JOUIR. En quête de l’orgasme féminin de Sarah Barmak.


Libérée, la sexualité des femmes d’aujourd’hui ? On serait tenté de croire que oui. Pourtant, plus de 50 % d’entre elles se disent insatisfaites, que ce soit à cause d’un manque de désir ou de difficultés à atteindre l’orgasme. Si tant de femmes ordinaires sont concernées, peut-être qu’elles n’ont rien d’anormal et que ce n’est pas à la pharmacie qu’il faut aller chercher la solution.
Le remède dont elles ont besoin est plus certainement culturel, et passe par une réorientation de notre approche androcentrée du sexe et du plaisir.
Tour à tour reportage, essai et recueil de réflexions à la première personne, cet ouvrage enquête sur les dernières découvertes scientifiques ayant trait à l’orgasme féminin. On y apprend ainsi qu’une chercheuse en psychologie clinique a recours à la méditation de pleine conscience pour traiter les troubles à caractère sexuel. On y découvre aussi diverses façons dont les femmes choisissent de redéfinir leur sexualité. Cette aventure aux confins de la jouissance nous emmène jusqu’au festival Burning Man, où l’orgasme féminin est donné à voir sur scène, ou encore dans le cabinet feutré d’une thérapeute qui propose de soigner les traumatismes liés au viol à l’aide de massages sensuels.

 
Sujet hautement dérangeant mais terriblement essentiel. Oui Mesdames, jouir n’est pas aussi simple que cela. Une complexité que décomplexe Sarah Barmack.
Avoir ce document entre les mains est un grand moment de gêne. Le titre est sans équivoque. Ouvrir ce livre dans une salle d’attente ou dans les transports en commun est inenvisageable. Calfeutrée dans sa chambre sous la couette est le meilleur endroit sans subir des remarques loquaces et surtout déplacées.

 

Avoir ce document dans ses mains c’est un de mes plus grands moments de solitude. Autant perplexe que mal à l’aise, abordée cette lecture est un grand saut dans le vide.
1.2.3 Allez-vous sauter avec moi ?!

 

Premiers paragraphes et Sarah Barmak sait attiser la curiosité du lecteur ou plutôt de la lectrice. D’ailleurs est ce que ces messieurs seraient séduits par ce genre de lecture ? Sarah Barmak développe son argumentaire autour de cinq axes.
Le premier : l’aperçu généralisé du sexe dans notre société occidentale consommatrice effrénée de sexe. Tout au long de ce développement elle met en évidence la culture du silence sur le plaisir féminin. De nombreuses femmes ne jouissent pas pour de nombreuses raisons et tout aussi variées. Le plaisir n’est pas aussi synonyme de jouissance. La finalité prévaut largement sur la qualité. Quelles femmes n’ont jamais entendu la question fataliste « t’as joui combien de fois ». Quelles femmes ne se sont jamais senties blasées et de devoir répondre quelques chose qui ne reflète pas la vérité pour être tranquille. Dans cette première partie, l’auteure pointe du doigt cet effet de résultat primordial et nécessaire qui au bout du compte n’a rien de sexy.
Dans la seconde partie Sarah Barmak explore la genèse du plaisir féminin. Pour cela elle s’appuie sur des documents anciens qui présentent l’orgasme féminin comme étant un acte essentiel à tout équilibre. Une partie très intéressante qui fait ressortir au final la dégradation du féminin au fil des siècles. Elle s’attaque à l’anatomie de l’organe du plaisir féminin. Le clitoris est l’iceberg d’un système complexe qui à l’heure d’aujourd’hui n’est pas entièrement décodé. Expérience, conférence, le sujet passionne tout autant qu’il divise. Mais le fait est là, le plaisir féminin dépend d’une multitude d’éléments qui bout à bout déclenchent ce phénomène extraordinaire.
Dans la troisième partie, l’auteure tente de donner une définition exacte de l’orgasme féminin.
Dans la quatrième partie, l’auteure explore les différentes manières d’atteindre ce point d’orgue. Le tantrisme, la méditation orgasmique (One taste), les expériences individuelles ou à l’aide de coach sexuel. Tout un univers aussi fantastique que décalé auxquelles de nombreuses femmes y trouvent des réponses.
Une cinquième partie dédiée à l’importance que chacune d’entre nous accordons au plaisir féminin et à ce qu’il nous renvoie au sens propre comme au sens figuré.

 

Dans l’ensemble cet essai  une bombe atomique. Le seul point négatif à mes yeux est qu’il est orienté uniquement sur notre société occidentale. Un essai complet qui survole tous les points attraits au sujet. Les développements et arguments sont sérieux et très pertinents. J’aime beaucoup le ton de Sarah Barmak qui tout en étant sérieux et simple se fait comprendre avec aisance. Nous sommes loin de l’essai universitaire et donc en cela très accessible à un lectorat large et varié. Sarah Barmak abat les barrières forgées par notre société patriarcale avec malice et convoitise. Elle désacralise le masculin et réinvente le plaisir féminin. Après tout, nous aussi nous avons droit à notre foutu orgasme.

