DARLING #ÉTÉ, un roman ado de Charlotte Erlih et de Julien Dufresne-Lamy.

LITTÉRATURE JEUNESSE

Actes Sud Junior

L’été : les départs en vacances, les plages et la liberté, sauf pour Benjamine qui chez elle passe son temps à regarder son entourage sur les réseaux. Alors la jeune fille décide de participer à des défis en ligne. Un moyen dangereux mais idéal pour elle de se faire remarquer et de taper dans l’œil de Marco sur son île. 
Sous le regard de son éducateur, Juliette se prépare à commencer son premier travail saisonnier quand Pablo, lui, se donne à cœur joie dans les free parties. Mais un beau matin, Pablo se réveille avec un trou noir immense. Comme Juliette, quelque temps plus tard, droguée à son insu. Dans cet été apparemment paisible, un prédateur rode. Et ces trois-là n’en sortiront pas indemnes.

 

Ma note : 4/5
Nouveauté 2022
192 pages
Disponible au format broché et numérique

 


MON AVIS

La saga DARLING se finit sur un tome qui conclut à merveille les aventures de cette bande d’adolescent.es. Un vrai périple que de les suivre sur une année entière. Ce dernier tome est tout autant percutant que déchirant.

 

Un roman choral édifiant qui, tour à tour, donne la parole à une bonne partie des personnages. 

 

Pas de coup de cœur pour ce dernier opus. J’ai été très mal à l’aise tout au long de cette lecture. Un sentiment contraignant qui m’a empêché de vivre cet #été avec insouciance.

 

Les auteures abordent deux thèmes effroyables. Le premier est le plus extrême à mon sens : le côté destructeur des réseaux sociaux qui pousse à cette déconnexion avec la réalité et ces conséquences sont tragiques. Le second concerne le viol (je précise qu’il n’y a aucune scène de cet acabit).

 

Je vais donc m’attarder sur le côté positif de cette lecture. J’ai été sensible aux liens qui se tissent entre ces gamins qui ont finalement une certaine conscience du monde qui les entoure. J’ai admiré leur force, leur courage et leur ténacité. Je les ai vu grandir, se poser les bonnes questions, leurs premiers émois, leurs dérives. Tout un périple qui fera d’eux des adultes respectueux, conscients de la valeur de la vie. Une union magnifique qui dans l’extrême nous offre un tableau magnifique de pardon, de résilience et d’amour.

 

Un tome puissant qui m’a ébranlée et émue. Une plongée tout aussi terrifiante que belle dans cet univers où je n’ai aucun droit, aucune emprise mais en tant que maman je comprends enfin mieux.

DARLING #PRINTEMPS, un roman ado de Charlotte Erlih et de Julien Dufresne-Lamy.

LITTÉRATURE JEUNESSE


Une série en quatre épisodes, écrite par deux auteurs complices.
Une plongée d’un an au coeur d’un groupe d’adolescents.
Un portrait haletant et cruel de la jeunesse d’aujourd’hui à l’heure des réseaux sociaux.

Le printemps, les premiers rayons de soleil, les corps se dévêtissent, les hormones s’affolent. Eva, une adolescente sérieuse, certains diraient coincée, change brusquement de style et commence à exister sur les réseaux. Elle ne tarde pas à se faire remarquer par les garçons, notamment par Dweezil, le footeux en sport-études, considéré comme le plus gros collectionneur de filles de l’établissement.
Lui, qui croyait Eva trop lisse pour faire partie de ses proies, comprend que ce serait en réalité sa plus belle prise de fin d’année. Celle qui lui permettrait d’asseoir définitivement son titre de tombeur numéro 1. Armé de son plus beau sourire et de son esprit acéré, ce dangereux séducteur part à l’attaque. Il pénètre dans la bergerie, sûr de ne faire qu’une bouchée d’Eva, la frêle brebis. Sans imaginer dans quel engrenage il vient de mettre les pieds…

 

Ma note : 5/5 
Nouveauté 2022
240 pages
Disponible au format broché et numérique

 


MON AVIS

 La suite est enfin arrivée (enfin depuis quelques semaines) et je suis très heureuse de retrouver ce duo talentueux.

 

Nouveau tome, nouveaux personnages même s’ils ne sont pas inconnus au bataillon. Eva est la jeune fille que l’on ne remarque pas aux premiers abords. Naturelle, discrète, bonne élève. Elle fait partie de ces ados que l’on classe définitivement dans la catégorie ringarde. Eva est une élève brillante, violoniste et surtout altruiste. Dans sa chambre elle ressasse pour ne pas oublier.

