La vengeance des mères de Jim Fergus

Littérature Nord-Américaine – livre sorti en poche le 21 septembre 2017

Editions Pocket

Lecture personnelle

Ma note : 4/5

 

Résumé : 1875. Dans le but de favoriser l’intégration, un chef cheyenne, Little Wolf, propose au président Grant d’échanger mille chevaux contre mille femmes blanches pour les marier à ses guerriers. Grant accepte et envoie dans les contrées reculées du Nebraska les premières femmes, pour la plupart « recrutées » de force dans les pénitenciers et les asiles du pays. En dépit de tous les traités, la tribu de Little Wolf ne tarde pas à être exterminée par l’armée américaine, et quelques femmes blanches seulement échappent à ce massacre.

Parmi elles, deux sœurs, Margaret et Susan Kelly, qui, traumatisées par la perte de leurs enfants et par le comportement sanguinaire de l’armée, refusent de rejoindre la « civilisation ». Après avoir trouvé refuge dans la tribu de Sitting Bull, elles vont prendre le parti du peuple indien et se lancer, avec quelques prisonnières des Sioux, dans une lutte désespérée pour leur survie.

 

L’avis de #Lilie : Captivée par « Mille femmes blanches », j’étais ravie d’apprendre qu’il existait une suite à ce merveilleux roman. Nous suivons ici les sœurs Kelly, dont nous avons fait connaissance dans la précédente histoire, qui ont soif de vengeance. En parallèle, nous rencontrons de nouvelles blanches, qui ont rejoint le programme FBI juste avant qu’il soit stoppé. Capturées par les Lakotas, ces femmes vont, elles aussi, faire la découverte du monde des Indiens et de leur civilisation.

Margaret Kelly écrit dans des registres afin de garder une trace de ce qui leur arrive, suivant le modèle de May Dodd dans « Mille femmes blanches ». Après avoir tout perdu, elle décide, avec sa sœur, de rester parmi les Indiens afin de venger la mort de leurs maris et de leurs enfants. Toujours aussi pestes, elles deviennent néanmoins un guide pour les nouvelles « recrues ». Parmi elles, on en sait plus sur Molly Mc Gill qui a un profil assez similaire à celui de May. Ayant tout perdu, elle s’est portée volontaire pour le programme FBI afin de prendre un nouveau départ. Caractérielle, fière, forte, Molly n’a pas l’habitude qu’on lui dise ce qu’elle a à faire.  

Encore une fois, Jim Fergus a fait mouche avec son roman. Cette histoire, tout droit sortie de son imagination, est aussi percutante que la précédente. Encore une fois, on est en totale immersion au sein de tribus indiennes, découvrant leurs us et coutumes et les voyants vivre au jour le jour. On a souvent été bercés par le mythe du gentil cow-boy et de l’indien sanguinaire. En lisant ces histoires, on se rend compte qu’encore une fois, la réalité est déformée par le prisme de celui qui la raconte et on découvre des Indiens pris au dépourvu, voulant se défendre et demandant juste à continuer à vivre dans des conditions décentes, sur les terres de leurs ancêtres. Attention, je ne dis pas que les Indiens étaient des enfants de cœur mais il est établi qu’ils ont été chassés sans ménagement de leurs terres par les « hommes blancs » et ces romans sont l’occasion de mettre en lumière cet état de fait. La plume de l’auteur est toujours aussi efficace même si le style d’écriture des journaux de Margaret m’a un peu dérangée. Ce dernier est raccord avec la personnalité de la narratrice mais il était, parfois, un peu difficile à suivre. Néanmoins, l’écriture de l’auteur est toujours aussi visuelle et j’étais plongée au cœur des plaines américaines, au côté de ces valeureuses tribus qui défendaient leur honneur. J’ai frissonné lors des assauts, parfois fermé les yeux lors des batailles mais j’ai surtout beaucoup appris sur les Indiens et leur quotidien.

Pour conclure, même s’il a attendu longtemps pour l’écrire, Jim Fergus a bien fait de nous donner des nouvelles des sœurs Kelly et de Little Wolf. J’ai été une nouvelle fois totalement happée par cette histoire qui ne peut laisser personne indifférent tant les scènes décrites sont réalistes et tant la cause défendue est noble. Il me reste maintenant à me tourner vers « les Amazones », point final de cette trilogie, afin de connaitre le dénouement de cette fresque historique. Néanmoins, ces romans sont l’occasion de mettre en lumière les Indiens d’Amérique et d’attirer notre attention sur le sort qui leur est réservé, même encore de nos jours.

 

Retrouvez ici mon avis sur « Mille femmes blanches » de Jim Fergus
Retrouvez ce roman sur le site des Editions Pocket

3 réflexions sur “La vengeance des mères de Jim Fergus

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