotidien où la survie, la manipulation et la jalousie cohabitent inlassablement. Une famille mortifiée par des faux semblants. J’ai été de suite désarçonnée par la puissance qu’émane de Cass. Les mots qu’elle utilise sont méticuleusement choisis. L’auteur te projette littéralement dans le chaos de ses pensées. Tu suis, pas à pas, l’évolution de ses idées, de ses peurs, de ses doutes et tu sens que quelque chose cloche sans savoir quoi. Et puis parallèlement tu suis le processus d’enquête et notamment les réflexions de Abigail Winter qui lentement va dénouer les fils pour mettre le doigt sur le point essentiel.
Wendy Walker aborde un sujet très délicat : le trouble de la personnalité narcissique au sein de la famille. Loin d’être dérangeant, ce thème implique la souffrance, l’humiliation et la destruction de l’estime de soi. De plus, ces deux jeunes filles rentrent dans la partition et j’ai vite ressenti cette angoisse qui te paralyse le corps. C’est un véritable huit clos où l’atmosphère pesante t’opprime au fils des chapitres. J’ai eu cette impression que les murs se refermaient sur moi, sans trouver une véritable issue. C’est douloureux, étouffant, mais voilà tu t’accroches pour connaître cette vérité et lorsqu’elle éclate j’ai ressenti toute la colère silencieuse qui s’est accumulée tout au long de ces 300 et quelques pages. J’ai été abasourdie par ce final que finalement tu ne vois pas venir. Pas le moindre soupçon.

 

C’est un des meilleurs thriller que j’ai pu lire jusqu’à présent. Tous ces détails, cette configuration à deux voix (Cass et Abigail) donnent une dimension éprouvante au contexte du roman. Il y a ce quelque chose qui te sidère complétement et fait retenir ton souffle. T’es là, les bras branlants, tu subis et tu te demandes quel va être le fin mot de toute cette histoire. Un roman très prenant et poignant !

 

Un drame familiale totalement déconcertant !

 

 

Wendy WALKER

En aparté !

Ancienne avocate spécialiste en droit de la famille, en droit commercial et banquière d’affaires, Wendy Walker est aujourd’hui romancière et éditrice dans le comté de Fairfield, Connecticut. Elle commence son travail d’écriture pour les éditions St Martin’s Press avec deux romans féminins, puis la série Chicken Soup for the Soul. Tout n’est pas perdu est son premier thriller psychologique. Avant même sa parution, il est très vite repéré par l’équipe de production de Gone Girl de David Fincher et est en cours d’adaptation par la Warner Bros.
Wendy Walker s’intéresse particulièrement à la psychologie et aux avancées de la recherche scientifiques sur la mémoire. L’auteur analyse dans Tout n’est pas perdu les mécanismes du souvenir et du syndrome post-traumatique. Emma dans la nuit est son second roman publié en France, en 2018.

 

 

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