 

Dweezil est le mec populaire par excellence. Sportif, arrogant, beau gosse, bad boy, toxique, il attire plus que de raisons. Sa prochaine proie : la belle Eva. En bon chasseur qu’il est, il est certain de la capturer.

 

Nouvelle plongée hallucinante au sein de la jeunesse d’aujourd’hui, obnubilée par le paraître et les réseaux sociaux. Une immersion cruelle aux côtés d’un prédateur sans foi ni loi, poussé par l’absurdité du tableau de chasse garni et qui le hissera à la première place d’un jeu loin d’être sympathique. Les limites n’existent plus autant que le respect et les valeurs. Les filles ne sont que des cibles, des proies déshumanisées. Eva n’est pas la fille qu’elle laisse paraître, seul son objectif lui importe et peu importe où cela la mène, elle ira. 

 

Ce quatre mains est juste fabuleux, une nouvelle fois. Du haut de mes 37 ans, j’ai l’impression de vivre dans un autre monde. Il faut vivre avec son temps mais souvent je me sens dépassée par le comportement de cette génération totalement désenchantée. Tous les jeunes ne sont pas à mettre dans le même panier, mais je suis à la fois peinée et soulagée que certains et certaines d’entre eux décident de poursuivre sur un autre chemin. Cette saga DARLING pose les bonnes questions et pointent du doigt les dérives malsaines. Elle bouscule et je crois que là est l’essentiel. Brusquer pour obtenir une prise de conscience et débattre. 

DARLING #HIVER, un roman ado de Charlotte Erlih et de Julien Dufresne-Lamy.


Et si, du jour au lendemain, vous deveniez une star sur YouTube ! Que feriez-vous ? Que fera Pierre ? Ce deuxième tome de la série Darling explore les vertiges de la starification à l’heure des réseaux sociaux, comment elle chamboule l’existence, peut briser une amitié et faire naître la haine.

Pierre est un ado lambda. Pas populaire. Plutôt le contraire à cause de sa tâche de naissance qui depuis toujours l’embarrasse. Pierre est un pote assez cool. Avec Solal, ils se connaissent depuis une éternité. Meilleur ami pour la vie et la mort, c’est ensembles qu’ils affrontent la réalité. L’amitié est au cœur de leur relation même si cette dernière est parfois ambiguë. Depuis sa séparation avec Agathe, son amoureuse de quelques jours, Pierre trouve du réconfort sur les réseaux sociaux et notamment sur YouTube. C’est affolant, le nombre d’ados qui se livrent que cela soit sur leur mal être ou sur des stupidités. Un lieu irréel qui est tout aussi fascinant, qu’addictif et attrayant.
Pierre devient un accro. Et puis l’idée fait son chemin et se concrétise. Il crée avec Solal sa propre chaîne YouTube @LaTache. Un véritable bide au départ mais l’échec ne lui fait pas peur. C’est lorsque il se confie sur l’état de santé de Solal victime d’un accident de la route, qu’il touche un nombre impressionnant de personnes. Ainsi commence son aventure au cœur d’une machine qui use, avale et crache sans impunité toute personne qui ne se conformerait pas aux exigences, aux desiderata et aux gains de cette société consommatrice et capitaliste. Pierre est sur un nuage, au départ. Le succès inespéré chamboule son quotidien qui désormais se partage entre les cours et la production de ses vidéos. Il intègre même une agence qui gère son image et ses partenariats de placement de produits. Mais il en vient vite à regretter car ce n’est plus lui. Les nombres de « like » et de commentaires deviennent une obsession malsaine. Comme par enchantement Agathe lui tombe à nouveau dans les bras et devient la petite copine exemplaire, prête à lui plaire pour tout et rien.

 

Les apparences sont au cœur de ce roman puissant et révélateur. Et souvent elles cachent une cruelle vérité. J’ai adoré le personnage de Pierre. J’ai été touché par son histoire, celle qui vit dans les coulisses de sa vie en dehors des caméras qui n’envoient qu’une image stylisée et parfaitement imparfaite d’un jeune homme qui souffre dans le silence. Pierre est pris dans cet engrenage destructeur et il devient ce héros impérieux, à mes yeux, car il comprend l’essentiel, la trahison que cela lui a portée. L’apparence prévaut-elle sur la sincérité ?

 

Solal et Agathe sont les victimes collatérales et révèlent malheureusement leurs parts sombres. Peut-on leur en vouloir d’avoir surréagit ? Oui et non ! Si j’ai compris l’origine de cette douleur sournoise je n’ai pas adhéré à la manière dont la vengeance est mise en œuvre ? Est-ce-que les auteurs voulaient montrer la surréaction induite par les influences irréelles, dans le style syndrome E ? Si c’est le cas alors cela fonctionne à merveille.