 

Carnet de voyage aux confins de la jouissance – dans tous ses frémissements et toute sa flamboyance -, ce livre envisage la sexualité féminine moins science pure et dure que comme une forme d’artisanat. C’est une plongée dans l’étrange, dans le merveilleux, et dans le farfelu aussi, parfois.

 

Une chronique de #Esméralda.

19 FEMMES de Samar Yazbek.

LES SYRIENNES RACONTENT
[ TÉMOIGNAGE – Nouveauté 2019 ]
Traduit de l’arabe (Syrie) par Emma Aubin-Boltanski et Nibras Chehayed
Éditions STOCK – Collection LA COSMOPOLITE
300 pages
Lien Kindle
 
Le résumé :
19 femmes est le fruit d’une série d’entretiens que j’ai menés avec des Syriennes dans leurs pays d’asile, ainsi qu’à l’intérieur du territoire syrien. À chacune j’ai demandé de me raconter ‘‘leur’’ révolution et ‘‘leur’’ guerre. Toutes m’ont
décrit le terrible calvaire qu’elles ont vécu.
Je suis hantée par le devoir de constituer une mémoire des événements qui contrerait le récit qui s’emploie à justifier les crimes commis, une mémoire qui, s’appuyant sur des faits incontestables, apporterait la preuve de la justesse de notre cause. Ce livre est ma façon de résister. »
SAMAR YAZBEK
Avec ce document unique, capital, sur le rôle des femmes dans la révolution, Samar Yazbek rend leur voix aux Syriennes, la voix de la résistance, la voix de l’espoir.
Postface de Catherine Coquio
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Samar Yazbek a parcouru le monde pour interroger des femmes syriennes. Ces femmes qui au delà de leurs vies ont combattu dans leurs villes, dans leurs quartiers et dans leurs rues pour une liberté de droits et pour un pays juste. Samar Yazbek, témoin de ces cris et de ces pleurs et de l’absence de quelconques considérations, prend la mesure que ces témoignages peuvent porter à la face du monde. Celui qui se cache dans l’indifférence, celui qui se cache derrière une non considération, celui qui bafoue la vie humaine. Parmi tous ces témoignages, Samar Yazbek en a choisi 19.

 

19 femmes pour 19 vies, 19 voix, 19 paroles, 19 enfers, 19 espoirs et des milliers de morts.

 

Témoignages poignants et nécessaires, ces 19 portraits, ces 19 guerres, ces 19 révolutions ouvrent les portes d’un monde inconnu. Il est impensable de croire qu’encore ce genre de guerre soit en cours. Alors que la Syrie est à nouveau sur le devant de la scène alors que la Turquie décide impunément de réduire une communauté qui a joué un rôle essentiel dans le combat contre l’islamisme radical qui a pris le contrôle après le soulèvement de la population. Sans rentrer dans la complexité de cette guerre, ces 19 voix m’ont ouvert les yeux sur l’envergure de cette guerre. Je ne suis pas une adepte des journaux télévisés pour la simple et bonne raison que les informations sont contrôlées et ne disent que des demi-vérités et beaucoup de mensonges.

 

Ces 19 femmes parlent sans filtres de ce qu’elles ont vécu, de leurs espoirs et de leur engagements. L’amour pour leur pays est souvent frappant au milieu de ces bombes, de ces morts et des cris. Affamées et terrorisées, à leurs petites échelles, elles ont contribué auprès des plus démunis.

 

J’ai détesté aimé ce document. J’ai détesté me sentir impuissante. Impuissante et si triste. Si triste et démunie face à ce déferlement d’horreur, de sang et si inhumaine d’être là, confortablement installée.

 

Pourquoi tant d’horreur ? Pourquoi tuer, torturer tant d’hommes et de femmes alors qu’ils demandaient davantage de liberté et de droits ?

 

Ce document est au delà d’être nécessaire, ouvre les portent sur un pays, un monde, des hommes et des femmes, des enfants, des tribus …. bafoués et anéantis.

 

La vérité à du bon même si elle doit être insoutenable !

 

Pendant le siège, les bombardements ont changé de nature. Les bombes provoquaient des ondes de choc comme un tremblement de terre. Le sol vibrait autour de nous, même lorsque nous étions éloignés du point d’impact. Dans les bombes-barils qu’ils larguaient sur nous, ils ont ajouté du chlore. Le nombre des blessés a augmenté. Lorsque je respirais les émanations de chlore, mes yeux se mettaient à pleurer et à rougir, ma peau également. Après chaque bombardement, je me grattais pendant plusieurs jours. Au début, la prise d’oxygène permettait de se rétablir, mais nous n’en avons plus eu ensuite. Quant à la nourriture, elle a disparu. Il restait un peu de boulgour et de lentilles, mais nous n’avions plus de gaz ni de mazout pour le cuisiner. Les gens brûlaient leurs habits pour cuire du boulgour.
Zayn, 20 ans – Alep.
 
Une chronique de #Esméralda.

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