LA TRAGÉDIE DE L’ORQUE, un roman de Pierre Raufast.

SCIENCE-FICTION

Éditions Aux Forges de Vulcain

Tome 1/3

2173. L’humanité se remet progressivement de la grande migration climatique qui a décimé sa population. Le progrès scientifique est au point mort.
Seule perspective possible : mettre la main sur les gisements d’antimatière qui doivent se cacher quelque part dans l’espace. A cette fin, des mineurs d’espace-temps génèrent des trous de ver pour explorer les strates de l’Univers.
 
Sara et Slow sont ainsi embarquées dans le module Orca-7131. Mais une avarie improbable transforme cette mission de routine en catastrophe. Une expédition de la dernière chance s’organise alors – une tentative de sauvetage qui va peut-être marquer le retour de la denrée devenue la plus rare : l’espoir.

 

Ma note : 4,5/5
Nouveauté 2023
368 pages
Disponible au format numérique et broché

MON AVIS

La conquête de l’espace reste et restera un des thèmes de prédilection de la science-fiction. Je vous avoue que cela faisait un moment que je n’avais pas lu ce genre de roman et c’est avec une certaine fébrilité que je me suis lancée dans cette lecture.

 

Pierre Raufast nous plonge sur Terre en 2173. Le climat a fait des ravages, la planète telle que nous la connaissons n’existe plus. La technologie est telle que le quotidien ne ressemble à rien de ce que nous vivons. Cette nouvelle civilisation a trouvé le moyen de voyager dans le vide interstellaire, de découvrir de nouveaux systèmes, d’explorer les planètes et d’en tirer un certain bénéfice. Mais l’essentiel n’est pas ici, car les missions sont à la recherche de l’antimatière, nécessaire à l’expansion technologique humaine.

 

Sara et Slow sont coéquipières. Leurs atouts résident dans leur entente et leurs compétences scientifiques. Slow est une jeune femme introvertie qui exprime rarement son enfance et sa vie. Mystérieuse et terriblement intelligente, elle surprend. Parties pour explorer une nouvelle strate, une terrible avarie ne leur laisse aucun moyen de faire le trajet retour. Ainsi débute une attente partagée entre angoisse et excitation par une nouvelle découverte.

 

Pierre Raufast nous plonge dans un monde ambivalent où l’intelligence artificielle et les robots ont pris une place importante dans le quotidien et où la réflexion sur la condition humaine émerge. Quelques clans se sont formés : les pros dévoués à la technologie, les mesurés qui cherchent l’antimatière et les ultras contre ce système. Pierre Raufast met en place timidement son intrigue générale et je le soupçonne même de nous surprendre dans la suite. J’ai adoré l’atmosphère qui s’en dégage. Les personnages sont intéressants et attachants. Le décor juste splendide. Et les informations scientifiques sont logiques et surtout accessibles au commun des mortels. La tension grimpe au fil des chapitres pour finir sur un cliffhanger de fou. Pierre Raufast aborde les problématiques climatiques, écologiques, humaines et technologies en toute impartialité, nous laissant choisir (ou non) notre clan. LA TRAGEDIE DE L’ORQUE est avant tout une aventure humaine et folle aux confins des univers. Un récit loin d’être extravagant, mais cette simplicité rend ce roman attrayant et addictif. 

 

A découvrir sans aucune retenue !

LE SANG DE LA CITÉ, tome 1 – Un roman de Guillaume Chamanadjian.

FANTASY

Éditions Aux Forges de Vulcain

Enfermée derrière deux murailles immenses, la Cité est une mégalopole surpeuplée, constituée de multiples duchés. Commis d’épicerie sur le port, Nox est lié depuis son enfance à la maison de la Caouane, la tortue de mer. Il partage son temps entre livraisons de vins prestigieux et sessions de poésie avec ses amis. Suite à un coup d’éclat, il hérite d’un livre de poésie qui raconte l’origine de la Cité. T
rès vite, Nox se rend compte que le texte fait écho à sa propre histoire. Malgré lui, il se retrouve emporté dans des enjeux politiques qui le dépassent, et confronté à la part sombre de sa ville, une cité-miroir peuplée de monstres.

 

Ma note : 4/5
Nouveauté 2021
416 pages
Disponible au format numérique et broché

MON AVIS

Je vous invite aujourd’hui à plonger au cœur de La Cité. Bigarrée, insolite, tumultueuse, elle est une entité entière qui vit au rythme de ses habitants, de ses duchés.