 

Ce quatre mains a écrit un scénario qui m’a totalement conquise. Davantage que le premier tome, #Hiver met en évidence la froideur des relations quand elles sont initiés dans un intérêt égoïste. La glace qui se répand tel un venin mortel, décimant sans relâche, l’estime de soi, la confiance à autrui et le sentiment de vulnérabilité. Car l’histoire n’est pas juste une histoire d’écran interposé où déballages et publicités intempestives pullulent. Non l’histoire de Pierre est tout autre. Aussi humiliante que bouleversante. Aussi tragique que déchirante. Remplie d’espoir douloureux de rompre ce silence funèbre.

 

Une lecture frissonnante et qui ne s’adresse pas uniquement à nos chers ados. Une lecture magnifiquement douloureuse pointant non seulement du doigt les dérives induites par les réseaux sociaux mais également les conséquences graves de ce paraître.

 

Une lecture à dévorer petit et grand. Immense coup de cœur pour moi !

 

Une chronique de #Esméralda

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DARLING #AUTOMNE, un roman jeunesse de Charlotte Elrih et de Julien Dufresne-Lamy.


TOME 1/4
Le jour de la rentrée, après les cours, May reçoit un mystérieux message d’un compte Insta privé : « Tu étais si jolie aujourd’hui… ». Signé Y. Ce message est le premier d’une longue série. May est d’abord inquiète, méfiante, elle pense à toutes ces histoires d’emprise virtuelle – Y serait un pédophile ? un recruteur de Daesh ? un garçon torturé ? Mais puisque Y lui écrit tous les jours, sur un mode doux et romantique, May se sent de plus en plus rassurée.
Y est adorable et il semble la connaître de près. En parallèle, Néo, son frère jumeau que tout oppose et expert des nouvelles technologies, traque l’inconnu en espionnant les communications de tous les suspects possibles du bahut. Il pense que s’il découvre l’identité d’Y, sa sœur, qui le snobe, s’intéressera de nouveau à lui. Pendant des semaines, May vit intensément cette histoire si belle et si différente et avec ses copines, elle tente de démasquer le mystérieux prétendant : quel garçon du bahut ou de leur bande pourrait bien se cacher derrière Y ? Sans parvenir à connaître le nom de son admirateur, May tombe éperdument amoureuse d’Y. Elle le supplie de se révéler. Le jour enfin de leur rendez-vous, alors qu’Y attend déjà sur la place, May s’approche, nerveuse mais confiante. Elle croit en leur amour. Mais la jeune fille est à deux doigts de totalement déchanter.

May et Néo sont jumeaux. Ensemble, ils partageaient beaucoup de chose, avant que le collège et le lycée s’immiscent entre eux. May a été élue la fille la plus populaire du lycée, jolie revanche sur son passé, tandis que Néo, asocial, s’immerge davantage dans le monde des jeux vidéos et de la technologie.
Deux entités qui évoluent dans deux mondes fermés où règnent leurs propres règles. May joue la jeune femme fatale tandis que Néo tente de survivre dans ce monde de requin. Et puis, un jour elle reçoit un message anonyme. Un simple message dont elle ne prête pas gare. Et puis d’autres suivent, tous les jours, un message. L’inquiétude l’envahit peu à peu, imaginant tout un tas de scenarii. L’insistance de ce fameux Y se transforme en confiance et débute une correspondance (des temps modernes) où les cœurs se dévoilent et les mots prennent sens. La rumeur se répand au sein du lycée invitant tous et toutes en tergiversations diverses. May émet tout un tas d’hypothèses au point d’établir des listes. Jusqu’à ce jour fatidique où Y se dévoile et la surprise à l’effet d’une bombe. May sombre dans un mutisme, un désarroi profond. Elle ne mange plus s’enfonçant dans un état inquiétant. Son frère ne peut s’empêcher de la prendre sous aile. Ce rapprochement est une bouffée d’air frais pour May qui reprend ses esprits et tentent de voir plus clair dans ses sentiments, ouvrant ainsi une timide porte à ceux de Y.

