


Elles sont brillantes et déterminées. New York les fera triompher
New York, 1895
J’y consens. Adeline regrette déjà son imprudence. Elle vient d’accepter de revoir le séduisant duc de Kingston pour l’aider à trouver la sublime héritière qu’il recherche. En retour, leur accord lui permettra d’accompagner le duc à des réceptions mondaines pour promouvoir ses créations de mode.
Un tremplin inespéré pour lancer sa propre affaire à New York et devenir une femme d’affaires accomplie. Une femme moderne à l’extrême opposé du monde traditionnel auquel appartient le duc…

Adeline, issue des quartiers défavorisés de New-York, a toujours su où placer ses priorités. Elle rentre très jeune dans le monde du travail en tant que couturière. La couture c’est son dada. Elle adore toucher les tissus, les découper, les assembler et surtout innover. Elle propose des vêtement uniques avec sa petite note personnelle, une poche afin que ces dames de haute société puissent y ranger leurs objets personnels. Un style souvent décrié, notamment par sa patronne qui préfère quand les « traditions » sont respectées. Une femme acariâtre et vieux-jeux qui n’aime guère de monde. Mais Adeline a que faire des critiques, elle sait ce qu’elle veut et souhaite réaliser son rêve.
Son destin va se jouer avec la rencontre de deux personnes. L’une deviendra son mécène et l’autre sera la source d’une multitude de sentiments tout aussi bons que mauvais. Le duc de Kingston, issu de la haute bourgeoisie anglaise, a décidé de venir choisir son épouse au sein de ces familles new-yorkaises qui ont fait fortune. Des héritières charmées par le titre et son prestige sont nombreuses à vouloir y accéder. Le duc Kingston est un homme prétentieux qui n’a d’égard à sa fortune perdue et à la convoitise de la retrouver dans la dot généreuse de ces jeunes femmes. A la recherche d’une épouse convenable, un brin attentionnée, une mère dans l’âme, ses sentiments n’ont guère de place dans son monde d’argent.
Au contraire Adeline ne croit pas au grand amour et au mariage. Plusieurs fois désabusée, les hommes n’ont guère de place dans sa vie. Pourtant quand le duc fait interruption dans sa vie, il ouvre une lourde porte où, peut-être la passion, y aura une place.
Au cœur d’une société new-yorkaise où les mœurs ont une grande place et où les contournés est signe d’indécence. Une société où l’homme règne d’une main de maître et où les sentiments n’ont guère leur place. Au cœur de cette société rigide qui ne laisse pas l’opportunité aux femmes de s’accomplir personnellement et professionnellement, Adeline fait figure de féminisme. Portée par des mécènes anonymes, Adeline va aller à l’encontre de cette société bienséante. Son activité professionnelle, son audace et la compagnie du Duc vont, un temps, lui permettre de se faire un nom. Mais au delà de cette publicité, elle doit aider le Duc à trouver une épouse parmi les héritières les plus en vue. Les bals, les rencontres, les discussions, les rendez-vous font être le berceau de sentiments. Des sentiments timides mais qui puissent la force dans la puissance de cet amour qui sera vain. Un amour maudit, un amour pourtant si pur, si honnête. Adeline et le Duc devront affronter les rumeurs et leurs sentiments mutuels et réciproques.
Maya Rodale offre ici une romance historique au cœur de la société new-yorkaise de la fin du 19e siècle. On y retrouve les codes qui la régissent ainsi que cet écart impressionnant entre les différentes classes de la société. Une histoire qui allie le sentimental au côté historique. La romance est toutefois mise en avant, quelques petits détails historiques viennent parfaire l’histoire. Les mœurs sont évidemment mis en avant et viennent contrecarrer cette idylle naissante. Les personnages sont attachants même si leurs personnalités ne sont pas approfondies. Une lecture qui se lit avec envie emportée par une plume fluide. Je regrette que l’univers dans lequel les personnages évoluent ne soit pas davantage développé. Il m’a manqué ce petit plus qui scotche et que j’aime retrouver dans les romances historiques. C’est une histoire qui aurait pu se dérouler aisément à notre époque.
En bref, une histoire qui emporte par le vaste de cette société new-yorkaise de la fin du 19e siècle et par cette histoire d’amour qui est malmenée par des mœurs rigides et irrévocables.