 

Nox est le héros des poèmes qui se transmettent de maisons en maisons. Un héros malgré lui qui n’est dû qu’aux circonstances de son enfance. Contrairement à sa grande sœur, la modestie lui sied. Livreur pour une épicerie renommée de la cité, sa vie est assez simple. Sauf lorsque sa sœur décide d’attiser le feu entre duchés et qu’il se voit obligé de faire amende honorable. Nox est un gentil garçon, débrouillard, intelligent, curieux, bienveillant, niais, pur et il a un talent inné avec les mots. Se confronter aux manigances de la politique ne faisait pas du tout partie de ses aspirations. Découvrir les secrets sombre de la cité, ne l’était pas davantage. Alors quand la Cité s’embrasse toute sa vie s’en trouve chambouler.

 

Ce premier tome est totalement incroyable. L’univers est d’une richesse sans précédent. Les détails sont nombreux au point qu’imaginer la cité est un jeu d’enfants. Du bruit, de la couleur, du mouvement, les sensations, la vue, l’odorat, le goût, tout devient palpable. Une immersion réussie et parfaite. C’est vertigineux. Comme tous les premiers tomes, celui-ci ne déroge pas à la règle et pose les éléments nécessaires à l’intrigue. Le rythme n’est pas très soutenu et les chapitres sont longs. Mais il y a cette attente particulière qui s’installe au fil des pages. Tu sais celle qui te laisse présager que l’auteur n’a pas dévoilé toutes ses cartes. Le final est survolté totalement inattendu. La plume de l’auteur est minutieuse et magique.

 

Ce premier tome est une excellente mise en bouche où l’intrigue n’est qu’à ses prémices. Le personnage principal, Nox, est assez charismatique et attachant et surtout n’a pas encore révélé tout son potentiel. Un brin de magie s’invite également dans le récit mais il est encore impossible de définir sa place dans l’intrigue.

 

A découvrir absolument pour les fans de fantasy ! 

 

LE SOLDAT DÉSACCORDÉ, un roman de Gilles Marchand.

LITTÉRATURE CONTEMPORAINE

Éditions Aux Forges de Vulcain

Paris, années 20, un ancien combattant est chargé de retrouver un soldat disparu en 1917. Arpentant les champs de bataille, interrogeant témoins et soldats, il va découvrir, au milieu de mille histoires plus incroyables les unes que les autres, la folle histoire d’amour que le jeune homme a vécue au milieu de l’Enfer. Alors que l’enquête progresse, la France se rapproche d’une nouvelle guerre et notre héros se jette à corps perdu dans cette mission désespérée, devenue sa seule source d’espoir dans un monde qui s’effondre.

 

Ma note : 5/5 « coup de cœur »
Nouveauté 2022
208 pages
Disponible au format numérique et broché

MON AVIS

Vous connaissez sans aucun doute Gilles Marchand et ses romans percutants. Je l’ai découvert l’année dernière avec son roman ado (à quatre mains), « Second souffle » que j’avais adoré.

 

C’est lors de la rencontre organisée par @vleel_ qui m’a persuadée de découvrir « Le soldat désaccordé ».

 

Après avoir refermé ce livre il est bien difficile de faire surface, de reprendre son souffle, de passer à autre chose. Gilles Marchand a ce don particulier d’accaparer son lecteur. Magicien et musicien des mots, Gilles Marchand nous embarque au cœur d’une histoire d’amour en plein Première Guerre Mondiale.

 

Un ancien combattant à la recherche d’un autre, retrace quatre années de la vie de cet autre tout en prospectant. Battant la campagne au grès des histoires qui se racontent et des souvenirs émouvants, il tente tant bien que mal de dresser une certaine ébauche de la vérité. Il y rencontre les cadavres, les esquintés, les malheureux noyés dans l’alcool ou plongés dans le noir, les mots épanchent les maux, érige les souvenirs oubliés et inavouables. Une intimité troublante et violente. La crasse, le bruit, les rêves perdus, les balles trouvées, les prières, les fantômes, les espoirs volatilisés, les têtes sans têtes, les corps sans âmes, les mains vides, maculés de sang, de boue, de rien et de tout, du souffle de multitudes de vies. La culpabilité du survivant, le sens du devoir, empreintes indélébiles d’un héros tenace.

 

Gilles Marchand nous offre un roman exceptionnel et romanesque, d’une richesse historique exemplaire, désinvolte et honnête jusqu’au bout des mots.