 

Charlotte Erlih et Julien Dufresne-Lamy, un duo de choc, proposent un roman jeunesse aussi terrifiant que terrifiant. Je n’ai que 35 ans, mais je suis effarée de voir le gouffre qui me sépare de cette génération. La fiction rattrape la réalité créant une atmosphère à la fois légère et oppressante. J’ai pu constater que les adolescent.e.s se construisent autour des réseaux sociaux et sont sensibles à ce paraître. Cette correspondance initiée d’une manière sauvage et sournoise, au contraire opère comme un retour au source où les échanges ne se concentrent plus sur l’hyper-réalité mais au contraire sur les sentiments, sur la vie, sur les doutes.; une certaine ouverture d’esprit. Le poids des réseaux sociaux est un nouveau vecteur d’information où filtres et bon sens n’existent pas. Tout le monde peut se permettre de vociférer des menaces à peine cachées sans se soucier de l’impact psychologique qui pourrait être déclenché. Les réseaux sociaux se montrent être le vecteur du harcèlement. Mais il peut être également un véhicule de bienveillance selon la communauté qui est sollicitée. Erlih et Dufresne-Lamy abordent des thèmes actuels et délicats, intenses et douloureux. Ce monde me semble à des lumières de ce que j’ai pu connaître. Nos jeunes lecteurs ne pourront que facilement s’identifier aux personnages, comprendre leurs craintes, leurs espoirs, leurs illusions et désillusions. Le langage est approprié me déroutant souvent. Je n’ai pas eu l’audace de chercher la définition des mots ou expressions.

 

Ce premier tome de la sage Darling a de quoi chambouler le lecteur. Toutes ces émotions contradictoires rendent le roman intense. Prenant, captivant et édifiant, Charlotte Erlih et Julien Dufresne-Lamy dénotent pour le meilleur !

 

Une chronique de #Esméralda

J’AI TUE UN HOMME de Charlotte Erlih.

[ LITTÉRATURE JEUNESSE – Nouveauté 2019]
Dès 14 ans
ACTES SUD Junior – Collection Roman Ado
123 pages
Ma note : 4/5 mention « à découvrir »
Lien Kindle
 
Le résumé :
Surmenage scolaire, pic de stress, ou trouble plus grave ? Arthur est hospitalisé pour cause d’épisode délirant. Le collégien passionné d’histoire se prend depuis peu pour Germaine Berton, une militante anarchiste, meurtrière d’un leader de l’Action française en 1923… Qu’arrive-t-il à Arthur, qui ne reconnaît plus les siens ni le monde qui l’entoure ? Parents, professeurs, camarades de classe, médecins, tous s’interrogent. Avec leur sensibilité, et aussi leurs peurs.
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Méli mélo de voix portées tour à tour par des personnages troublants et désespérés. Voix portées par le courage, l’indifférence et la crainte de ne pas être entendues. Voix silencieuses d’un monde méjugé et dont il est interdit de parler.

Arthur, jeune ado, accro aux cours, flanche. Délires ou surmenage, les questions fleurissent autour de lui jusqu’au moment où le diagnostique tombe. Dans ce monde à part dans lequel il s’est enfermé, il revit les heures de gloire et de déchéance de Germaine Berton, ouvrière métallurgiste, militante syndicaliste et anarchiste française.

De longs jours à craindre le pire. De longs jours à chercher des signes précurseurs. De longs jours où la mère d’Arthur se morigène. De longs jours où l’attente devient une torture. De longs jours où l’insupportable s’insinue malicieusement dans le moindre espoir. Des jours vains, des jours cauchemardesques, des jours cruels, où tout s’embrouille dans ce marasme sans fin. Et puis la lumière jaillit, apportant avec elle son lot de joie. Mais qu’en est-il d’Arthur ? Que ressent-il ? Qu’est-il devenu ? car il le sait, il sait dans ses tripes, tout a changé et tout ne se sera plus pareil. Attendront-ils son désespoir ?

Arthur.
Je suis Arthur. Bonnet.
Je suis né il y a quatorze ans.
Je suis en troisième.
Je suis un …
Je suis un garçon.
Le père de Germaine Berton aurait préféré qu’elle soit un garçon. Son caractère aurait peut-être paru moins déplacé.
Je suis allongé sur un lit blanc.
Je suis entouré de murs blancs.
Je suis dans une chambre anonyme.
Je suis dans une chambre d’hôpital.
Je suis… malade.
Je suis calme.
Je suis fatigué.
Je suis creux.
Je suis une coquille vide.
 
Un roman percutant et sensible qui traite avec volupté et sans filtre des affres de la maladie. Une verbe portée par une plume qui, non sans faute, nous n’épargne rien. Mettre des mots sur ces maux et ces états interdits  relève de l’exploit. Ouvrir ces portes permet de combattre l’ignorance et surtout de dompter une peur non fondée. Charlotte Erlih confie et partage cette douleur avec sublimité.

Une chronique de #Esméralda.

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