HÉRITAGE de Eric Brière.


« Laisse dire et sois patiente. Attends de devenir une grande fille et là, tu verras, ils te regarderont bien différemment » lui disait sa grand-mère lorsque celle-ci se glissait sous ses jupes pour pleurer sur son malheur de petite fille peu harmonieuse.
Névrotique et nymphomane, il lui faut quitter Paris le temps nécessaire pour se réparer physiquement et moralement. Un séjour dans sa Bourgogne natale chez sa sœur devrait être un moment de répit et surtout de repentance pour son absence et son manque de soutien vis-à-vis de son aînée après le décès de ses parents. Un repos marqué par une rencontre mystique à l’abbaye Sainte-Marguerite et le réveil d’un passé caché et douloureux menacent la fragile cicatrisation de son cœur et âme écorchés. Il lui faudra faire preuve de force pour canaliser à nouveau ses pulsions destructrices. Mais on ne se refait jamais…

 
Ceci est ni un conte de fée ni une histoire de princesse. Elle ne vécut pas heureuse. Elle s’accrochait à la vie, car elle le devait mais pas pour de bonnes raisons. Elle ne vivait pas une folle vie, elle la détestait, énormément.
Elle aimait la destruction, le désir, la jouissance, l’abandon charnel violent comme une rédemption vive et absolue. Elle aimait se perdre dans ses désirs.

 

Lucille cherche à se défaire de ses démons. Les oubliés un temps, une envie de se reconstruire, tenace. Une envie de se reconnecter avec la réalité et sa vie, celle qu’elle a abandonnée il y a quelques années de cela, celle aux côtés de sa sœur. Sa Bourgogne natale, terre de souvenirs et de douleurs. Un aparté de quelques jours où bonheur, obsession et secrets s’entremêlent. Sera t-elle assez forte pour continuer sa route ?

 

Eric Brière signe un étonnant roman d’aventure. J’ai beaucoup apprécié la force qui se dégageait de Lucille. Un femme extravagante qui cache ses blessures psychologiques sous une tonne de condescendance. Une femme fragile qui n’aspire qu’à trouver le calme. Une femme ballottée par ses erreurs et ses douleurs. Eric Brière introduit au cours de son roman une part de spiritualité fantastique, je ne sais pas trop comment la nommer, qui aurait pu être intéressante si l’auteur l’aurait exploité jusqu’au bout. Je ne suis pas sûre d’avoir compris cette parenthèse et surtout y voir l’intérêt qu’elle aurait pu apporter au fil de l’histoire déjà très riche en rebondissements. J’ai été mal à l’aise face à cela et perplexe. Ceci dit cela n’enlève rien à l’histoire principale qui m’a plongée dans les affres de l’âme humaine et ce qu’elle a de plus sombre. Une histoire aussi bouleversante que magnifique portée par une plume qui sait faire vibrer.

 

Une chronique de #Esméralda.

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